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- L'aquamation, une histoire d'eau funéraire et éco...
Quand Éric LeSieur, président du complexe funéraire Le Sieur de Granby, a entendu parler de l'aquamation, il n'a pas hésité une seconde. Il s'est rapidement renseigné sur cette nouvelle technique qui consiste à plonger la dépouille dans de l'eau que l'on chauffe à près de 100 degrés et à laquelle on ajoute une solution composée d'hydroxyde de sodium et de potassium. Le procédé d'hydrolyse alcaline qui s'en suit dissout tous les tissus, seuls restent les os qui seront par la suite séchés et réduits en poudre, poudre remise dans une urne à la famille. L'eau qui résulte du procédé est quant à elle rejetée dans le système des eaux usées où elle subira les traitements d'usage.
Éric LeSieur a fait toutes les démarches pendant un an pour pouvoir acheter aux États-Unis la machine dans laquelle se fait l'aquamation.
Le complexe funéraire a eu le permis du gouvernement du Québec depuis le 20 mars et a depuis procédé à une dizaine d'aquamations. "Quand on explique aux familles en quoi cela consiste et qu'on leur dit également que cela coûte moins cher et que c’est beaucoup plus écologique qu'une crémation, elles n'hésitent pas" précise Éric Le Sieur.
La solution la plus écologique à l’heure actuelle
Pas de cercueils à acheter et à brûler, le corps est placé tel quel dans la machine qui prend une douzaine d'heures à dissoudre les tissus si c'est une machine basse pression, ou six heures si c'est une machine haute pression. Ce procédé n'émet qu'un kilogramme de CO 2 dans l’eau contre 160 CO 2 dans l’air pour une crémation. Le fonctionnement d'un four crématoire durant les trois heures que dure une crémation équivaut, en terme d'émission de gaz à effet de serre, à un trajet aller-retour en voiture entre Montréal et Vancouver.
Un argument écologique auquel sont sensibles les Québécois. C'est pourquoi Éric LeSieur est persuadé que cette nouvelle technique est promise à un bel avenir ici, il est donc devenu le représentant du fabricant américain de cette machine pour implanter le procédé au Québec. "Déjà des complexes funéraires de Montréal, Trois-Rivières et Rouyn-Noranda sont intéressés et cet automne, je compte aller la présenter aux Français" me précise Éric. L'aquamation ne se pratique en Europe que sur des animaux, aux États-Unis, seuls quelques États l'offrent, et au Canada, il y a seulement un complexe funéraire au Québec et un autre en Saskatchewan qui le proposent à leurs clients. Deux autres centres en Ontario vont l'offrir prochainement à leur clientèle.