Fil d'Ariane
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères français indique que "cette décision a été prise sur la base des recommandations des experts de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques et en tenant compte du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourrait affecter le déroulement du vote électronique".
"En raison de ce contexte, il a été jugé préférable de ne prendre aucun risque de nature à compromettre le scrutin législatif pour les Français de l'étranger", ajoute le texte.
Et voici ce que l'on peut lire sur le site internet du ministère des Affaires étrangères:
Le vote électronique des Français de l'étranger aux législatives avait été possible pour la première fois en 2012 et s'était déroulé sans incident. A cette occasion, 219 803 Français de l'étranger avaient voté sur 1 067 225 inscrits soit un taux de participation de 20,6% en moyenne dans les 11 circonscriptions. 54% des votants avaient alors eu recours au vote électronique.
Législatives 2017 : pas de vote électronique pour les Français de l'étranger https://t.co/4ZwxkwR8xD
— service-public.fr (@servicepublicfr) March 7, 2017
Les Français de l'étranger privés de vote électronique aux législatives 2017 https://t.co/QnByakMLRo pic.twitter.com/NInfSAR9E7
— INCEPT TEKNOLOGY (@incepteknology) 7 mars 2017
Le vote électronique n'a jamais été possible pour les Français des l'étranger pour l'élection présidentielle, déjà pour se prémunir de tout risque de piratage, a rappelé M. Fekl. Cette décision a été annoncée lundi 6 mars par le secrétaire d'État à l'Assemblée des Français de l'étranger.
Sur notre plateau, Olivier Piton, avocat et membre de l'Assemblée des Français de l'étranger réagit : "On va se retrouver avec des taux de participation extraordinairement faibles, tout ça pour une simple bonne raison : amateurisme."
Afin de faciliter le vote des électeurs français vivant à l'étranger, les votes par correspondance et par procuration vont être encouragés et facilités. Ainsi la date limite de recueil des demandes de vote par correspondance a été repoussée au 31 mars, au lieu du 1er, et il y aura autant de sites de vote pour les législatives que pour la présidentielle.
Que feront les 1 309 031 inscrits sur les listes consulaires ? Participeront-ils malgré tout à ces législatives ? Pensaient-ils voter par voie électronique ? Nous avons posé ces questions aux Français de l'étranger que nous suivons dans le cadre de la présidentielle. Voici leurs réactions :
Franck qui vit depuis 22 ans aux Etats-Unis : "ça me désole. J'habite assez loin du consulat et le vote électronique est très pratique. C'est ce qui me permet d'éviter à chaque fois les files d'attente."
Anne qui habite à Hong Kong : "Je ne comprends pas cette décision et la déplore. Je me déplacerai quoiqu'il en soit, mais ce ne sera pas la démarche générale. Moins de Français de l'étranger voteront. Certains ne se déplaceront pas à l'ambassade pour voter.Cela envoie également un mauvais message en termes de communication. Les Francais de l'étranger ne sont pas davantage incités à s'intéresser à la vie politique française..."
Pierre qui vit en Chine depuis 13 ans s'insurge de la manière dont il en a été averti : par un mail du député Thierry Mariani un peu trop partisan à son goût : "Cela ne me dérange pas plus qu'autre chose. Je préfère en effet me déplacer pour voter, ça a plus de sens que de cliquer sur un écran pour moi. Par contre, je comprends tout à fait que certaines personnes n'aient pas un accès facile aux bureaux de vote ou assez de temps pour faire le déplacement, et j'espère que tout sera mis en place pour aider ceux qui risquent de ne pas voter, tout comme je comprends que s'il y a un risque de piratage informatique, il est préférable de l'éviter pour protéger la démocratie."
Chloé qui s'est installée en Suisse : "Je suis tout à fait pour le vote électronique à distance. Il faudrait naturellement un système sécurisé et infalsifiable. Cela permettrait de voter plus souvent."