Le département d’État américain déclare que la balle qui a tué la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, le 11 mai dernier en Cisjordanie, a "vraisemblablement" été tirée depuis une position israélienne. Mais les experts américains ont ajouté qu’ils n'ont "aucune raison de croire" qu'il s'agissait d'un tir intentionnel.
L'analyse américaine n'a pas pu atteindre de conclusion définitive quant à l'origine de la balle ayant tué la correspondante d'Al-Jazeera, qui couvrait ce jour-là une opération militaire israélienne à Jénine. Le projectile est
"très endommagé" précise le communiqué.
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Le porte-parole du département d’État Ned Price, annonçant les conclusions de l’expertise, a dit que des experts tiers "indépendants" ont effectué une "analyse médico-légale extrêmement détaillée" de la balle qui avait tué la journaliste après que l’Autorité palestinienne l'ait remise aux Américains.
La mort de Shireen Abu Akleh, une journaliste très appréciée et reconnue de la chaîne qatarie, a secoué le Proche-Orient. Tant l'Autorité palestinienne qu'Al Jazeera et le Qatar, pays finançant Al Jazeera, ont immédiatement accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée.
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Ramallah, qui avait toujours refusé de remettre le projectile à l'armée israélienne, l'avait finalement confié aux Américains pour expertise, ces derniers s'étant engagés à la rendre aux Palestiniens.
"Cacher la vérité"
Mais l'armée israélienne affirme ce 4 juillet avoir elle-même mené un
"examen balistique" de la balle - de calibre 5.56 mm et tirée par un fusil semi-automatique Ruger Mini-14, selon le procureur palestinien - en présence de
"responsables sécuritaires américains".
L'Autorité palestinienne dénonce une tentative de
"cacher la vérité" sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh. Un responsable palestinien a indiqué à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que la possibilité qu'Israël examine la balle confiée aux États-Unis soulevait des questions quant à savoir si l'on pouvait
"faire confiance aux Américains".
"Nous n'acceptons pas les tentatives de cacher la vérité et nous n'avons pas peur d'accuser Israël (...) qui porte la responsabilité de l'assassinat de Shireen Abu Akleh", a commenté sur Twitter un ténor de l'Autorité palestinienne, le ministre des Affaires civiles Hussein al-Sheikh.
La famille "atterrée"
La famille de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh s'est dite
"atterrée" des résultats de l'expertise américaine.
Dans le communiqué qu'elle a partagé sur twitter on peut lire :
"Nous sommes atterrés par l'annonce aujourd'hui du département d'État (...) selon lequel un examen de la balle qui a tué Shireen Abu Akleh, une citoyenne américaine, n'a pas permis de conclure sur l'origine de l'arme l'ayant tirée".
Israël continue d'affirmer qu'il est impossible de connaître l'origine exacte du tir, israélienne ou palestinienne, et continue d'exclure en tout état de cause un tir délibéré.
Une reconstruction des faits menée par
Associated Press, confirme plusieurs témoignages qui affirment que Shireen Abu Akleh a été tuée par les forces israéliennes.
Des enquêtes menées par la télévision américaine CNN et les quotidiens américains The New York Times et The Washington Post, parviennent à la même conclusion.
Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a lui aussi
conclu le 24 juin à une responsabilité de l'armée israélienne, une enquête rejetée comme
"sans fondement" par le ministre israélien de la Défense Benny Gantz.
Pour leur analyse, les autorités américaines disent avoir eu ces dernières semaines un
"plein accès" aux enquêtes des forces israéliennes et de l'Autorité palestinienne.
Visite de Joe Biden en Israël
"Les États-Unis (...) continuent d'encourager la coopération entre Israël et l'Autorité palestinienne dans cette affaire importante" et
"exhortent à ce que des comptes soient rendus" en la matière, a ajouté le 4 juillet le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
Ces derniers développements interviennent moins de dix jours avant une visite du président américain Joe Biden en Israël et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, dans le cadre de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son accession à la Maison