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La Suisse ne tolère plus l'espionnage russe

Le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis en parle publiquement : la Suisse ne tolère plus l'escalade des activités d'espionnage de Russie sur le territoire helvétique. Il annonce une rencontre bilatérale avec son homologue russe Sergueï Lavrov à New York.

Sans doute l'affaire de trop. Vendredi dernier on apprenait par voie de presse que deux espions russes présumés avaient été interpellés aux Pays-Bas il y a quelques mois.  Soupçonnés d'avoir tenté de pirater le système informatique du laboratoire suisse Spiez.

Spiez n'est autre que l'institut chargé d'analyser les échantillons de poison de l'affaire Skripal mais aussi impliqué dans l'enquête sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie. Deux lourds dossiers pour les Russes.

Samedi nouvelle révélation. Les deux suspects auraient également tenté de cyberattaquer l'Agence mondiale anti-dopage de Lausanne. Dans les faits, un quart du personnel diplomatique russe aurait des activités d'espionnage en Suisse. Trop c'est trop.

La Suisse ne peut pas tolérer, évidemment, qu'il y ait des actions d'espionnage sur son terrioire, masquées parmi les membres du corps diplomatique. Et c'est pour cette raison que nous avons pris contact avec les autorités de la Russie.

Ignazio Cassis, conseiller fédéral chargé des affaires étrangères

Pas question pour autant de coup d'éclat pour le moment, la Suisse préfère mener un dialogue critique mais ouvert . Trois diplomates russes se seraient néammoins vu leur accréditation refusée ces dernières semaines.

Les activités d'espionnage de pays partenaires sont un secret de polichinelle. Et les Russes n'en ont pas l'apanage. Parmi les grosses affaires révélées: la Turquie qui aurait envisagé l'enlèvement d'un opposant en exil. La NSA aussi, l'Agence nationale de la sécurité américaine qui a déployé ses grandes oreilles de surveillance dans ses locaux de l'ONU à Genève...

Cette activité d'espionnage, il n'y a pas que les Russes qui la pratiquent, il y a aussi d'autres pays… Les Etats-Unis, la Chine sont aussi très actifs. C'est un problème qu'on ne peut pas résoudre au niveau national, il faut le prendre en compte de manière globale. 

Elisabeth Schneider-Schneiter conseillere nationale PDC/Bâle

La Russie a réagi parlant d'accusations sans fondement et d'insinuations antirusses dans les médias suisses. 

> "La Suisse est un terreau très fertile pour les activités d'espionnage", assure notre correspondant en Suisse Michel Cerruti. 

 

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