Le président Tebboune dénonce le "climat délétère" entre l'Algérie et la France

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune pose ses conditions pour mettre fin à la crise diplomatique entre la France et son pays. Dans un entretien au journal L'Opinion, mis en ligne le 2 février, il dénonce le "climat délétère" entre l'Algérie et la France et juge que les deux pays doivent reprendre le dialogue, une fois qu'Emmanuel Macron en aura clairement exprimé le souhait.

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Tebboune et Macron

Le président français Emmanuel Macron discute avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, alors qu'eux et d'autres chefs d'État du G7 posent pour une photo de famille au deuxième jour du 50e sommet du G7 à Borgo Egnazia, dans le sud de l'Italie, le vendredi 14 juin 2024. 

@Christopher Furlong/Pool Photo via AP
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"Le climat est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron", affirme le chef d'Etat, disant vouloir éviter une "séparation qui deviendrait irréparable", dans cette interview publiée en ligne dimanche.
 
Plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu.
 
Abdelmadjid Tebboune, président algérien
 
 
 
sahara occidental

Un soldat du Front Polisario est assis à côté d'un canon antiaérien de 23 mm, près de Mehaires, au Sahara occidental, le mercredi 13 octobre 2021. 

@AP Photo/Bernat Armangue
Les deux pays sont plongés dans une profonde crise diplomatique depuis l'annonce fin juillet par Paris d'un soutien au plan d'autonomie marocain au Sahara occidental, territoire au statut non défini à l'ONU et théâtre d'un conflit depuis un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Les contentieux entre les deux pays ne cessent depuis de ressortir.
 
 
 
Face à la dégradation des relations, le président algérien se dit "totalement d'accord" avec le besoin de reprendre le dialogue, évoqué notamment par le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.
 
Encore faudrait-il des déclarations politiques fortes en ce sens, selon lui, "que le président français, les intellectuels, les partisans de la relation puissent faire entendre leurs voix".
 
"Ce n'est pas à moi de les faire. Pour moi, la République française, c'est d'abord son président", ajoute-t-il sans plus de précisions.
 


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 Boualem Sansal

L'auteur algérien Boualem Sansal, membre du jury, lors de la conférence de presse lors de la 62e édition du Festival international du film de Berlin, à Berlin, le jeudi 9 février 2012. 

@AP Photo/Markus Schreiber

 "Ce n'est pas un problème algérien"

Interrogé sur le cas de l'écrivain Boualem Sansal, critique du pouvoir algérien incarcéré depuis mi-novembre, Abdelmadjid Tebboune juge que ce "n'est pas un problème algérien. C'est un problème pour ceux qui l'ont créé (...) d'autres cas de binationaux n'ont pas soulevé autant de solidarité".
"C'est une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l'Algérie", selon lui.
 
 

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Si l'écrivain, qui a obtenu la nationalité française, n'a pas pu bénéficier de visite consulaire, le président algérien juge qu'il est "d'abord Algérien".
"Il est pris en charge par des médecins et sera jugé dans le temps judiciaire imparti. Il peut téléphoner régulièrement à sa femme et à sa fille", a-t-il assuré.