Le patriarche orthodoxe russe Kirill est un ancien agent du KGB

Le patriarche de l'Eglise orthodoxe de Russi Kirill, proche soutien de Vladimir Poutine, a travaillé pour les renseignements soviétiques lors d'un séjour en Suisse en 1970.
Image
Le patriarche Kirill, célébrant l'Épiphanie orthodoxe le 19 janvier 2023 (AP Photo/Alexander Zemlianichenko)
Le patriarche Kirill, célébrant l'Épiphanie orthodoxe le 19 janvier 2023 (AP Photo/Alexander Zemlianichenko)
Partager2 minutes de lecture

Le 6 février, deux médias suisses ont révélé que l'actuel patriarche orthodoxe russe Kirill a travaillé, pendant les années 70, avec le KGB soviétique. Aujourd'hui il est un proche soutien de Vladimir Poutine et défend l'invasion de l'Ukraine.

Des révélations de la part du Matin Dimanche et de la Sonntagszeitung possible grâce à des archives fédérales suisses déclassifiées.

Agent double

L'histoire prend place au début des anénes 70. À l'époque, "Monsignor Kirill" représentait, officiellement, le patriarcat russe à Genève, auprès du Conseil oecuménique des Eglises (COE).

Officieusement, la mission de celui dont le nom de code était "Mikhailov" consistait à influencer ce conseil, infiltré par le KGB dans les années 70 et 80.

(Re)lire : Le pape François et le patriache Kirill : tête-à-tête historique à Cuba

Le KGB, service de renseignement extérieur de l'URSS, souhaitait amener l'institution genèvoise à dénoncer les États-Unis et leurs alliés, tout en modérant leur critiques vis-à-vis du manque de liberté religieuse en URSS.

TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...

Le Kremlin a refusé de réagir à ses révélations. De son côté, le COE, organisation non gouvernementale qui a pour but de fédérer les Eglises chrétiennes, assure ne "pas avoir d'informations" à ce sujet.

Amoureux de la Suisse

Le Matin Dimanche a interrogé à ce sujet le neveu du patriarche, Mikhail Goundiaev, qui lui a succédé en tant que représentant religieux à Genève. Il affirme que son oncle "n'était pas un agent, même s'il était soumis au +contrôle strict+ du KGB".

Lire aussi : Russie : le patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe au service de Poutine

Le patriarche Kirill apprécie particulièrement la Suisse. Selon le journal, il aurait visité ce pays au moins "43 fois". "Outre sa passion du ski - en 2007, il se serait même cassé la jambe sur une piste helvétique -, la diplomatie religieuse, l'espionnage ou les finances n'ont cessé de ramener Kirill Ier dans les Alpes ou au bord du Léman", ajoute le Matin Dimanche.

En 2019, en recevant à Moscou le président du Conseil des États suisses, Jean-René Fournier, Kirill avait expliqué avoir "des sentiments spéciaux" pour ce pays.