De nombreux de Polonais ont rendu un dernier hommage ce samedi à Pavel Adamowicz, le maire de Gdansk, poignardé lors d'un concert dimanche 13 janvier. Un assassinat qui a beaucoup choqué dans le pays ; il pose la question du discours de haine chez certains hommes politiques.
Depuis six jours, la ville de Gdansk pleure. Dans le centre historique, une foule compacte s'est rassemblée devant des écrans géants. En silence, les visages marqués par la tristesse, ils suivent la messe de funérailles de Pavel Adamowicz, leur maire disparu.
A l'intérieur de la basilique Notre-Dame, 3 500 personnes, dont le président du Conseil européen Donald Tousk, et l'ex-président polonais, prix Nobel de la Paix, Lech Walesa.
A la tribune, l'archevêque de Gdansk, Mgr Slawoj Leszek Glodz, rend hommage au défunt et met en garde les Polonais : "Ce qui s'est passé nous invite à examiner notre conscience, à changer notre mode de vie, notre style de politique, notre communauté, notre société et nos médias. Il faut éliminer définitivement de notre vie politique, et même de notre espace public, le langage du mépris, de l'humiliation, du dénigrement, de l'irrespect de nos proches, et de nos anciens amis".
Très populaire, Pavel Adamowicz dirigeait la ville depuis 20 ans. Il a été poignardé en public dimanche 13 janvier, par un ex-détenu, présenté comme un déséquilibré mental. Mais pour de nombreux Polonais, l'assassinat de ce centriste libéral est la conséquence d'un climat de détestation qui sévit dans le pays. "C'est la haine qui a tué Pawel, une haine folle, une haine bien organisée, une haine dirigée contre un homme qui, avec des milliers d'habitants de Gdansk, construisait cette ville grande, libre et fière", déclareGrzegorz Schetyna, chef de l'opposition.
La haine. Une allusion aux discours violents, extrémistes, nationalistes, qui polarisent la Pologne ces dernières années, depuis l'arrivée au pouvoir du Pis et la montée d'une extrême droite dure dans le pays.
Pawel Adamowiz, par exemple, avait fait l'objet d'une centaine de reportages critiques, parfois violents, à la télévision publique. Sans compter les menaces et les invectives sur Internet.
Ce n'est qu'après sa mort que la police a interpellé plusieurs internautes. Ils menaçaient de mort d'autres personnalités politiques, le plus souvent des libéraux.