Le président Macron accuse le Niger d'avoir "pris en otage" l'ambassadeur de France

Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que l'ambassadeur de France au Niger était pris en "otage" par les militaires au pouvoir et ne se nourrissait plus que de "rations militaires".

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Emmanuel Macron s'adresse aux Français ce lundi à 20H00, dans une atmosphère de crise politique persistante et avec des syndicats tournés vers le 1er mai.
AP Photo/Lewis Joly
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Les militaires, qui ont renversé le président nigérien Mohamed Bazoum et pris le pouvoir au Niger le 26 juillet, avaient ordonné fin août l'expulsion de l'ambassadeur de France, après le refus de Paris de se conformer à un ultimatum exigeant son départ. La France continue depuis de s'opposer à ce départ, arguant que ce gouvernement n'avait aucune autorité pour fonder une telle requête.

Il n'a plus la possibilité de sortir, il est persona non grata et on refuse qu’il puisse s'alimenter Emmanuel Macron, président français

"Au Niger, au moment où je vous parle, nous avons un ambassadeur et des membres diplomatiques qui sont pris en otage littéralement à l'ambassade de France", a déclaré Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or, centre-est de la France). 

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"On empêche de livrer la nourriture. Il mange avec des rations militaires", a-t-il ajouté. L'ambassadeur Sylvain Itté n'a "plus la possibilité de sortir, il est persona non grata et on refuse qu’il puisse s'alimenter", a martelé Emmanuel Macron.

Interrogé sur un éventuel rapatriement de l'ambassadeur à Paris, le chef de l'Etat a réitéré : "Je ferai ce que nous conviendrons avec le président Bazoum parce que c’est lui l’autorité légitime et je lui parle chaque jour".

Il reste tant que nous souhaitons qu'il reste. C'est une décision qui appartient au président de la République Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères

 

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a ajouté dans la soirée de vendredi que l'ambassadeur de France "travaille", en dépit de la situation. "Il nous est très utile par ses contacts, par ceux de son équipe, il y a encore une petite équipe autour de lui", a expliqué Catherine Colonna. "Il reste tant que nous souhaitons qu'il reste. C'est une décision qui appartient au président de la République", a-t-elle ajouté.

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Mohamed Bazoum est toujours considéré par la France comme le chef de l'Etat légitime du Niger. Le 10 septembre, Emmanuel Macron avait déjà souligné qu'un éventuel redéploiement des forces françaises stationnées au Niger ne serait décidé qu'à la demande du président Bazoum.

Emmanuel Macron a par ailleurs confirmé que la France "continuera d'accueillir, évidemment" des artistes venus du Sahel alors que des voix se sont élevées dans le monde de la culture contre une directive de l'administration demandant la suspension de toute collaboration avec des artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso.

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Il a toutefois concédé que pour les artistes nigériens n'ayant pas encore leur visa, la situation s'annonçait compliquée car l'accès aux services consulaires français n'est plus possible.

"C’est pas qu’on l’interdit, c’est qu’on ne peut pas la donner (la possibilité d'accéder à l'ambassade, ndlr) à cause des putschistes et pour des raisons de sécurité", a affirmé le président.