Fil d'Ariane
La joie des militants du Hezbollah. A peine les premières estimations tombées, ils ont sillonné les rues de Beyrouth à coup de klaxons et arborant fièrement les couleurs de leur parti. Même scène de liesse à Balbeek, au coeur du Liban et proche la frontière syrienne.
"Nous savions dès le début que nous allions l'emporter, nous étions confiants."..
Dans ce bastion historique, le parti chiite armé et ses alliés ont tout de même perdu deux sièges.
Mais au lendemain du scrutin, la presse libanaise se fait surtout l'échos de l'irresistible ascension du Hezbollah. Un quotidien, proche du parti pro-iranien, titre même sur "la claque" infligée au Premier ministre Saad Hariri, sunnite et soutenu par l'Arabie Saoudite. Un chef du gouvernement obligé de reconnaître la perte d'un tiers des sièges que son parti détenait ?
Nous avions parié sur un meilleur résultat. Aujourd'hui, nous faisons face à une nouvelle phase et de nouveaux défis. Je dirige le mouvement du Futur. Je continuerai à relever les défis sur tous les fronts, qu'il soit politique, nationaliste ou économique.
Saad Hariri, Premier ministre
Cela faisait presque dix ans que les Libanais n'avaient pas voter pour renouveller leur Parlement. Et pourtant moins d'1 électeur sur 2 s'est déplacé.
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Peut-être par manque de confiance en une classe politique jugée en grande partie incompétente et corrompue. Et sans doute aussi à cause d'un scrutin pour la première fois à la proportionnelle, mais très complexe.
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Au final, ces législatives ne devraient pas bouleverser le paysage politique libanais. Saad Hariri devrait être reconduit dans ses fonctions. La constitution imposant que le président soit un maronite, le Premier ministre un sunnite et le président du Parlement, un chiite.