La Suisse reprend ses négociations avec l'Union européenne
Deux ans après avoir mis fin à ses pourparlers avec l'Union européenne, la Suisse a décidé de reprendre les négociations. Le gouvernement fédéral a demandé aux divers ministères concernés de travailler à l'élaboration d'un mandat de négociations avec l'Union d'ici fin juin 2023.
Le Conseil fédéral "constate l'existence d'une dynamique positive dans les discussions menées entre la Suisse et l'UE aux niveaux technique, diplomatique et politique", souligne dans un communiqué le gouvernement.
À l'issue de huit sessions de discussions exploratoires et dix-neuf discussions techniques entre les délégations suisse et européenne, les deux parties étaient arrivées "à une compréhension fine" de leurs positions respectives, ajoute-t-il.
Parallèlement à l'élaboration de la stratégie de négociation, la secrétaire d'État Livia Leu a reçu mandat de finaliser, dans le cadre des discussions en cours avec l'Union Européenne, la base commune de futures négociations.
Les prochaines discussions exploratoires sont prévues le 20 avril à Bruxelles et les discussions techniques avec l'Union se poursuivent à un rythme hebdomadaire, précise le communiqué.
Rupture de mai 2021
Les liens entre Bruxelles et Berne sont tendus depuis que la Suisse a soudainement décidé en mai 2021 de mettre fin à des années de discussions en vue d'un large accord de coopération avec l'UE.
La Suisse n'a jamais envisagé de faire partie de l'Europe, le peuple suisse ne le souhaitant pas comme l'ont montré plusieurs votations. Le gouvernement s’appuie sur des accords bilatéraux qui garantissent à la Suisse l’accès au marché intérieur européen.
Les relations entre les Vingt-Sept et la Suisse sont donc régies par une mosaïque d'accords. Pendant plus d'une décennie, des discussions se sont poursuivies en vue d'un accord global qui aurait harmonisé le cadre juridique régissant la relation entre l'Europe et le pays niché en son cœur et qui est son principal partenaire commercial.
Mais les pourparlers en vue d'un accord-cadre se sont retrouvés dans une impasse après que l'Union européenne a refusé de céder aux demandes suisses d'exclure les questions clés relatives aux aides d'État, à la protection des salaires et à la liberté de circulation.