Haïti: deux jeunes poursuivis pour le meurtre du journaliste italien Francesco Fantoli
PORT-AU-PRINCE, 30 décembre 2009 (AFP) - Deux jeunes Haïtiens ont été inculpés du meurtre d'un journaliste italien, Francesco Fantoli, tué par balles début décembre à Port-au-Prince, a annoncé la police judiciaire d' Haïti (DCPJ). "Nous avons recueilli suffisamment d'informations pour inculper deux personnes dans l'assassinat du journaliste italien. Ces personnes seront déférées devant la justice", a déclaré mardi soir à l'AFP le directeur de la police judiciaire d' Haïti, Frantz Thermilus. Les deux personnes inculpées étaient interrogées depuis une semaine par des enquêteurs haïtiens tandis qu'un troisième individu est toujours recherché, a indiqué l'officier de police. Ancien journaliste de la RAI, Francesco Fantoli a travaillé à la télévision nationale d' Haïti comme chroniqueur sportif. Il collaborait avec une agence d'informations en ligne, Haiti press network, et détenait aussi un petit restaurant dans la ville de Jacmel (sud-est d' Haïti). Il a été tué le 5 décembre à Port-au-Prince par des inconnus qui circulaient à moto. Au moins 12 personnes ont été tuées dans les mêmes conditions ces derniers jours à Port-au-Prince avant la mise en place de mesures de sécurité dans la capitale haïtienne par la police nationale et la mission de stabilisation de l'ONU en Haïti. cre/sab
© 1994-2009 Agence France-PresseTrois personnes tuées vendredi à Port-au-Prince, 10 en une semaine
PORT-AU-PRINCE, 12 décembre 2009 (AFP) - Trois personnes ont été tuées par balles tirées par des inconnus circulant à moto vendredi dans le centre de Port-au-Prince, a constaté un photographe de l'AFP. Ces trois nouveaux meurtres portent à 10 le nombre de personnes assassinées ces derniers jours en Haïti. Parmi les victimes, on compte un journaliste italien résidant en Haïti et qui collaborait avec une agence de presse en ligne locale, Haiti Press Network. Francesco Fantoli, 54 ans, qui tenait aussi un restaurant dans le sud-est d' Haïti, a été abattu en plein jour par deux hommes armés tandis qu'il revenait d'une banque. Les trois personnes tuées vendredi sont un propriétaire de magasin de produits alimentaires, sa femme et un employé. Elles ont été abattues dans le centre commercial de la capitale par des inconnus qui leur réclamaient de l'argent à la fermeture du dépot, selon des témoins cités par les médias. En milieu de semaine, environ six personnes ont été également retrouvées mortes par balles dans diférents quartiers de Port-au-Prince. Cette recrudescence de l'insécurité est enregistrée à l'approche de la tenue d'élections législatives prévues début 2010 dans un contexte de protestation contre le Conseil électoral chargé d'organiser le scrutin. Selon la police haïtienne qui a annoncé l'ouverture d'une enquête, ces meurtres auraient pu être commis par des jeunes qui cherchent de l'argent à l'approche de la saison des fêtes. cre/jr
© 1994-2009 Agence France-PresseLe plus grand paquebot du monde en Haïti, début de sa première croisière
LABADIE, 3 décembre 2009 (AFP) - Le paquebot Oasis of the Seas, le bâtiment de tourisme le plus grand et le plus cher jamais lancé, s'est amarré jeudi à Labadie dans le nord de l'île d' Haïti, première étape de sa croisière inaugurale, a constaté un correspondant de l'AFP. Le géant des mers de 360 mètres de long a accosté en début de matinée dans cette station balnéaire. Ses quelque 5.000 passagers ont rapidement débarqué, en présence du Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive et de plusieurs ministres venus les accueillir. Haïti, l'un des pays les plus pauvres au monde, espère que les croisières, et ce bateau en particulier, contribueront à relancer le secteur du tourisme, gros pourvoyeur de devises. La station balnéaire de Labadie est, comme l'Oasis of the Seas, exploitée par la compagnie américaine Royal Carribean. Bien que situé à moins de cinq kilomètres de Cap-Haïtien, la grande ville du nord du pays, cet endroit paradisiaque, aux eaux turquoise, est isolé du reste du pays. Basé à Fort Lauderdale (Floride, sud-est des Etats-Unis), l'Oasis of the Seas, où travaillent 2.400 membres d'équipage, a commencé son exploitation commerciale mardi. Le prix des croisières sur ce titan des mers, qui a coûté 1,3 milliard de dollars à fabriquer en Finlande, s'échelonne de 800 à 5.800 dollars selon la durée et la classe choisies. Quelque 70% des Haïtiens vivent avec moins de deux dollars par jour. cre/tq/chl/ai eaf
© 1994-2009 Agence France-PresseHaïti: le parti d'Aristide pas autorisé à participer aux législatives
PORT-AU-PRINCE, 25 novembre 2009 (AFP) - Le parti "La Fanmi Lavalas" ("La famille Lavalas", en français) de l'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud, a été écarté de la course aux prochaines élections législatives en Haïti, a annoncé mercredi le Conseil électoral (CEP). Seize partis et regroupements de partis, sur 66 inscrits, ont ainsi été écartés par l'institution électorale haïtienne des législatives prévues début 2010. Mardi, le mandataire du parti, Maryse Narcisse, avait annoncé avoir déposé une autorisation notariée fournie par M. Aristide, secrétaire général du parti, pour l'enregistrement au scrutin, mais le CEP avait réclamé une pièce originale. C'est la deuxième fois que le parti de l'ancien homme fort d' Haïti renversé par un soulèvement armé en 2004 est écarté des élections. En avril 2009, le parti de M. Aristide n'avait pas été autorisé à présenter de candidats aux législatives partielles en raison d'un conflit qui opposait deux courants sur la représentation légale, en l'absence du fondateur du parti. Les élections législatives pour le renouvellement de la chambre des députés, environ 100 élus, et une dizaine de sénateurs doivent avoir lieu les 28 février et 3 mars prochains, a annoncé le nouveau gouvernement haïtien qui cherche 25 millions de dollars pour l'organisation du scrutin. cre/gde/cel
© 1994-2009 Agence France-PresseLa gendarmerie française offre armes et munitions à la police haïtienne
PORT-AU-PRINCE, 24 novembre 2009 (AFP) - La France a fait mardi un don d'équipements, pistolets et munitions, à la police haïtienne lors d'une cérémonie officielle à l'Académie de la police nationale d' Haïti (PNH), a constaté un journaliste de l'AFP. Les équipements, 1.200 pistolets et 60.000 cartouches, ont été remis aux responsables de la police haïtienne par le général de division de la gendarmerie française Jean-Yves Saffray qui a renouvelé le souhait de la France d'accompagner la PNH dans son développement. "La police haïtienne fait face à une carence assez grave de matériel qu'il faut régler de manière durable, j'espère que ce geste de la France sera suivi par d'autres pays", a déclaré Mario Andrésol, directeur général de l'institution haïtienne dont les deux dernières promotions formées par des instructeurs internationaux, parmi eux des Français, n'avaient pas pu être équipées. "Nous sommes très sensibles à la confiance que vous nous accordez. En lien étroit avec nos partenaires internationaux, nous voulons poursuivre notre appui et notre action commune en faveur d' Haïti", a déclaré le général Saffray en remettant les équipements. "Environ 65 spécialistes français de la sécurité, dont 25 membres de la gendarmerie française et des militaires, servent actuellement en Haïti", a précisé l'ambassadeur de France en Haïti, Didier Le Bret. Le diplomate a également rappelé que le don de matériel à la police répondait à une demande formulée par les autorités haïtiennes lors du passage en Haïti en septembre dernier du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. cre/gde/chl
© 1994-2009 Agence France-PresseL'Espagne accorde 1,5 million de dollars à un programme alimentaire en Haïti
PORT-AU-PRINCE, 20 novembre 2009 (AFP) - L'Espagne a accordé une contribution de 1,5 millions de dollars (un million d'euros) au Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU en Haïti pour son action dans les cantines scolaires, a annoncé jeudi l'ambassade d'Espagne à Port-au-Prince. Dans 1.400 écoles publiques et religieuses du pays, le PAM fournit une ration alimentaire à plus de 500.000 petits Haïtiens dans les zones les plus pauvres. A l'occasion du sommet mondial sur l'alimentation, le PAM avait lancé à Haïti, la semaine dernière, un appel pour trouver 13 millions de dollars pour son programme en Haïti. Dans les écoles où le PAM intervient, "les stocks de nourriture pourraient s'épuiser dans quelques semaines, ce qui laisserait sans repas 530.000 enfants", avait prévenu l'organisation. "Le peuple espagnol est conscient de la gravité de la situation. Le défi est considérable, nous encourageons la communauté internationale à allouer les ressources nécessaires au PAM pour les aider à accomplir leur travail en Haïti", a déclaré l'Ambassadeur d'Espagne en Haïti, Juan Fernandez Trigo. L'aide de l'Espagne est fournie par le biais de l'Agence espagnole de coopération internationale qui rappelle qu'en 2008 l'Espagne avait contribué à hauteur de trois millions d'euros au PAM en Haïti. L'Espagne a par ailleurs annoncé jeudi à Rome un don de 75 millions d'euros au PAM en réponse à la situation critique dans la Corne de l'Afrique. cre/sj
© 1994-2009 Agence France-PresseUn Haïtien réclamé par la France nie être la personne recherchée
SAINT-DOMINGUE, 19 novembre 2009 (AFP) - Un Haïtien, arrêté en République dominicaine pour l'assassinat d'un consul honoraire français en Haïti, a nié être la personne recherchée par la France et a donc demandé l'annulation de la demande d'extradition à son encontre, a rapporté jeudi la presse locale. Amaral Duclona, dont la France a demandé l'extradition pour l'enlèvement et l'assassinat en 2005 de Paul Henri Mourral, s'appellerait en fait Berthone Julicoeur, selon les avocats de l'homme qui a comparu mercredi à Saint-Domingue devant la chambre pénale du tribunal supérieur dominicain. En conséquence, la défense a demandé l'annulation de la demande d'extradition de son client vers la France, ajoutant qu'un transfert ne pouvait avoir lieu car la justice française n'avait ouvert aucune procédure pénale à son encontre. Le tribunal dominicain a mis son verdict en délibéré, sans préciser à quelle date sa décision serait rendue. L'homme, âgé de 31 ans, avait été arrêté début septembre en République dominicaine. Il est réclamé par la France dans l'affaire Mourral, près de Cité Soleil, un des quartiers les plus dangereux de Port-au-Prince, à l'époque bastion des partisans armés de l'ancien président haïtien Jean Bertrand Aristide. Le président d' Haïti, René Préval, a remis au procureur général de République dominicaine, Radhames Jimenez Pena, des documents ouvrant la voie à son extradition vers la France. Les autorités de Port-au-Prince considèrent qu'Amaral Duclona est l'ancien leader d'un gang dangereux impliqué dans des vols, des attaques à main armée et des homicides en Haïti, mais elles ont accepté qu'il soit extradé. nlb/jt-bl/mdr/gf/cha
© 1994-2009 Agence France-PresseLe nouveau Premier ministre haïtien, un proche du président Préval
PORT-AU-PRINCE, 9 novembre 2009 (AFP) - Jean-Max Bellerive, dont le Parlement haïtien a approuvé la désignation comme Premier ministre, est un proche du chef de l'Etat René Préval. Après le Sénat, la Chambre des députés a confirmé vendredi l'ex-ministre de la Planification et de la Coopération externe comme nouveau Premier ministre, en remplacement de Michèle Pierre-Louis qui avait été destituée il y a une semaine par un vote de censure de la majorité parlementaire du Sénat. M. Bellerive, 51 ans, doit maintenant obtenir l'approbation de son discours de politique générale avant de prendre ses fonctions dans les prochains jours. Le nouveau Premier ministre a servi la présidence de M. Préval depuis trois ans en occupant le poste de ministre de la Planification et de la Coopération externe au sein des deux gouvernements dirigés par les anciens Premiers ministres Jacques-Edouard Alexis (mai 2006-avril 2008) et Michèle Pierre-Louis (septembre 2008-septembre 2009). Diplômé en Sciences politiques et en relations internationales, le nouveau Premier ministre a vécu en grande partie en Europe, où il a été formé dans des universités en Suisse, en France et en Belgique. Parti d' Haïti dès son jeune âge avec ses parents exilés dans les années 1960 sous la dictature des Duvalier (1959-1986), il a passé une bonne partie de sa jeunesse en Europe avant de revenir en Haïti en 1986 à la chute de "Baby Doc". Avant de devenir ministre en 2006, Jean-Max Bellerive a occupé diverses fonctions dans l'administration haïtienne. Il a été en 2001 responsable d'un bureau électoral lors de la réélection de l'ex-président Aristide avant d'être nommé chef de cabinet de deux anciens Premiers ministres. Il a travaillé en étroite collaboration avec la communauté internationale notamment avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) sur la rédaction du "Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté en Haïti". cre/tq
© 1994-2009 Agence France-PresseLe prix Médicis à Dany Laferrière pour “L'énigme du retour“
PARIS, 4 novembre 2009 (AFP) - Le prix Médicis 2009 du roman a été attribué à l'écrivain canadien d'origine haïtienne Dany (bien Dany) Laferrière pour "L'énigme du retour" (Grasset), a annoncé mercredi le jury. Dany Laferrière a été récompensé au 1er tour par 4 voix contre une voix à Alain Blottière pour le "Le tombeau de Tommy". Le prix du roman étranger a été attribué à Dave Eggers pour "Le grand quoi" (Gallimard) au 1er tour à l'unanimité. Le Médicis Essais est venu récompenser Alain Ferry pour "Mémoire d'un fou d'Emma" (Seuil). Dany Laferrière, est né en 1953 à Port-au-Prince et vit entre Montréal et Miami. Intellectuel lié à l'espace nord-américain, il est à la fois romancier, essayiste, scénariste et cinéaste. Son oeuvre pose la question de l'identité et de l'exil. D'abord journaliste en Haïti, il quitte l'île en 1974 pour s'installer au Québec après l'assassinat d'un ami journaliste par les hommes de main du dictateur Jean-Claude Duvalier. Son premier roman, "Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer", paru en 1985, connaît un large succès. Traduit dans plusieurs langues, il sera adapté au cinéma en 1989. Dany Laferrière a publié depuis une vingtaine de livres, dont "Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit ?", prix RFO 2002, "Pays sans chapeau" ou "Vers le sud" (2006), également adapté au cinéma. Il a travaillé pour diverses stations de radio et télévision au Canada, tout en poursuivant son travail d'écriture à dominante autobiographique. Dans "L'énigme du retour", l'auteur retourne en Haïti à la suite de la mort de son père, qui avait été exilé d' Haiti par le dictateur Papa Doc, le père de Jean-Claude Duvalier. Une fiction dont le titre fait référence au livre de l'écrivain britannique V.S. Naipaul, "L'énigme de l'arrivée", dans laquelle Dany Laferrière mêle pour la première fois ses propres poèmes. dch/bir/phi
© 1994-2009 Agence France-PresseHaïti: l'ex-ministre de la Planification désigné Premier ministre
PORT-AU-PRINCE, 30 octobre 2009 (AFP) - Le président haïtien René Préval a désigné vendredi le ministre de la Planification du gouvernement sortant, Jean-Max Bellerive, comme nouveau Premier ministre, a annoncé à l'AFP le président du Sénat Kelly Bastien. "Avec le président de la Chambre, j'ai été reçu aujourd'hui au palais national par le président René Préval et nous nous sommes arrêtés sur la désignation de M. Bellerive pour former le prochain gouvernement", a déclaré au téléphone à l'AFP M. Bastien. Selon le président du Sénat haïtien, le processus de ratification du nouveau Premier ministre, à qui une lettre officielle a été envoyée, devrait être lancé rapidement "pour ne pas laisser de vide politique". La mission de l'ONU en Haïti, l'ambassade des Etats-Unis et celle de la France ont souhaité que la formation du nouveau gouvernement puisse intervenir dans les meilleurs délais, afin d'éviter tout risque de retour à l'instabilité politique en Haïti. "Nous allons réunir le Sénat en début de semaine prochaine pour la ratification et tout le processus devrait s'achever avant le 18 novembre prochain", a rassuré le parlementaire. Le Sénat haïtien a voté vendredi une motion de censure contre le Premier ministre, Michèle Pierre-Louis, par 18 voix contre une abstention, lors d'une séance de plus de 10 heures. Ces derniers jours, les sénateurs du parti Lespwa ("l'espoir", en français), majoritaires, s'étaient ouvertement prononcés pour un changement de gouvernement, estimant que l'équipe au pouvoir n'avait pas fourni les résultats escomptés. Avant la tenue de la séance, des diplomates en poste à Port-au-Prince ainsi qu'une partie de l'opinion haïtienne avaient exprimé la crainte que ce changement de gouvernement n'engendre une nouvelle crise politique. Le vote s'est déroulé en l'absence des parlementaires de l'opposition, favorables au maintien de Mme Pierre-Louis, proche du président Préval, qui était en poste depuis septembre 2008. cre/cel
© 1994-2009 Agence France-PresseHaïti: 39 millions de dollars de l'Espagne et de la BID pour l'accès à l'eau
WASHINGTON, 16 octobre 2009 (AFP) - Haïti va bénéficier d'une enveloppe de 39 millions de dollars versée par l'Espagne et la Banque interaméricaine de développement (BID) pour l'aider à améliorer son réseau de distribution d'eau potable et d'assainissement, a annoncé la BID vendredi. L'Espagne -- par le biais d'un fonds gouvernemental de coopération -- contribuera à hauteur de 20 millions de dollars, la BID apportera 19 millions de dollars. Ces 39 millions de dollars sont destinés à améliorer la distribution d'eau et les services d'assainissement dans les localités de Saint-Marc, Port-de-Paix, Les Cayes, Jacmel, Ouanaminthe et Cap-Haïtien, a précisé la BID dans un communiqué. Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, ne dispose d'aucun réseau d'égouts et seuls 8,5% des foyers haïtiens ont accès à l'eau potable. Parallèlement, l'Espagne et la BID comptent débloquer 100 millions de dollars pour des projets similaires en Bolivie. jz/gde/cel
© 1994-2009 Agence France-PresseL'ONU lance un appel pour un effort supplémentaire en faveur d'Haïti
PORT-AU-PRINCE, 15 octobre 2009 (AFP) - Le représentant spécial en Haïti du secrétaire général de l'ONU, Hedi Annabi, a lancé jeudi un appel à la communauté internationale en faveur d'un "effort supplémentaire pour aider à créer un environnement propice à l'investissement" dans ce pays. "Il existe aujourd'hui une réelle possibilité de changement en Haïti, il est important, en réponse aux efforts de nos amis haïtiens, que la communauté internationale fasse elle-même un effort supplémentaire pour essayer de placer ce pays sur une trajectoire de développement durable", a déclaré M. Annabi. Il a notamment plaidé en faveur d'un appui budgétaire, à peu près un milliard de dollars, demandé par le gouvernement haïtien pour compléter le budget national de 2,5 milliards de dollars. Le diplomate algérien a d'autre part noté que des efforts étaient en cours pour changer l'image d' Haïti à l'étranger à travers la mission de l'ancien président Bill Clinton, envoyé spécial de l'ONU en Haïti. "La réalité de la situation en Haïti aujourd'hui est que la sécurité s'est nettement améliorée et un certain nombre d'efforts ont été faits par le gouvernement pour s'ouvrir et favoriser les investissements", a avancé M. Annabi qui encourage la poursuite de tels efforts. Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé mardi pour un an le mandat de la force de l'ONU en Haïti et modifié légèrement sa configuration, tout en maintenant ses effectifs globaux à leur niveau actuel, soit environ 9.000 militaires et policiers. Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, le Conseil a prorogé jusqu'au 15 octobre 2010 le mandat de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti (Minustah), qui expirait jeudi. cre/sj
© 1994-2009 Agence France-PresseHaïti: baisse de la séroprévalence du sida, femmes et enfants fragilisés
PORT-AU-PRINCE, 16 décembre 2009 (AFP) - Les femmes et les enfants sont les premières victimes du sida en Haïti, où les autorités sanitaires ont toutefois enregistré une baisse de la séroprévalence ces dernières années, selon des statistiques publiées par le ministère de la Santé publique. "Il y a une féminisation et une juvénilisation de la maladie en Haïti, en raison de la misère", constate le Dr Claude Suréna, président de l'Association des médecins haïtiens. Ces statistiques publiées mardi montrent que pour chaque homme infecté, deux femmes le sont, et que le nombre d'enfants nés séropositifs a augmenté. En 2009, plus de 4.000 femmes ont été testées positives en Haïti, et 8.700 enfants sont nés avec le virus du sida. Le taux de prévalence du sida a toutefois considérablement baissé en Haïti passant de 7,2% en milieu urbain dans les années 90 à 2,2% en 2009. "Cette diminution de la séroprévalence en Haïti est due au fait que les acteurs intervenant sur le sida ont réussi à maintenir une excellente coordination au fil des années", a soutenu le docteur Gabriel Timothée directeur général du Ministère de la santé publique. Il a également insisté sur l'augmentation du dépistage et l'implantation dans le pays de centres de traitement où des patients peuvent bénéficier de trithérapie. Mais 127.000 personnes vivent toujours avec le virus dans le pays et 6.000 décès dus au sida ont été enregistrés en 2008. Actuellement, près de 25.000 personnes sont traitées par des antirétroviraux dans 50 centres en Haïti, où chaque jour environ 30 personnes sont contrôlées séropositives. La France et le Brésil ont signé en septembre dernier un accord pour la mise en place en Haïti d'une banque de lait maternel en faveur d'enfants dont les mères sont séropositives. cre/cel
© 1994-2009 Agence France-PresseHaïti: un plat chaud par jour pour attirer des enfants à l'école - Reportage
Par Clarens RENOIS BALAN, 18 novembre 2009 (AFP) - Dans les deux salles de la petite école publique de Balan s'agglutinent un peu plus de 250 écoliers qui reçoivent chaque jour un plat de nourriture offert par le Programme alimentaire mondial (PAM) en Haïti. Ce sera souvent leur unique nourriture de la journée. A l'exemple des écoliers de ce village à 30 km à l'est de Port-au-Prince, plus d'un demi-million de jeunes bénéficient d'un repas quotidien à l'école dans ce pays où la disette n'est jamais loin. "Depuis un an que la cantine a été instaurée, l'effectif n'a cessé de croître", explique le directeur de l'école, Sauveur Noël. "Nous sommes en novembre et nous recevons encore de nombreuses demandes d'inscription. Les gens savent que depuis une année nous donnons à manger aux enfants. Alors...", explique-t-il. M. Noël, 66 ans, confie avoir lui-même fréquenté cette école, "il y a très longtemps". "Aujourd'hui, je devrais être à la retraite, mais je suis revenu pour servir ma communauté et accompagner les enfants de mon village", admet-il. Il y a un an, il a fait appel au PAM pour apporter une aide à son établissement, oublié par l'Etat et abandonné par la communauté. "Quand nous sommes arrivés ici, nous avons tout suite compris qu'il était important d'aider l'école, mais nous avons exigé un minimum d'hygiène. Une toilette et une petite cuisine ont ainsi été érigées", fait remarquer Nancy Exilas, une fonctionnaire haïtienne du PAM. "Depuis que nous avons admis l'école au programme, les activités ont repris et les enfants sont devenus plus performants", note-t-elle. Dans un millier d'écoles publiques et religieuses du pays, le Programme fournit une ration alimentaire aux petits Haïtiens vivant dans les zones où règne la plus grande insécurité alimentaire. Quand le repas est prêt, il est servi dans les salles de classe. Les enfants mangent avec appétit leur ration de riz et de haricots, arrosés d'une sauce à la sardine. Dans la cour, des parents attendent de recevoir leur portion. "Je vous assure que c'est ici que nous mangeons aussi, PAM c'est notre dieu à Balan", dit une femme dont les deux enfants sont à l'école. C'est le cas de beaucoup de gens du quartier qui vivent de cette cantine. "Il faut mettre une clôture et laisser les enfants manger en paix", dit une autre. Dans les 1.400 écoles où le PAM intervient, les stocks de nourriture pourraient s'épuiser dans quelques semaines, ce qui laisserait sans repas 530.000 enfants dans les écoles primaires d' Haïti, prévient l'organisation qui recherche 13 millions de dollars pour continuer ce programme. "Si ce programme s'arrêtait, ce serait catastrophique", commentent professeurs et parents. Après le repas servi à la mi-journée, les écoliers de l'école de Balan se remettent au travail. La cacophonie règne dans les deux salles où cohabitent six classes différentes: certains répètent des formules arithmétiques, d'autres apprennent des phrases de littérature tracées sur un vieux tableau. Les plus petits chantent. cre/tq/dfg
© 1994-2009 Agence France-PresseHaïti: les femmes, premières victimes de l'insécurité alimentaire
Par Clarens RENOIS BALAN, 15 novembre 2009 (AFP) - "Nous sommes tous les jours en grève de la faim", confie Mme Luc Louisville, pour parler de la situation des femmes de Balan, un gros village proche de Port-au-Prince, où des Haïtiennes vivent dans une extrême pauvreté. "Nous ne mangeons qu'une fois par jour, quand nous pouvons. Par exemple, depuis ce matin, je n'ai pas encore mangé de la journée". Il est pourtant 14h00. Cette mère de cinq enfants fait la cuisine dans une petite école tandis que son mari, cultivateur, passe la journée aux champs. Mme Louisville, 59 ans, rêve de pouvoir servir trois repas par jour chez elle, "comme toute personne normale". Mais elle doit se débrouiller comme elle peut pour nourrir sa famille: "Parfois, nous ne mangeons que du petit mil". "Souvent nous n'avons même pas d'huile pour le faire cuire", ajoute Vanyse, une dame d'une cinquantaine d'années. Cette mère de quatre enfants cultive des légumes qu'elle vend à Port-au-Prince pour nourrir sa progéniture et payer leur scolarité. "Pour rester en bonne santé, il nous faut de la viande, de la farine, des légumes et du jus", énumère-t-elle sur les doigts de la main. "Rien de tout cela", se désole-t-elle. "C'est une région oubliée. Nous sommes abandonnées". La capitale n'est qu'à une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau, mais l'Etat est totalement absent. Ni électricité ni eau courante. Selon les autorités, plus d'un quart des Haïtiens (1,9 million de personnes), majoritairement des femmes et des enfants, vivent "en insécurité alimentaire": Ils ne mangent pas à leur faim ou n'ont pas de nourriture décente à leur disposition. A Balan, bourgade érigée sur une vaste plaine aride jonchée de ronces, les pistes sont boueuses. Dans les cases couvertes de paille sèche ou de tôle, plus de 7.600 familles vivent dans la misère et sous la menace de la famine. Au passage de deux véhicules du Programme alimentaire mondial (PAM) venus superviser la cantine d'une petite école publique, les habitants se précipitent dans l'espoir d'une distribution de nourriture. Le PAM sert un plat chaque jour à plus de 500.000 écoliers en Haïti, souvent leur seul repas de la journée. 100.000 femmes enceintes et allaitantes et 50.000 enfants de moins de 5 ans reçoivent des rations de la part de l'organisation onusienne. La petite foule des habitants s'éparpille dans la cour de l'établissement scolaire. Les femmes, la plupart âgées, certaines veuves, sont chétives, d'autres malades, la peau couverte de boutons. "Regardez mon corps, il n'y a que la peau et des os", lance Immacula Mathurin, mère de 11 enfants, en soulevant son corsage. Pourtant, chaque jour, ces femmes doivent se lever de bonne heure pour aller chercher de quoi manger pour toute la famille. "On devrait être avec nos hommes aux champs, mais l'agriculture ne rapporte rien. Les planteurs ne sont pas encadrés", se plaint une autre femme. Les jeunes filles de Balan vivent dans des conditions tout aussi difficiles. Elles abandonnent l'école très tôt pour la vie adulte et se retrouvent avec des enfants qu'elles ne pourront pas nourrir convenablement. "Ma propre fille a déjà donné naissance à trois enfants. Elle ne voulait pas continuer à l'école, alors que je faisais tout ce que je pouvais pour la pousser le plus loin possible", regrette Vanyse. Haïti fait partie des 16 pays identifiés comme particulièrement vulnérables sur le plan économique dans un récent rapport de la FAO. cre/bar/tq/jh
© 1994-2009 Agence France-PressePrès de 2 millions d'Haïtiens sont sous-alimentés (rapport)
PORT-AU-PRINCE, 15 octobre 2009 (AFP) - Plus d'un Haïtien sur quatre est sous-alimenté, soit 1,9 million de personnes, selon un rapport du conseil national de la sécurité alimentaire (CNSA) haïtien publié jeudi. Parmi eux, les femmes vivant en milieu rural sont les plus touchées, a souligné la ministre haïtienne de la condition féminine, Marie-Laurence Lassègue. Cette situation, bien que préoccupante, traduit une amélioration par rapport à 2008: on comptait alors plus de 3 millions d'Haïtiens souffrant de la faim après le passage de quatre ouragans et tempêtes tropicales, a rappelé Pierre-Gary Mathieu, directeur du CNSA. Cette amélioration serait due en partie à de bonnes récoltes au printemps, mais également aux efforts du gouvernement et des organisations non gouvernementales qui ont distribué de la nourriture dans les zones sinistrées, ainsi qu'à des investissements importants dans l'agriculture, relève M. Mathieu. Mais le risque de nouveaux cyclones, l'indisponibilité des produits alimentaires, les difficultés d'accès aux zones de production sont, avec le taux élevé de pauvreté, autant de facteurs qui pourraient engendrer une nouvelle crise, avertit M. Mathieu. Les enfants de moins de 5 ans, les femmes et les personnes vivant avec le virus du sida sont parmi les personnes les plus vulnérables. Dans un document publié à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation vendredi, la coordination nationale pour la sécurité alimentaire haïtienne recommande notamment d'assurer le maintien des cantines scolaires et d'intensifier les projets de protection de l'environnement, facteurs d'emplois dans un pays où le chômage touche plus de 60% de la population. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires ont prépositionné plus de 8.000 tonnes de nourriture prête à être distribuée dans 13 régions d' Haïti, qui fait partie des 16 pays identifiés comme particulièrement vulnérables sur le plan économique dans un rapport publié mercredi par la FAO, l'agence de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture. cre-cel/gde
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