Législatives en France 2017 : revue de presse

Emmanuel Macron a "plié le match" dès le premier tour des législatives, constate lundi la presse, qui estime toutefois que l'abstention record empêche de parler d'une "Macron-mania".
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AP Photo/Michel Spingler
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Macron en marche vers une majorité écrasante" (Le Figaro), "Macron plie le match" (L'Opinion), "L'OPA" (Libération). Les titres des quotidiens nationaux ne laissent aucun doute sur la couleur de la future "chambre bleu Macron" (L'Humanité).

"Qui l’eût cru ? Qui l’eût dit ? Une formation politique qui n’existait pas il y a deux ans est donc en passe de rafler une insolente majorité à l’Assemblée nationale, bouleversant du même coup un paysage politique que l’on a longtemps pensé immuable", commente Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro.

Avec 32,32% des voix et des projections en sièges prédisant entre 400 et 455 députés (sur 577) pour la République en marche, Emmanuel "Macron peut se saisir de tous les pouvoirs", estime Laurent Joffrin.

C'est "la victoire totale de la stratégie du renouvellement promise" par le chef de l'Etat, note Laurent Bodin de L'Alsace. "Le raz-de-marée annoncé dimanche prochain sonne comme un quitus donné par les Français", souligne Christophe Hérigault dans La Nouvelle République du Centre ouest.

"Godillots"

Mais ce blanc-seing ne signifie toutefois pas une adhésion totale au projet.

"Ni ses 24% du premier tour de l’élection présidentielle, ni les 50% d’abstention de ce dimanche ne doivent donner l’illusion d’une France convertie à la +Macron-mania+", insiste Nicolas Beytout dans L'Opinion.

"Le taux d'abstention record et le chamboulement auquel on assiste témoignent d'une très grande versatilité, voire d'une défiance, du corps électoral", met en garde Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne.

Pour L'Humanité, atteignant le niveau record de 51,29%, "l’abstention sort vainqueur" du scrutin, et Patrick Apel-Muller estime dans le quotidien communiste que "tout s’est additionné pour éloigner des urnes une majorité de Français".

"Pour gouverner, il vaut mieux pouvoir compter sur une adhésion nette à son projet et avoir l’opposition au Parlement plutôt que dans la rue. Pour l’instant, on n’a ni l’un ni l’autre", constate Michel Urvoy dans Ouest-France.

Au sein de la future Assemblée nationale, "Emmanuel Macron court le risque d’obtenir une majorité pléthorique, donc un peu compliquée à tenir", avertit Cécile Cornudet dans Les Echos.

Pour ces nouveaux élus, le défi consiste à "ne pas se contenter d’être à l’Assemblée nationale les +godillots+ du renouveau", explique François Ernenwein dans La Croix.