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Forte d'un accord historique pour les législatives conclu dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 mai avec Europe Écologie-Les Verts (EELV), la France insoumise réussit ce 3 mai à convaincre PCF (Parti Communiste Français). Restent à gagner les Socialistes avec comme objectif les investitures de samedi 7 mai.
Le Conseil national du PCF a validé l'accord tout juste finalisé dans l'après-midi, par 120 voix pour, 25 contre, 13 abstentions.
"Le 3 mai 1936, le Front Populaire gagnait les élections législatives. Le 3 mai 2022, nous nous rassemblons au sein d'une Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale", a salué le secrétaire national du parti Fabien Roussel.
Le 3 mai 1936, le Front Populaire gagnait les élections législatives.
Le 3 mai 2022, nous nous rassemblons au sein d’une Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale.
Ensemble, écrivons l’Histoire en gagnant ces élections législatives. pic.twitter.com/P3p6uBj0QS
SMIC à 1.400 euros nets, hausse des salaires, retraite à 60 ans, blocage des prix, planification écologique: les deux formations se sont mises d'accord sur de nombreux points programmatiques.
Mais elles ne mentionnent pas la sortie du nucléaire, à laquelle les communistes sont opposés. Elle est pourtant mentionnée dans l'accord noué entre LFI et EELV, selon Sandra Regol, numéro 2 des écologistes.
Selon André Chassaigne, président du groupe des députés communistes, le PCF a obtenu, à l'issue d'une négociation dure, 50 circonscriptions dont les 11 des sortants et cinq gagnables "en conquête" : Vierzon, Dax, Denain, Creil et Lens-Avion.
Nous pouvons aller chercher une majorité dans ce pays !
— Julien Bayou (@julienbayou) May 2, 2022
Nous appelons à la coalition la plus large possible, sur le programme le plus ambitieux. C’est pour cela que nous avons décidé de construire une bannière commune : Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale. pic.twitter.com/Kpr4EsWz2x
Je cherche à faire en sorte que les choses avancent. Je sais pour qui je me bats et pourquoi je me bats. Contrairement à ce que disent certains, nous renouons avec l’histoire de la gauche : celle du rassemblement et des conquêtes sociales.#QuestionsPol pic.twitter.com/UNTkCTn8De
— Olivier Faure (@faureolivier) May 1, 2022
Alliance @FranceInsoumise et @partisocialiste
@jccambadelis : "La PS sortira de cette épreuve exsangue. Il faudra un Congrès qui sera stratégique : faut-il s'intégrer chez @JLMelenchon ou faut-il se refonder ?"#RTLMidi pic.twitter.com/NgJ0jrxSny
En fin d'après-midi, ce 3 mai, le négociateur de la France Insoumise Manuel Bompard confiait devant le siège de son parti où ont lieu les tractations "Notre échange est cordial", mais "il reste des points de blocage à la fois sur le fond mais essentiellement sur les circonscriptions".
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Il a prévenu : les négociations "ne continueront pas demain. C'est la date limite qu'on s'est fixée. Ce n'est pas une date limite pour mettre la pression. Il nous faut la capacité de rentrer définitivement en campagne dans de bonnes conditions".
"Ils sont un peu trop gourmands" par rapport au 1,74% des voix obtenues par la candidate PS Anne Hidalgo à la présidentielle, a regretté le député LFI Éric Coquerel, confirmant que l'accord devait être "conclu aujourd'hui" (le 3 mai n.d.l.r).
"Nous ne pouvons pas mettre l'étiquette du PRG à côté de candidats contre l'universalisme européen", a dit à la presse le président du parti de centre-gauche.
Les désaccords entre le PRG et l'Union populaire sur "la république laïque", la sortie du nucléaire et, plus particulièrement, "la désobéissance" aux traités européens ont justifié l'absence du PRG à la table des négociations.
Refuser d'appliquer les directives de l'Union européenne, "c'est acter la faiblesse de la France", a fait valoir Guillaume Lacroix.
Le président du PRG a assuré qu'il fallait "commencer par dire" son accord à la désobéissance européenne afin de négocier avec la délégation de la France insoumise (LFI).
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Quant aux communistes, ils seront accueillis à 14h. "J’espère qu’aujourd’hui nous arriverons nous aussi à parvenir à conclure cet accord dans la journée, dans la soirée, dans la nuit s'il le faut, jusqu'au bout", a martelé leur patron Fabien Roussel sur Franceinfo. "Il n’y a pas de plan B, il n’y a qu’un plan A : nous rassembler et parvenir à construire cette grande coalition de la gauche pour enfin prendre notre revanche sur cette élection presidentielle".
Cette "Union populaire" élargie a pour objectif déclaré d'envoyer Jean-Luc Mélenchon à Matignon, via l'obtention d'une majorité à l'Assemblée nationale.
D'où les âpres tractations pour régler des différends, comme sur la "désobéissance" à certaines règles européennes. Le texte de l'accord entre Insoumis et écologistes entérine la possibilité de désobéir si l'UE empêche le programme de s'appliquer, mais seulement sur les cas budgétaires et économiques. Toute escalade vers une sortie de l'UE est proscrite, comme l'ont demandé les Verts.
Communiqué de presse commun de la @FranceInsoumise et @EELV annonçant la création de la « Nouvelle Union Populaire écologique et sociale », ainsi que l’ambition de tenir un « événement commun le 7 mai ». pic.twitter.com/5DMsMZtoUP
— Élections 2022 (@2022Elections) May 1, 2022
Sur le plan électoral, les Verts ont obtenu environ 100 circonscriptions, dont 30 jugées gagnables. De quoi garantir au pôle écologiste d'avoir un groupe - minimum 15 députés - dans l'hémicycle.
En cas de majorité à l'Assemblée nationale, "le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon", stipule l'accord.
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L'appellation elle-même n'est pas anodine. Pour LFI, il s'agissait de conserver "Union populaire", la marque identifiée à la présidentielle, où Jean-Luc Mélenchon a écrasé le match à gauche avec près de 22%. Mais EELV souhaitait à tout prix que soit inclus le mot "écologique". Ce qu'ont longtemps refusé les Insoumis, craignant que les socialistes et les communistes demandent à leur tour la présence de leur vocable. Ils ont finalement dû céder sur ce point en choisissant ce nom fleuve.
Le Conseil fédéral d'EELV a validé l'accord négocié au cours des deux dernières semaines, par 84 voix pour, 10 contre, 8 bulletins blancs et une personne qui n'a pas participé au vote.
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"On n'a pas été les mieux servis, beaucoup de demandes n'ont pas été validées", dans certains centres-villes comme à Marseille, Rennes ou Nantes, regrette Alain Coulombel, l'un des négociateurs écologistes, auprès de l'AFP. "Mais une étape est franchie, pour la première fois depuis... Mathusalem on a réussi un accord", se réjouit ce membre de l'aile gauche d'EELV.
Les négociations n'ont pas été un long fleuve tranquille. Encore la semaine dernier, le 27 avril, le chef des écologistes Julien Bayou taclait les négociateurs Insoumis jugés trop durs en affaire en conférence de presse. De leur côté, les Insoumis pointaient les "divergences internes" d'EELV.
La convention d'investiture des membres de cette "Nouvelle union populaire écologique et sociale" aura lieu en région parisienne le 7 mai. L'objectif est de permettre à tous d'entrer vite en campagne, en premier lieu Jean-Luc Mélenchon, chef de cette alliance.