La police annonce la mort du tireur de Copenhague

La police danoise a abattu un homme qui serait l'auteur de deux fusillades survenues samedi et dimanche à Copenhague. Le bilan de ces attentats est de deux morts et cinq blessés. La piste islamiste est privilégiée par la police. L'enquête est en cours.
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Un peu plus d'un mois après les attentats de Paris au siège de Charlie Hebdo et à la porte de Vincennes, l'Europe est à nouveau confrontée au terrorisme. Le Danemark est en état d'alerte après deux attentats meutriers. La police a annoncé la mort du tireur présumé. La Première ministre danoise a qualifié l'attaque d'"acte terroriste", samedi en début de soirée. Elle a félicité la police pour son travail et a rappelé que "personne ne doit pouvoir impunément attaquer la société danoise ouverte, libre et démocratique".

Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, est arrivé sur place ce dimanche à la mi-journée. Il tiendra avec l'ambassadeur de France au Danemark une conférence de presse à 14h GMT. 

 

Helle Thorning-Schmidt se recueille devant la synagogue de Copenhague
La Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, se recueille dimanche 15 février devant la synagogue de Copenhague où a eu lieu la deuxième attaque.
©AP Photo/Thomas Borberg, Polfoto


Quelques heures après le premier attentat, la police avait diffusé une photo d'un suspect via un communiqué, montrant un homme vêtu d'une doudoune foncée et d'une cagoule bordeaux, et portant un sac noir. L'image est extraite d'un enregistrement de vidéosurveillance :

 

suspect danois

La police danoise a aussi publié  le signalement du tireur: "Un homme de 25-30 ans, d'environ 1,85 m, de corpulence athlétique et d'apparence arabe, mais avec une peau plus claire que la normale et avec les cheveux noirs et raides", selon les mots du communiqué officiel. Dans un premier temps, elle avait pensé que deux hommes étaient à l'origine de l'attaque. Mais après avoir recoupé une multitude de témoignages, elle en a conclu qu'il n'y en avait qu'un.

Un mort et trois blessés lors d'une conférence

Le centre culturel de Krudttnden, à Copenhague où se tenait un débat intitulé "Art, blasphème et liberté", a essuyé des dizaines de coups de feu samedi après-midi. Le bilan fait état d'un mort et de trois blessés. Selon les médias danois, la personne décédée serait Finn Nøgaard, un auteur de documentaires.

Lars Vilks, artiste suédois, connu pour avoir publié en 2007 des caricatures du prophète Mahomet, était présent. Ses dessins avaient suscité de vives protestations dans le monde musulman. Cela lui a valu une tentative d'assassinat. Il vit depuis sous protection policière.

"Ils nous ont tiré dessus de l'extérieur. C'était la même intention que Charlie Hebdo sauf qu'ils n'ont pas réussi à entrer", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur François Zimeray, joint alors qu'il se trouvait encore sur les lieux.

"Intuitivement je dirais qu'il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s'est jeté à terre", a-t-il raconté.

"On a réussi à s'enfuir de la pièce, et là on reste à l'intérieur car c'est encore critique. Les assaillants n'ont pas été attrapés, ils peuvent très bien être encore dans le quartier", a expliqué M. Zimeray peu après 16H00 GMT.

"Il y avait plusieurs dizaines de personnes" dans la salle, a écrit sur Twitter une militante de Femen qui assistait au débat, Inna Shevchenko.
 


Une deuxième attaque mortelle devant une synagogue


Quelques heures plus tard, alors que la photographie d'un homme recherché avait été diffusée, une nouvelle attaque a blessé deux policiers et tué un homme de 37 ans qui montait la garde devant une synagogue de la capitale danoise, où se déroulait une Barmitzvah, cérémonie de confirmation juive.

L'affrontement a eu lieu dans le quartier populaire de Nørrebro, où les autorités avaient placé un logement sous surveillance. "À un moment donné, une personne qui pourrait être liée à l'enquête est arrivée sur place", a expliqué la police. C'est lorsque celle-ci l'a apostrophée que la situation a dégénéré.

La grande gare et station de métro Nørreport, située à proximité, a été évacuée, rapporte la chaîne de télévision TV2.

La victime de cette attaque était de confession juive, a annoncé le président du Conseil de sécurité juif des pays nordiques, Michael Gelvan. 

Les forces de l'ordre ont déclaré ce dimanche matin qu'il s'agissait d'un même tireur, responsable des deux fusillades.

Des secteurs de la capitale danoise ont été bouclés.

La première réaction après la fusillade du centre culturel, en duplex de Copenhague :

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"Attaque terroriste"

Dans un communiqué, François Hollande a tenu à « exprimer à la première ministre du Danemark, Helle Thorning-Schmidt, toute la solidarité de la France dans cette épreuve ».

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a quant à lui condamné "avec la plus grande fermeté" l'"attaque terroriste qui a visé une réunion publique à Copenhague, à laquelle participait l'ambassadeur de France au Danemark".

"Une attaque terroriste a visé une réunion publique à Copenhague, à laquelle participait l'ambassadeur de France au Danemark. Je condamne avec la plus grande fermeté cet attentat. La France se tient aux cotés des autorités et du peuple danois dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré le ministre dans un communiqué.

Peu après les faits, le Premier ministre français, Manuel Valls, a envoyé un message de soutien sur Twitter :

Sur son compte Twitter, Nicolas Sarkozy a lui aussi réagi :  "Émotion et vive condamnation à l'annonce de la fusillade à Copenhague. Encore un acte terroriste qui cible nos libertés, notre civilisation", a déclaré l'ancien président de la République.