L'Etat de Washington vient de légaliser le "compost humain". Cette alternative écologique à l'enterrement permettra aux personnes le souhaitant de recycler leur corps en compost et de réduire leur empreinte carbone.
En cas de décès, les habitants de l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis) n'avaient jusqu'à présent que trois options à disposition : la crémation, l'embaumement, ou l'inhumation. Beaucoup plus écologique, le "compost humain" deviendra effectivement légal en mai 2020. La loi autorisant la "réduction organique naturelle", autrement dit la "conversion, accélérée et en milieu clos, de restes humains en humus"a été signée mardi 21 mai par le gouverneur démocrate de l'Etat, Jay Inslee.
Des entreprises sont déjà sur le marché, comme "Recompose", une société basée à Seattle qui s'y consacre depuis une dizaine d'années déjà. Elle a réalisé des tests sur six volontaires pour étudier la décomposition du corps humain. Une technique "naturelle, sûre, durable et qui permet des économies importantes en matière d'émissions de CO2 et d'utilisation des terres", vante Katrina Spade, à la tête de la société, qui s'apprête justement à commercialiser ce processus de compostage humain.
Le corps est ainsi placé dans un conteneur avec de la paille, des copeaux de bois et de la luzerne. Tout cela accélère le processus naturel de décomposition du corps car l'humidité favorise le développement des bactéries. Tout cela pour 5500 dollars. L'entreprise précise que tout se décompose "même les dents et les os". Le conteneur passe par plusieurs étapes pour récupérer tout ce qui ne pourrait pas être biodégradable (plombages dentaires ou autres prothèses).
Au bout de trente jours environ, le corps du défunt peut être remis à ses proches sous forme de terreau. Cette méthode produit environ l'équivalent de deux brouettes, que les familles peuvent répartir dans leur jardin à la mémoire du défunt.
En Belgique, l'association Métamorphose milite pour l'autorisation de l'humusation. Elle propose en cas de légalisation un procédé similaire, qui durerait un an, à l'air libre dans un terrain sécurisé. Le corps du défunt serait déposé sur un lit de copeaux de bois protégé par une couche de feuilles mortes et de paille pour garder la chaleur dégagée par le mélange. En France, la question a été abordée en mars 2016 par Elisabeth Lamure mais ne semble pas encore à l'ordre du jour.