Fil d'Ariane
Le successeur du pape François sera élu par les cardinaux lors du conclave fixé au 7 mai, selon le Vatican.
Les cardinaux lors des funérailles du pape François, le 26 avril 2025, Vatican.
Le conclave devant élire le successeur du pape François débutera le mercredi 7 mai, a annoncé lundi un porte-parole du Vatican.
En vertu des règles du Vatican, les cardinaux prendront part ce matin-là à une messe solennelle dans la basilique Saint-Pierre avant que les électeurs âgés de moins de 80 ans se réunissent dans l'après-midi dans la Chapelle Sixtine pour ce scrutin à huis-clos qui peut durer plusieurs jours.
Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussiLe cardinal espagnol José Cobo
Durant le conclave, qui se déroule selon un cérémonial élaboré au cours des siècles, les 135 cardinaux appelés à voter se réuniront dans la chapelle Sixtine, au Vatican, pour choisir dans le plus grand secret un successeur à François, mort d'un AVC le lundi de Pâques à 88 ans.
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L'élection du futur pape : fumée blanche et fumée noire
Le scrutin, qui se tient dans le plus grand secret, prévoit ensuite quatre votes par jour, deux le matin et deux l'après-midi.
Avant le début du conclave, tous les cardinaux continuent de se réunir chaque jour au Vatican en "congrégations générales" pour échanger sur le profil du futur pape et les priorités pour l'avenir de l'Eglise catholique.
Les Musées du Vatican, qui accueillent chaque année plus de cinq millions de visiteurs, ont annoncé sur leur site la fermeture de la chapelle Sixtine pour les besoin des préparatifs, qui incluent l'aménagement de tables et de chaises ainsi que l'installation d'une cheminée sur le toit.
Cette dernière, visible par les fidèles depuis la place Saint-Pierre, émet une fumée noire si aucun pape n'a été élu et une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques. Les deux tiers des voix des votants sont nécessaires.
Lundi matin, tous les regards étaient braqués sur les cardinaux, électeurs et non-électeurs, réunis dans la salle Paul VI pour la cinquième "congrégation générale". C'est au terme de cette réunion préparatoire privée, à laquelle ont pris part 180 cardinaux, dont plus de 100 cardinaux électeurs, que la date du conclave a été annoncée.
En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape. Le Vatican observe depuis les funérailles de François samedi une période de neuf jours de deuil.
Bien sûr, il peut y avoir quelques difficultés car les électeurs n’ont jamais été aussi nombreux et tous ne se connaissent pas.Le cardinal italien Gualtiero Bassetti
"Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussi", prévient le cardinal espagnol José Cobo, dans le journal El Pais.
"On se sent très petits. Nous devons prendre des décisions pour toute l'Église donc, il faut vraiment prier pour nous", avait déclaré jeudi soir ce jésuite, qui fut un proche conseiller du pape François.
"Il y a un bon climat entre nous", a confié pour sa part dimanche au quotidien italien Corriere della Sera le cardinal italien Gualtiero Bassetti, qui participe aux congrégations générales, estimant que le conclave, auquel il est trop âgé pour prendre part, "ne sera pas long".
"Bien sûr, il peut y avoir quelques difficultés car les électeurs n’ont jamais été aussi nombreux et tous ne se connaissent pas", a-t-il poursuivi.
Le nom du chef des plus de 1,4 milliard de catholiques sera annoncé "urbi et orbi" à l'issue du conclave.
Pour le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero, contrairement à ce que présente le film "Conclave", "nous devons montrer (...) que nous n'avons pas de secrets, pas de luttes intérieures", selon Vatican News, le média officiel du Vatican.
Nous nous trouvons dans un moment où le catholicisme vit diverses polarisations en son sein et donc je n'imagine pas un conclave très, très rapide.
Roberto Regoli, professeur à l'université pontificale grégorienne de Rome
Les deux tiers des voix des votants sont nécessaires. Or, "nous nous trouvons dans un moment où le catholicisme vit diverses polarisations en son sein et donc je n'imagine pas un conclave très, très rapide", relève pour sa part Roberto Regoli, professeur à l'université pontificale grégorienne de Rome.
Patrizia Spotti, une Italienne de 68 ans présente à Rome pour le Jubilé - année sainte de l'Eglise catholique - espère que le prochain pape "sera comme François (...) une personnalité ouverte à tous". D'autant que le catholicisme vit une période "difficile" et que "les églises sont vides", ajoute-t-elle auprès de l'AFP.
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"C'est excitant d'avoir un nouveau pape, de savoir sur quelle voie il va lancer l'Eglise pour les prochaines années", glisse pour sa part François Larbin, un étudiant français de 21 ans devant Sainte Marie Majeure, où le pape François a été inhumé samedi.
Plus de 400.000 personnes ont honoré samedi la mémoire du premier pape sud-américain de l'Histoire, que ce soit lors de la messe place Saint-Pierre au Vatican - à laquelle des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement ont assisté - ou au passage de son cortège funèbre dans les rues de Rome.
Dimanche, plus de 200.000 personnes se sont encore pressées pour assister à une messe en son honneur place Saint-Pierre ou défiler devant sa sobre tombe en marbre.
Pour les experts, la capacité du futur pape à unir l'Eglise dans un contexte géopolitique de plus en plus fracturé pourrait être un élément décisif, plus que sa nationalité.
Le cardinal italien Pietro Parolin, ex-numéro deux de François, figure parmi les favoris des bookmakers britanniques, tout comme le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.
Le pape n'a pas nommé des clones. Ils [les cardinaux] ont des positions sur certains points très différentes.Le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich
Si François a laissé l'image d'un pape réformiste au franc-parler, rien ne dit que le prochain souverain pontife s'inscrira dans la même ligne, préviennent des experts.
François était très différent de son prédécesseur Benoît XVI, un intellectuel allemand peu à l'aise en public qui lui-même contrastait avec le charismatique, sportif et immensément populaire pape polonais Jean-Paul II.
Le jésuite argentin a nommé 80% des cardinaux appelés à élire son successeur, mais rien n'est joué d'avance pour le cardinal Hollerich: "Le pape n'a pas nommé des clones. Ils ont des positions sur certains points très différentes."
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