Les Hongrois ont voté dimanche à l'occasion d'élections législatives où le Premier ministre sortant, Viktor Orban, icône des droites populistes européennes, est donné largement favori pour remporter un troisième mandat d'affilée et consolider un pouvoir assumé comme autoritaire.
Quelque 7,9 millions de Hongrois étaient appelés à prendre part à ce scrutin. En l'absence de sondages à la sortie des urnes, les premières projections ne seront connues que plus tard dans la soirée. Crédité d'une avance de 20 à 30 points dans les sondages et avantagé par un mode de scrutin à un tour combinant majorité simple par circonscription et proportionnelle, le parti national-conservateur Fidesz du dirigeant hongrois apparaît assuré de l'emporter, selon les experts. La principale inconnue porte sur le taux de participation et sur l'ampleur de la victoire promise: M. Orban avait remporté en 2010 et 2014 une "super-majorité" au Parlement mais pourrait cette fois-ci devoir se contenter d'une majorité relative.
Ce dimanche encore des affiches présentaient George Soros , entouré par les leaders de l'opposition. Que venait-il faire là ? Le milliardaire américain d'origine hongroise n'est pas candidat aux législatives, il est tout simplement devenu l'ennemi numéro un du Premier ministre, qui l'accuse de vouloir inonder le pays d'immigrants. A 54 ans, l'autoritaire Viktor Orban brigue un troisième mandat d'affilée. Icône des droites populistes du continent, admirateur de Vladimir Poutine, il n'a de cesse de pointer du doigt l'Union européenne. Son pays est pourtant l'un des principaux bénéficiaires des fonds européens, et surtout de brandir la menace migratoire.
"Orban a besoin du combat pour survivre en politique. Il met donc en permanence le conflit en avant pour apparaître comme un combattant Hendrik Hensen, politologue, université de Budapest
Il partage son hostilité envers les migrants avec l'un de ses principaux rivaux, Gabor Vona, 39 ans, qui a entrepris de modérer les positions de son parti ultranationaliste, le Jobbik, pour apparaître comme une alternative modérée."Cette élection est importante pour les deux prochaines générations au moins. L'immigration pourrait ou non influer sur la Hongrie, et moi je ne le souhaite pas", explique le dirigeant du Jobbik.
Gerjely Karaksony, chef de file de la gauche, espère lui aussi jouer les premiers rôles. Il dénonce le clientélisme et un pouvoir d'achat insuffisant, qui malgré un taux de chômage à moins de 4%, conduit de nombreux Hongrois à s'expatrier.