La mobilisation se poursuit en Martinique, après la signature d’un accord pour la baisse des prix

Un accord pour la baisse des prix e Martinique a été signé par l’État français mais pas par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l'origine de la mobilisation depuis le 1er septembre.

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Vie chère en Martinique

Un client regarde son téléphone portable alors qu'il fait ses courses dans une épicerie de Chicago, jeudi 19 septembre 2024.

AP Photo/Nam Y. Huh
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L'État français a signé un accord pour baisser de "20% en moyenne" les prix des produits alimentaires "les plus consommés" en Martinique, a annoncé la préfecture de cette île française des Antilles en proie depuis plus d'un mois à une mobilisation contre la vie chère.

Toutefois, cet accord n'a pas été signé par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à l'origine de la mobilisation depuis le 1er septembre, qui a claqué la porte et appelé à "poursuivre le mouvement".

Ce protocole d'accord "permettra aux hypermarchés de procéder à une réduction de 20% en moyenne des prix de vente actuellement pratiqués sur une liste de 54 familles de produits correspondant aux produits alimentaires les plus consommés en Martinique", a écrit mercredi soir dans un communiqué le préfet de l'île.

Cette réduction des prix sera le résultat notamment "de baisses structurelles des coûts d'achat et d'acheminement des 6.000 produits alimentaires importés (...), ainsi que d'un engagement ferme et obligatoire des grands distributeurs de réduire significativement leurs marges sur la vente de ces produits", a-t-il expliqué.

L'accord a été signé entre la préfecture locale, la Collectivité territoriale de la Martinique et des acteurs locaux, allant des distributeurs (hypermarchés et supermarchés not, amment) aux parlementaires, en passant par le Grand Port maritime et le transporteur CMA-CGM.

On demande que le ministre (chargé des Outre-mer, François-Noël Buffet) se déplace en Martinique.

Rodrigue Petitot, leader du collectif RPPRAC

Exigeant que la baisse des prix concerne "tout l'alimentaire" et pas seulement une cinquantaine de familles de produits, le collectif RPPRAC n'a pas signé l'accord.

"On demande que le ministre (chargé des Outre-mer, François-Noël Buffet) se déplace en Martinique", sinon, "personne ne pourra circuler", a prévenu à la sortie des négociations le leader du collectif, Rodrigue Petitot, alors que les barrages filtrants se multiplient depuis un mois.

(Re)lire Martinique: derrière la vie chère, des tensions socio-identitaires

L'île antillaise de près de 350.000 habitants fait face depuis début septembre à une mobilisation sociale qui a dégénéré en violences urbaines contre le prix des produits alimentaires, 40% plus élevés qu'en France métropolitaine. 

Lundi, les autorités françaises ont prolongé jusqu'au 21 octobre un couvre-feu nocturne sur ce territoire ultramarin.