Guerre contre Gaza, avènement du groupe Etat islamique, disparition du vol MH370, virus Ebola, chute de Blaise Compaoré... De nombreux événements ont marqué l'actualité 2014. Que retenez-vous de cette année ? La question a été posée à la rédaction de TV5MONDE...
Janvier : “Happy“ de Pharrell Williams, chanson de l'année
Pour Sylvie Braibant, rédactrice en chef de Terriennes, "la chanson Happy de Pharrell Williams, lancée fin 2013 accède à une notoriété planétaire en 2014. Avec plus de 531 491 237 vues sur youtube et plus de 1200 vidéos qui la reprennent et la réinterprètent dans le monde dont plus de 200 en France".
Mars : disparition du vol MH370
Pour Frantz Vaillant, rédacteur en chef de la rédaction web, le fait marquant de l'année 2014, reste "la disparition de l'avion Malaysia Airlines qui reliait Kuala Lumpur et Pékin. 239 personnes qui s'effacent d'un coup, le 8 mars 2014 ! Ahurissant. Dix mois après les faits, cela reste la plus grande énigme de l'histoire de l'aviation. Suicide du pilote ? Explosion ? Aucune piste sérieuse n'est apparue pour expliquer ce mystère ou, au moins, apporter un peu de lumière crédible sur cette histoire. Aujourd'hui, un satellite militaire avec ses capacités optiques est capable de localiser un objet de quelques centimètres à peine. Comment peut ainsi s'évanouir un tel engin, long de 74 mètres ? Et les familles qui restent dans une salle d'attente atroce et dont la peine n'occupe plus la une des journaux... Bien entendu, il y a eu d'autres drames dans l'actualité en 2014, ô combien ! Mais on peut expliquer une guerre, l'origine d'un conflit, les motivations de l'auteur d'un attentat, d'un assassinat. On ne peut toujours pas expliquer la disparition du vol MH370. Pour combien de temps encore ?"
Mai : la victoire du FN aux élections européennes
"Pour moi, c'est révélateur d'une sorte de désespérance qui reflètent les difficultés des Français durant la crise, confie David Delos, présentateur. Je trouve cela symptomatique que les partis populistes arrivent à percer dans cette période, et que l'on se tourne vers les extrêmes au détriment des partis plus "classiques"".
Juin : prise de Mossoul par l'Etat islamique
"Cela a créé une coalition internationale et ramené les Américains dans la guerre alors qu'ils avaient juré de ne plus revenir", retient l'éditorialiste Slimane Zeghidour. "Cela conditionne désormais toute la lecture de l'actualité pour les médias", constate Laurent Lejop, rédacteur en chef du 64'. "L'irruption de l'Etat islamique sur la scène internationale est le symptôme des incapacités occidentales et arabes à des politique cohérentes. Tout le monde fait semblant de découvrir la "créature" que nous avons consciencieusement contribué à façonner ! Voilà qui devrait nous ramener à nos responsabilités une bonne fois pour toutes", considère Thierry Bouvard, rédacteur en chef du 64'.
Juillet : reprise de la guerre entre Israël et la Palestine
"J'ai toujours en tête l'image de ces quatre enfants d'une même famille, fauchés alors qu'ils jouaient sur la plage," évoque Corinne Lannoy, monteuse. "Elle a donné un coup d'accélérateur à la diplomatie palestinienne. Elle a poussé l'autorité palestinienne à se faire reconnaître par le monde entier. Cela a servi de détonateur", souligne l'éditorialiste Slimane Zeghidour.
Août : Ebola reconnu “urgence mondiale“
Pour Laurent Lejop, rédacteur en chef du 64', "Cela a montré les limites de l'organisation de la santé mondiale".
Matthieu Vendrely, rédacteur en chef du Journal Afrique raconte: "J'ai été deux fois en Guinée cette année : en mars alors qu'on parlait encore peu du virus Ebola et puis en octobre qui correspond au pic de l'épidémie. Entre mes deux voyages, j'ai vu fleurir toutes les bassines pour se laver les mains, les thermomètres, les bidons d'eau, les affiches... Et en même temps, j'ai pu observer la grosse inquiétude naissante en France alors qu'en Guinée, les gens étaient simplement prudents".
Septembre : la publication de “Merci pour ce moment“
"Je trouve cela symptomatique d'une époque où affaires publiques se mêlent aux affaires privées. C'est lamentable que l'on étale de manière aussi impudique ses sentiments propres", retient David Delos, présentateur.
Septembre : le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse
"C'était serré et cela aurait pu passer. Je suis certaine que cela aurait donné une poussée indépendantiste en Europe, une résonance forte, par exemple en Catalogne, en Espagne", souligne Lucie Monier, chef d'édition du 64'.
Septembre : discours d'Emma Watson aux Nations Unies
"Le 20 septembre 2014, lors de l'assemblée générale des Nations unies Emma Watson donne le coup d'envoi de la campagne "He For She". Nommée en juillet 2014 ambassadrice de (très) bonne volonté d'Onu-Femmes, l'une des entités des Nations unies, elle relaye cet appel aux hommes, ces "féministes qui s'ignorent", à sa manière, personnelle, et très inspirée, se rappelle Sylvie Braibant, rédactrice en chef de Terriennes. Parce que le mot féminisme, qu'elle revendique, ne doit plus désunir et être synonyme de haine des hommes, mais unir".
Octobre : Patrick Modiano reçoit le prix Nobel de littérature
"C'est une personne d'une modestie absolue qui relate depuis ses débuts son enfance et son adolescence dans le Paris un peu sale de l'occupation, relève Isabelle Soler, journaliste “culture“ et “zapping“. C'est un écrivain de l'introspection qui s'est retrouvé en pleine lumière et qui a dû se faire violence pour prononcer un discours à Stockholm lors de la remise du prix Nobel de littérature, alors que cela va à l'encontre de sa personnalité la plus profonde".
Octobre : la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso
"Cela fait un moment que l'on sentait que ça bouillonnait mais ce qu'on retient c'est la façon dont ça a été fait. Blaise Compaoré qui quitte le pouvoir, c'est l'image de l'année. Maintenant, nous allons voir ce qui va se passer", observe Matthieu Vendrely, rédacteur en chef du journal Afrique.
"J'avais connu le Burkina Faso d'avant Thomas Sankara, qui s'appelait Haute Volta, se souvient Pascal Priesley, journaliste. J'ai suivi l'ascension de celui-ci et son renversement en 1987, la prise de pouvoir de Compaoré qu'il m'est arrivé d'interviewer. Je trouve amusant, si l'on peut dire, qu'on lui ait tant officiellement reproché sa manipulation de la constitution en octobre 2014 et non ses vingt-sept années précédentes de pouvoir, comme si c'était tout naturel.
Simon Rodier, journaliste retient ""La patrie ou la mort", c'est le slogan des Burkinabés en référence à Thomas Sankara et ce pourquoi ils sont sortis dans la rue. Ils ont "virer" Blaise Compaoré qui voulait se représenter, une fois de trop".
Octobre : gouvernement de droite en Belgique
"C'est intéressant parce que la Belgique a toujours eu un gouvernement de consensus. Le clivage gauche-droite n'a jamais été aussi fort dans l'histoire de la Belgique. Il y a eu des coups d'éclat au gouvernement, comme cela se voit souvent en France, mais pour la Belgique, c'est nouveau", affirme Paul Germain, rédacteur en chef.
Décembre : le rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis
"Le rétablissement des relations entre Cuba et les Etats-Unis est un fait marquant. Cela va changer les vies des Cubains", note Lucie Monier, chef d'édition du 64'.