Fil d'Ariane
Des milliers de Honduriens, formant une "caravane", ont quitté San Pedro Sula, dans le nord du Honduras, après un appel sur les réseaux sociaux. C'était il y a une semaine. Environ 4000 sont arrivés en petits groupes, à pied ou par bus, au cours des derniers jours à Tecun Uman, au Guatemala, fuyant la violence et la pauvreté dans leur pays.
Vendredi, ils ont enfoncé une clôture métallique du poste frontière guatémaltèque, défiant les cordons de policiers, avant de se retrouver bloqués par les forces de l'ordre mexicaines. D'autres se sont retrouvés par milliers bloqués sur un pont frontalier entre le Guatemala et le Mexique. Epuisés, morts de faim, ils restent déterminés à s'offrir un avenir meilleur dans le nord du continent. Encouragés par les passeurs, certains migrants ont sauté à l'eau pour tenter leur chance à la nage.
Mais les autorités américaines restent fermes : Donald Trump pourrait faire appel à l'armée pour fermer la frontière avec le Mexique. Le président américain a menacé de couper les aides de son pays au Honduras, mais aussi au Guatemala et au Salvador, si les autorités ne mettaient pas fin à cet exode. Jeudi, il a également menacé de fermer la frontière avec le Mexique si les autorités mexicaines ne bloquaient pas l'avancée des migrants. Plus de 500 000 personnes traversent chaque année illégalement la frontière sud du Mexique pour tenter ensuite de remonter vers les Etats-Unis, selon des chiffres de l'ONU.
Ce 19 octobre à Tegucigalpa, la capitale, les Honduriens ont défilé en soutien aux milliers de migrants honduriens de cette "caravane humaine" vers les Etats-Unis. Quelque 1500 manifestants ont marché vers l'ambassade des Etats-Unis, où ils ont brûlé un drapeau américain, accusant Donald Trump de "discrimination".
"Dehors JOH", scandaient par ailleurs les manifestants, en référence aux initiales du président hondurien, Juan Orlando Hernandez. Le Honduras est considéré comme l'un des pays les plus violents du monde, avec un taux annuel de 43 homicides pour 100.000 habitants. Comme au Guatemala et au Salvador, les gangs font régner la terreur dans le pays, où 68% des neuf millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté.