L'Arabie Saoudite dit non au Conseil de sécurité

Vendredi 18 octobre, l'Arabie Saoudite, poids lourd du monde arabe, élue la première fois membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU a refusé d'entrer dans l'instance. Officiellement pour dénoncer le fonctionnement déséquilibré de cette institution et la mauvaise gestion de la crise en Syrie. Un geste sans précédent qui a surpris. Pourquoi ce pays a-t-il dit non? Décryptage avec notre éditorialiste Slimane Zheghidour.
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L'Arabie Saoudite dit non au Conseil de sécurité
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L'Arabie saoudite a refusé vendredi d'entrer au Conseil de sécurité de l'ONU, une décision sans précédent visant à protester contre "l'impuissance" de cette instance, en particulier face au drame syrien. Dans un communiqué publié quelques heures après l'élection comme membre non permanent du Conseil de sécurité de ce poids-lourd du monde arabe, qui soutient sans réserve l'opposition syrienne, le ministère saoudien des Affaires étrangères a fustigé la politique de "deux poids, deux mesures" de l'institution au Proche-Orient. "L'Arabie saoudite (...) n'a pas d'autre option que de refuser de devenir membre du Conseil de sécurité jusqu'à ce que ce dernier soit réformé et qu'on lui donne les moyens d'accomplir son devoir et d'assumer ses responsabilités pour préserver la paix et la sécurité dans le monde", a affirmé le ministère. Par ce geste, qui constitue une première, l'Arabie saoudite "veut exprimer son indignation face aux pays membres permanents du Conseil de sécurité", a déclaré à l'AFP l'expert saoudien Abdel Aziz Al Sager, directeur du Gulf Research Center. "Elle veut également exprimer son malaise face à la nouvelle politique de Washington et en particulier aux positions du président Barack Obama sur l'Iran, la Syrie et le Yémen", a-t-il ajouté. La France a dit partager la "frustration" de l'Arabie saoudite, tandis que la Russie a critiqué Ryad, s'interrogeant sur les raisons "étranges" du refus saoudien. La Turquie a estimé pour sa part que la décision saoudienne faisait "perdre de sa crédibilité" à l'organisation. Le royaume saoudien, premier exportateur mondial de pétrole, a été élu jeudi, pour la première fois, membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, en même temps que le Tchad, le Chili, le Nigeria et la Lituanie. Leur mandat de deux ans doit débuter le 1er janvier 2014. Le ministère saoudien estime que le fait "de permettre au régime en place en Syrie de tuer son peuple et de le brûler à l'arme chimique au vu et au su du monde entier sans sanctions dissuasives est une preuve claire de l'impuissance du Conseil de sécurité à accomplir son devoir et à assumer ses responsabilités".