Le Canada a autorisé la destruction d'un objet volant au dessus de son espace aérien

Un avion de combat américain a abattu, dans l’après-midi du samedi 11 février, un objet non identifié au-dessus du Canada. Cette opération conjointe entre Washington et Ottawa marque un nouvel incident dans le ciel nord-américain depuis la destruction d'un ballon chinois supposé espion la semaine précédente.
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F-22 Raptor
Sur cette photo du 1er septembre 2019 publiée par l'armée de l'air américaine, un F-22 Raptor de l'armée de l'air, similaire à celui qui a abattu l'objet volant au-dessus du Canada, le 11 février 2023. 
Staff Sgt. Christopher Drzazgowski (AP)
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Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a fait savoir, samedi 11 février, qu'un "objet non identifié" a été abattu alors qu'il survolait le nord-ouest du pays. Un incident qui survient au lendemain de la destruction par les Etats-Unis d'un autre objet dans le ciel de l'Alaska.
Des avions des deux pays ont été dépêchés sur les lieux. Le tir d'un missile AIM 9X en provenance d'un F-22 américain a atteint sa cible, a précisé Justin Trudeau.
Le président américain, Joe Biden, a autorisé l'appareil à "travailler avec le Canada", a expliqué le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder. L’aéronef fait partie du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD).

La neutralisation de l'objet a été validée conjointement par les deux dirigeants par "souci de prudence et sur la recommandation de leurs forces armées", a indiqué un communiqué de la Maison Blanche. Les forces canadiennes "vont maintenant récupérer et analyser les débris de l'objet", a ajouté le responsable canadien.

"Une menace possible pour la sécurité des vols civils"

L’engin volait à une altitude d'environ "40.000 pieds" (12.200 mètres). Il "était entré illégalement dans l'espace aérien canadien et constituait une menace (possible) pour la sécurité des vols civils", a déclaré à la presse la ministre de la Défense nationale du Canada, Anita Anand. 

Il a été ciblé à "environ 100 miles (160 km, NDLR) de la frontière canado-américaine vers 20H40 GMT, a-t-elle ajouté. Nous (l')avons détecté ensemble et (l')avons vaincu ensemble." Il s'agissait d'un "appareil cylindrique" plus petit que le ballon chinois détruit en Caroline du Nord la semaine dernière, a précisé la ministre.

"Pour l'instant, nous continuons les analyses de l'objet, donc il ne serait pas prudent de ma part de spéculer sur son origine", a-t-elle ajouté, avant de remercier le Pentagone et les membres des armées canadienne et américaine pour leur collaboration.

"Anomalie radar"

Plus tôt dans l'après-midi, Anita Anand, a affirmé sur Twitter avoir échangé avec son homologue américain, le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Lloyd Austin. Elle a réaffirmé que "nous défendrons toujours ensemble notre souveraineté."
Samedi soir également, un avion de combat a été dépêché pour enquêter sur une "anomalie radar" au-dessus de l'Etat américain du Montana, a notifié l'armée américaine. "Cet avion n'a identifié aucun objet (permettant) de corréler les échos radars", ont indiqué le NORAD et le Commandement américain du Nord, qui continuent "à surveiller la situation."

L'espace aérien de ce territoire du nord-ouest des Etats-Unis a été temporairement fermé "pour soutenir les opérations du Département de la Défense. L'espace aérien a été rouvert", dans la soirée.

Deux objets abattus en 24 heures

Justin Trudeau s'est, en outre, entretenu avec Joe Biden au sujet de la cible abattue au-dessus du Yukon, territoire du nord-ouest du Canada frontalier de l'Alaska. Les forces américaines y ont détruit un autre objet volant la veille, de "la taille d'une petite voiture." Il s'agit ainsi du deuxième objet volant abattu au-dessus de l'Amérique du Nord par les Etats-Unis en 24 heures environ.
 Les opérations de recherche et de récupération des restes de l'objet détruit vendredi se sont poursuivies samedi. Elles ont toutefois été entravées par "le refroidissement de l'air de l'Arctique, la neige et la lumière du jour limitée", a précisé le Commandement américain du Nord dans un communiqué. Le Pentagone ne peut de son côté fournir "aucun autre détail (...) sur l'objet, y compris ses capacités, son but ou son origine."

Ces incidents surviennent une semaine après la destruction par Washington d'un ballon chinois au large de sa côte Atlantique. Il a survolé des sites militaires sensibles. Pékin l’a, pour sa part, qualifié d'aéronef "civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques." Des images capturées par des avions militaires américains démontrent néanmoins que le ballon était bien équipé d'outils d'espionnage.

(Re)voir : Quel impact le ballon espion chinois peut-il avoir sur les relations avec les États-Unis ?
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