Fil d'Ariane
La signalisation est prête depuis une semaine. Plusieurs panneaux en hébreu, arabe et anglais indiquent le déménagement de l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, conformément à l'annonce de Donald Trump en décembre dernier. Une décision applaudie par Israël. Et par le locataire de l'ambassade en question, David Friedman, ravi de pouvoir modifier pour l'occasion une prière juive : "Le texte de la Haggadah dit: "L'an prochain à Jerusalem." Grâce à l'administration américaine, au courage et à la vision de Donald Trump, on peut désormais dire : "Cette année à Jerusalem !"
Jérusalem n'est pas la capitale d'un seul peuple ni d'une seule religion
Père Ibrahim Shomali, chancellier du Patriarcat Latin de Jérusalem
Ce lundi, Donald Trump ne fera pas le déplacement pour marquer le déménagement de la délégation américaine. Sa fille et son gendre le représenteront pour cet événement, qui, lorsqu'il a été annoncé, a profondément choqué. Les Palestiniens dans un premier temps ont très mal pris la décision, eux qui revendiquent Jerusalem pour capitale. Mais la communauté internationale a également fait part de son mécontentement face à cette décision unilatérale du président américain. Car le statut de Jérusalem n'est toujours pas réglé, l'ONU ne considèrant pas la ville sacrée comme capitale d'Israël.
À ce concert de critiques s'ajoute celle de l'Église catholique. Personne, selon elle, ne peut revendiquer la propriété de la ville trois fois sainte. "Notre message au président Trump est que Jérusalem n'est pas la capitale d'un seul peuple ni d'une seule religion. Elle appartient à tout le monde" explique le père Ibrahim Shomali, chancellier du Patriarcat Latin de Jérusalem.
Ce déménagement pourrait aggraver un peu plus les tensions entre Israël et Palestiniens, quelques semaines après les manifestations entamées fin mars, le long de la frontière israélienne, pour réclamer le droit au retour des réfugiés. Des rassemblements durant lesquels plusieurs dizaines de Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne. Un déménagement d'autant plus malvenu que mardi sera commémorée la "Nakba", l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens en 1948, lors de la création d'Israël.