C’était une promesse de sa plateforme électorale et elle sera tenue : Justin Trudeau présente jeudi 13 avril 2017 son projet de loi pour légaliser la marijuana. Le gouvernement canadien dit avoir pris en considération tous les intervenants dans ce dossier délicat pour en arriver à cette loi qu’il veut faire appliquer à compter du premier juillet 2018. Mais il y a encore bien du travail à faire d’ici là.
· Un adulte de plus de 18 ans ne pourra pas posséder plus de 30 grammes de marijuana
· Chaque province canadienne – il y en a 10 – pourra fixer l’âge légal pour en posséder ( certaines ont déjà fait savoir qu’il sera fixé à 21 ans )
· Les Canadiens pourront faire pousser 4 plants de cannabis maximum à leur domicile.
· La vente aux mineurs sera pénalisée
· La conduite après avoir consommé de la marijuana sera aussi pénalisée et les policiers auront à leur disposition de nouveaux appareils de détection, similaires aux alcootests
· Les producteurs de cannabis seront contrôlés par le gouvernement fédéral et leur accès à la publicité sera limité
· Des campagnes de prévention et d’information publique seront mises en place – Santé Canada a un budget de 9,6 millions de dollars étalés sur 5 ans pour ces programmes et pour surveiller la consommation de marijuana au pays
Réactions mitigées
C’est le gouvernement fédéral qui va légaliser la marijuana et qui va contrôler les producteurs, mais ce sont les provinces canadiennes qui vont devoir gérer le système de vente et de distribution, tout comme c’est la police de chaque province qui devra surveiller la vente aux mineurs et les conducteurs intoxiqués au cannabis. Autrement dit, les provinces seront très impliquées dans tout ce processus.
Des provinces déplorent qu’elles n’aient pas été consultées au cours de l’élaboration de ce projet de loi et elles ont l’impression de se faire rentrer cette légalisation de force dans la gorge. Elles craignent également qu’Ottawa ne vienne pelleter dans leur cour les problèmes liés à cette légalisation. Le ministre québécois de la Santé Gaétan Barrette s’inquiète que les provinces récoltent « toute la responsabilité et tous les problèmes qui vont venir avec ». Et le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, d’en rajouter : « Il faut rappeler que si ce n’est pas bien fait, et, surtout, bien coordonné avec les provinces, ça risque de transférer des fardeaux importants sur les épaules des provinces pour toute la réglementation et l’encadrement de cette question ».
Le gouvernement du Québec va donc mettre en place un comité inter-ministériel avec l’Ontario afin que les deux provinces, qui sont voisines, adoptent les mêmes règlements en la matière.
En Colombie-Britannique, dans l’ouest du pays, on est un peu plus avancé dans ce dossier : une université a décidé de donner des cours en lien avec cette légalisation