L'Afghanistan, le dossier chaud de l'OTAN

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L'Afghanistan, le dossier chaud de l'OTAN
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Le 25e sommet de l'Otan qui se tient dimanche 20 et lundi 21 mai 2012 dans la ville américaine de Chicago, sera largement consacré à l'Afghanistan. C'est le dossier chaud mais il y en a d'autres. Les 28 membres de  l'Alliance Atlantique devront parler finances en ces temps de crise et rouvrir le délicat dossier de la défense antimissile. Les discussions s'annoncent âpres même si tout est fait pour qu'aucun incident diplomatique n'éclate.  
L'Afghanistan, le dossier chaud de l'OTAN
Le président François Hollande le 18 mai 2012 à Washington. Pool/AFP - Eric Feferberg
Comment sortir d'Afghanistan Le président français, le socialiste François Hollande, est attendu au tournant. Lors du 25e sommet de l'OTAN, à Chicago, il doit annoncer officiellement le retrait des troupes françaises d'Afghanistan d'ici fin 2012. Soit un an avant la date fixée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy et deux ans avant l'échéance prévue par l'OTAN.   Pour François Hollande, fraîchement élu, il s'agit de tenir sa promesse de campagne. Un engagement qu'il a réaffirmé en marge du G8 à Washington lors d'une conférence de presse vendredi 18 mai. « Le retrait n'est pas négociable. Le retrait des forces combattantes, c'est une décision française de la France et cette décision sera appliquée. » Il a néanmoins précisé que le désengagement fin 2012 ne concernera que les « troupes combattantes » et que le rapatriement du matériel « prendra sans doute plus de temps ». Au cours de négociations diplomatiques antérieures, l'Elysée avait aussi rappelé qu'avant la France, les Pays-Bas en 2010 et le Canada en 2011 avaient, eux aussi, déjà retiré unilatéralement leurs soldats sans mettre en péril la mission de l'OTAN. En Afghanistan, la France dispose du 5e contingent étranger  : environ 3400 soldats et 200 gendarmes, installés essentiellement dans la vallée de la Kapisa. Leur départ anticipé va sans doute compliquer la situation dans cette zone instable au nord-est de Kaboul qui abriterait quelque 800 insurgés. Officiellement, c'est à l'armée afghane de prendre le relais mais sera-t-elle en capacité de le faire ? Les Américains en doutent. « Ils pensent que la Kapisa est un coupe-gorge, que si les Français s'en vont les Afghans ne feront pas le poids », et qu'il faudra envoyer des troupes de la force internationale (Isaf) pour les remplacer, souligne une source des forces de sécurité citée par l'AFP.  Aussi, vendredi 18 mai, cherchant à minimiser les points de discorde avec son homologue français, Barack Obama s'est empressé de déclarer : « Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que même si nous sommes en train de sortir d'une phase de combat, il est important de confirmer notre engagement à aider les Afghans à renforcer leur sécurité et à favoriser leur développement.» De son côté, le président afghan, Hamid Karzaï, a indiqué, après s'être entretenu par téléphone avec François Hollande, qu'il respecterait ses décisions relatives à l'Afghanistan, tout en rappelant que Paris s'était engagé à former des soldats et à soutenir le pays après 2014.
Deux milliards de dollars à trouver… Cette question de la sécurité et de la formation est d'autant plus cruciale qu'elle pose des problèmes financiers. Washington est prêt à financer la moitié de l'effort nécessaire pour soutenir et consolider les forces afghanes. Il reste donc encore 2 milliards de dollars à trouver annuellement. Une mission pas facile dans un contexte de crise où la plupart des budgets militaires sont revus à la baisse. A Chicago, dimanche et lundi, certains états feront des promesses. Mais certains alliés, dont la France, n'avanceront pas de somme précise avant la conférence économique sur l'Afghanistan de Tokyo en juillet. Aussi, les espoirs se tournent vers de nouveaux contributeurs potentiels tels que les Pays arabes et Japon. Coopération militaire avec « la défense intelligente » Pour maintenir sa capacité d'action malgré des finances fragilisées, l'OTAN et en particulier son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen misent sur la « défense intelligente » ("smart defence"). Objectif : mutualiser les moyens et les efforts pour lancer des projets conjoints de formation, d'équipement (drone, ravitailleurs) et de déploiement (avions de transport). Une vingtaine de propositions pourraient être émises à Chicago dans ce domaine. Mais là aussi, les dents risquent de grincer. Les grands pays européens craignent que la « défense intelligente » revienne à favoriser les matériels américains, moins chers car disponibles en nombre immédiatement, au détriment de leurs industries nationales. Bouclier antimissile L'Otan doit aussi annoncer à Chicago l'achèvement de la première phase de son bouclier antimissile déployé en Europe de l'Est. Elle va déclarer opérationnelle « la capacité intérimaire », soit le stade initial devant mener à sa mise en oeuvre à l'horizon 2018. Ce dossier est devenu le principal sujet de discorde entre l'Alliance atlantique et la Russie, qui le considère comme une menace pour sa sécurité. L'Otan affirme que ce système ne vise pas la Russie mais une menace venant du Moyen-Orient, en particulier d'Iran.

Des soldats français se préparent encore pour l'Afghanistan

19.05.2012Reportage TV5MONDE : Karine Barzegar - Caroline Libbrecht - Alex Ageneau
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Dates clés de l'OTAN

1949 : Fondation, par douze Etats occidentaux, du traité de l'Atlantique Nord. 1966 : La France quitte le commandement militaire intégré. 1994 : Intervention en Yougoslavie. 1997 : Signature de l'Acte fondateur sur les relations entre l'OTAN et la Russie. 1999 : Intervention au Kosovo. 2001 : Intervention en Afghanistan. 2009 : Retour de la France dans la structure militaire intégrée. 2010 : Adoption au sommet de Lisbonne du nouveau "concept stratégique" définissant le rôle de l'organisation. 2011 : Intervention en Libye.