L'armée israélienne affirme avoir déjoué une attaque à grande échelle du Hezbollah

Israël affirme avoir déjoué, tôt dimanche 25 août, une attaque à grande échelle du Hezbollah en menant de multiples frappes au Liban. Le mouvement chiite libanais s'est prévalu d'avoir lancé des centaines de drones et roquettes sur son territoire pour venger la mort d'un de ses chefs.

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Des fumées s'élèvent du site d'un incendie après une frappe du Liban sur une zone proche du kibboutz HaGoshrim, situé près de la frontière israélo-libanaise, vue du village de Mas'ade dans le plateau du Golan annexé par Israël, le 30 juillet 2024. 

AP Photo/Leo Correa
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L'armée israélienne n'a pas fait état de victimes dans les tirs du Hezbollah et a parlé de "dégâts mineurs" dont des incendies. Les autorités israéliennes ont décrété un état d'urgence de 48H sur l'ensemble du territoire, avant de lever la plupart des restrictions. 

Alors que le président américain Joe Biden suit "attentivement les événements", le Pentagone a affirmé que les États-Unis étaient "prêts à soutenir" la défense d'Israël, leur allié.

Armé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël, le Hezbollah avait menacé Israël, voisin du Liban, d'une riposte après la mort d'un de ses chefs militaires Fouad Chokr, tué le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Le Hezbollah ainsi que l'Iran et le Hamas palestinien ont menacé aussi de répondre à l'assassinat imputé à Israël de l'ex-chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet.

(Re)voir Grand Angle : Israël-Liban, la dangereuse escalade

Engagé dans une guerre contre Israël à Gaza depuis plus de dix mois, déclenchée par son attaque sans précédent le 7 octobre sur le sol israélien, le mouvement islamiste palestinien a salué "la réponse forte" du Hezbollah contre Israël. 

Après des renseignements sur des préparatifs d'attaque du Hezbollah, l'armée de l'air israélienne a lancé "peu avant 05H00 (02H00 GMT) une opération complexe durant laquelle une centaine d'avions ont frappé des milliers de rampes de lancement de roquettes pointées vers le nord d'Israël dans 40 zones de tirs dans le sud du Liban", a déclaré un porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani.

"Première phase" de la riposte 

Les tirs du Hezbollah faisaient partie d'une "attaque planifiée comme plus importante et nous avons pu en déjouer une bonne partie", a-t-il précisé. L'opération israélienne a été déclenchée pour "éliminer les menaces visant les citoyens israéliens", a dit l'armée.

Le Hezbollah, dont le chef, Hassan Nasrallah, doit s'exprimer à 15H00 GMT, a démenti les déclarations d'Israël "concernant l'action préventive menée" par son armée et "l'échec de l'attaque de la résistance". 

Dans un communiqué, il a indiqué avoir lancé "un grand nombre de drones" sur le territoire israélien et tiré "plus de 320" roquettes Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur le Golan syrien occupé par Israël.

(Re)voir → Liban : l'armée Israëlienne affirme avoir éliminé un haut-commandant du Hezbollah

L'attaque de dimanche "s'est achevée avec succès", a affirmé le Hezbollah, la présentant comme la "première phase" de la riposte à l'assassinat de Fouad Chokr. L'armée israélienne n'a pas fait état de positions militaires touchées dans l'immédiat. Selon elle, le Hezbollah a tiré "plus de 150 projectiles" dont plusieurs interceptés.

Trois morts au Liban 

Dans le sud du Liban, les autorités ont fait état de trois morts dans les frappes israéliennes. L'ONU au Liban a appelé les deux parties à "cesser le feu".

Après cette escalade, des dizaines de vols ont été annulés à l'aéroport de Tel-Aviv et a celui de Beyrouth, et d'autres retardés. Air France a dit avoir suspendu ses vols vers Tel-Aviv et Beyrouth jusqu'à lundi "a minima".

Depuis des semaines, la communauté internationale dit craindre une escalade militaire régionale entre l'Iran et ses alliés d'une part et Israël de l'autre, à l'heure où la guerre perdure à Gaza. Au début de cette guerre, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en "soutien" au Hamas et depuis la frontière entre les deux pays est prise dans un engrenage de violences.

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Des militants et des parents d'otages détenus par des militants du Hamas dans la bande de Gaza demandent leur libération immédiate et protestent contre le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Tel Aviv, Israël, le 24 août 2024. 

AP Photo/Maya Alleruzzo

Dans ce contexte explosif, le porte-parole de M. Netanyahu a déclaré à l'AFP que la décision d'envoyer ou non une délégation au Caire pour poursuivre les négociations sur une trêve à Gaza, serait prise plus tard dans la journée.

Une nouvelle session de discussions a commencé jeudi dans la capitale égyptienne, en présence des chefs du renseignement israélien, du directeur de la CIA, William Burns, ainsi que des chefs du renseignement égyptien et qatari. Elle devait se poursuivre dimanche. Le Hamas ne participe pas à ces négociations, qui interviennent après des mois de pourparlers sans résultat.

Onze mois de guerre

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. 251 personnes ont aussi été enlevées ce jour-là : 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

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Des Palestiniens inspectent les dégâts subis par le quartier résidentiel des tours Nada dans la ville de Beit Lahiya, au nord de la bande de Gaza, mardi 5 août 2014.

AP Photo/Lefteris Pitarakis

L'offensive de représailles israélienne à Gaza a fait au moins 40 405 morts dont 71 ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. Elle a provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé 90% des 2,4 millions d'habitants du territoire assiégé, selon l'ONU.

Le ministère ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués mais d'après l'ONU, la plupart sont des femmes et des enfants. Dimanche, des frappes israéliennes ont fait trois nouveaux morts à Gaza-ville (nord) et des combats ont opposé l'armée au Hamas à Deir al-Balah (centre), selon des secouristes.

"Arrêtez la guerre ! Ce n'est pas une guerre ordinaire. Il ne s'agit pas d'une bataille entre deux armées, mais d'une guerre d'extermination", lance Mohammed Abou Aoun, habitant de Deir al-Balah.