Maintenant que la plainte est déposée, comme va-t-elle suivre son cours ? "On va laisser quelques jours au procureur pour en prendre connaissance, puis on va le recontacter en début de semaine prochaine. Chaque jour qui passe c'est 40, 50, voire plus de décès et de victimes graves, relève l'avocat Gilles Devers. Un signe du procureur aurait une forte incidence. Il suffit d'une vie sauvée pour montrer que cela valait la peine qu'on s'en occupe."
Pour asseoir la plainte, des éléments factuels vont être présentés à la CPI et venir compléter le dossier juridique. "Le ministre de la Santé tient jour après jour, en fonction des informations qui lui viennent de tous les hôpitaux, le détail le plus exhaustif possible des victimes", cite en exemple l'avocat.
Le fait qu'Israël n'ait pas lui-même ratifié le statut de Rome, ni reconnu la compétence de la CPI comme la Palestine, ne devrait pas bloquer la procédure : le statut "prévoit que la Cour peut exercer sa compétence si l'Etat sur le territoire duquel l'infraction a été commise ou l'Etat dont la personne accusée du crime est un ressortissant, est partie au Statut ou a accepté la compétence de la Cour", décryptait en mai 2013 la juriste Muriel Ubéda-Saillard.
C'est à présent à la procureure de statuer sur cette plainte.