L'armée de l'air chinoise recruterait des anciens pilotes militaires français, britanniques et australiens
L'armée de l'air chinoise serait en train d'accélérer la formation de ses pilotes et de tous ses soldats de l'aéronavale, dans l'optique d'un possible conflit avec les États-Unis dans le détroit de Taiwan. Et elle ferait appel à des instructeurs occidentaux, des anciens pilotes militaires dont des Français selon le quotidien Le Figaro.
Image du porte avions militaire chinois, le Liaoning, au large de Hong Kong ce 7 juillet 2017.
AP Photo/Vincent Yu
3 minutes de lecture
En avril dernier, deux pilotes se sont éjectés d'un chasseur chinois, un JL-10. Cette sur laquelle on entend les deux hommes parler a fait le tour sur les réseaux sociaux. Le Figaro a authentifié cette vidéo et affirme que l'un des deux pilotes, au coté d'un pilote chinois, est un ancien pilote de chasse français.
20 000 euros par mois proposé à des anciens pilotes de chasse français
Le Figaro a receuilli le témoignage d'un ancien pilote militaire de l'aéronavale française approché en Afrique du Sud par une société qui lui proposé plus de 20 000 euros par mois pour former des polotes chinois à des appontages sur porte-avions muni de catapulte électro magnétique. C'est le cas d'un des derniers porte-avions chinois le Fujian. Et c'est le cas aussi du porte-avions français le Charles de Gaulle et le cas des porte-avions américains. L'ancien pilote confie avoir été "tenté" et affirme que des anciens pilotes français travaillent déjà pour les forces armées chinoises.
Pour l'instant, le ministère français des armées n'a pas réagi à l'enquête du Figaro.
Quand l'armée chinoise recrute des pilotes français
«L'offre était très alléchante. Ils cherchent des instructeurs qualifiés pour l'appontage sur porte-avions.»https://t.co/DRF93SvVGC
Les pilotes français ne sont pas les seuls à être tentés par les salaires proposés par les forces armées chinoises. L'Australie vient d'ouvrir une enquête ce mecredi 19 octobre 2022 sur ce que le ministre de la Défense a qualifié d'informations inquiétantes selon lesquelles la Chine aurait recruté d'anciens pilotes militaires occidentaux pour former ses militaires.
"Lorsque notre personnel de l'ADF (Australian Defence Force, ndlr) s'engage dans les forces de défense, il le fait pour servir son pays et nous lui en sommes profondément reconnaissants", a-t-il souligné dans un communiqué, le ministre de la Défense australien Richard Marles.
"Je serais profondément choqué et perturbé d'apprendre qu'il y a eu du personnel attiré par un chèque de paie d'un Etat étranger plutôt que de servir son propre pays."
Londres avait auparavant annoncé des "dispositions décisives" pour empêcher Pékin de recruter d'ex-pilotes militaires britanniques.
Une trentaine d'anciens pilotes de la Royal Air Force auprès des forces chinoises
Selon des informations de presse britanniques, plus de trente anciens pilotes dont des militaires ayant récemment quitté les forces britanniques ont accepté des offres d'au moins 240.000 livres (quelque 276.000 euros) pour entraîner des aviateurs chinois. Cette pratique a cours depuis 2019, mais s'est intensifiée récemment, selon ces informations.
Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a assuré n'avoir aucune connaissance d'un tel système. "Je ne suis pas au courant de ce que vous mentionnez", a-t-il déclaré lors d'un point presse régulier.
Londres considère la Chine comme le "danger numéro un" pour sa sécurité nationale et au niveau mondial. Les relations entre les deux pays se sont dégradées avec la répression chinoise dans l'ancienne colonie britannique de Hong Kong, l'exclusion du géant technologique chinois Huawei du réseau 5G britannique ou encore les préoccupations en matière de droits humains en Chine et d'influence chinoise.