Le Kremlin envisage une rencontre Poutine–Zelensky, sous conditions

Une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky serait "possible", selon le Kremlin, à condition qu’un accord soit trouvé en amont. Moscou et Kiev campent toutefois sur des positions irréconciliables.

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Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine préside une réunion du Conseil de sécurité par visioconférence depuis le Kremlin, à Moscou, en Russie, vendredi 16 mai 2025.

Photo Pavel Byrkin, Sputnik, Kremlin Pool via AP
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Une rencontre entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky est “possible” à la seule condition que Moscou et Kiev aient trouvé des “accords” au préalable, a indiqué samedi 17 mai 2025 le Kremlin, au lendemain des premiers pourparlers de paix directs entre les deux camps depuis 2022.

“Une telle rencontre, fruit du travail des deux parties et de la conclusion d’accords, est possible. Mais uniquement à la suite d’accords entre les deux camps”, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Vendredi, la délégation ukrainienne avait proposé aux Russes un sommet entre les deux dirigeants pour trouver une issue au conflit, Moscou disant en “avoir pris note”.

Une première rencontre depuis le début de la guerre ?

Une telle rencontre serait une première depuis que la Russie a attaqué son voisin ukrainien en février 2022, un conflit qui a entraîné la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes, civiles et militaires confondues, et provoqué de gigantesques destructions.

Mais en l’état, les positions de Moscou et Kiev restent inconciliables.

En plus de la non-adhésion de Kiev à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), Vladimir Poutine réclame inlassablement la démilitarisation de l’Ukraine ou encore l’assurance que la Russie garde les territoires ukrainiens annexés en 2022, en plus de la Crimée, occupée depuis 2014.

Une vision opposée de la sécurité en Europe

Plus largement, le président russe demande une refonte générale de l’architecture sécuritaire en Europe, considérant le rapprochement de l’Otan aux frontières russes comme une menace existentielle pour son pays.

L’Ukraine et ses alliés européens rejettent fermement ces revendications, en affirmant que l’armée russe, qui occupe toujours près de 20 % du territoire ukrainien, mène un conflit de type impérialiste dans cette ex-république soviétique.

Le président ukrainien a répété à multiples reprises demander que les forces russes quittent purement et simplement le territoire ukrainien.

Une paix encore lointaine

Les pourparlers de vendredi à Istanbul, les premiers sur la paix depuis le printemps 2022, n’ont pas permis d’aboutir à un cessez-le-feu, comme réclamé par Kiev et ses alliés, mais seulement à l’annonce d’un échange important de prisonniers, symbole du gouffre qui sépare à ce stade les positions des deux parties.

Pour de nouvelles discussions directes, Dmitri Peskov a indiqué samedi qu’elles seraient possibles une fois cet échange de prisonniers réalisé.

“Il reste à faire ce dont les délégations sont convenues hier. Il s’agit bien sûr avant tout de procéder à l’échange de (prisonniers sur le format) 1 000 contre 1 000”, a-t-il insisté, citant aussi “l’échange” des conditions de chaque camp en vue d’une trêve, que Moscou a pourtant rejetée à plusieurs reprises ces dernières semaines.