La traînée blanche des avions contribue au réchauffement climatique

L'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique ne se résume pas aux émissions de CO2. Les traînées de condensation laissées par les avions y concourent aussi, selon les chercheurs. 
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Avion sur un tarmac avec soleil
Les trainées blanches ont aussi un impact important sur le climat. (Photo d'illustration.)
AP Photo/Christophe Ena, File
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" Les émissions non-CO2 peuvent représenter jusqu'à deux tiers de l'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique. Pourtant, on ne s'en occupe pas ", déplore William Todts, de l'ONG Transport & Environnement (T&E). Les traînées de condensation laissées par les avions contribuent aussi au réchauffement climatique. 

Réduire les traînées de condensation

La formation de ces traînées blanches dans le sillage des avions est un phénomène connu. Sous certaines conditions d'humidité et de température, les particules de suie s'encapsulent dans des cristaux de glace. Elles forment des traînées qui se transformant en cirrus, ces nuages d'altitude en forme de filaments blancs. Elles ont un effet refroidissant en renvoyant vers l'espace une partie de l'énergie du soleil. Elles empêchent les radiations provenant de la Terre de s'échapper.

Les suies proviennent des molécules aromatiques, qui représentent 8% à 25% du volume de kérosène. Les carburants d'aviation durables (SAF) permettent de réduire les suies et donc les traînées de condensation. "Utiliser un carburant qui réduit de 80% les émissions de suies permet de baisser jusqu'à 50%" l'impact des traînées sur le réchauffement, explique Patrick Le Clercq, du centre de recherche aérospatiale allemand DLR.  Mais, "même s'il n'y avait pas de suies dans le panache, il reste les particules de l'air ambiant" qui peuvent conduire à la formation de cristaux de glace, poursuit le spécialiste. 

Un futur avion à hydrogène - qui n'émet que de la vapeur d'eau - pourrait donc lui aussi être à l'origine de traînées de condensation. Mais celles-ci se dissipant toutefois bien plus rapidement. Ces traînées ne se formant que dans des conditions d'humidité et de température données, il convient d'éviter les zones où elles sont susceptibles d'apparaître. Une étude menée en 2020 dans l'espace aérien japonais a conclu que 2% des vols étaient à l'origine de 80% des traînées et qu'en dérouter 1,7% pouvait les réduire de 59%, sans impact sur la consommation de carburant.

"Nous avons besoin de davantage de recherches"

Un des enjeux est en effet d'adapter la trajectoire de l'avion sans consommer davantage de carburant. Il peut suffire d'ordonner au pilote de voler 600 mètres plus haut ou plus bas pour éviter les zones propices à la formation de traînées. Le centre de contrôle aérien de Maastricht aux Pays-Bas a mené une expérimentation à ce sujet, récemment.

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"On pense que les zones de traînées peuvent être évitées", explique Ilona Sitova, qui a dirigé cette étude. Mais l'établissement de cartes de prévision de ces zones a été "plus compliqué que prévu et pas totalement fiable", et "nous avons besoin de davantage de recherches".