François Hollande a annoncé samedi que Leonarda, la collégienne expulsée au Kosovo, pourra poursuivre sa scolarité en France « si elle en fait la demande » mais que ce retour n'était possible que pour « elle seule », lors d'une brève intervention télévisée depuis l'Elysée. L'adolescente a répondu à l'AFP qu'elle ne voulait pas regagner ce pays sans sa famille. « Je n'irai pas seule en France, je n'abandonnerai pas ma famille. Je ne suis pas la seule à devoir aller à l'école, il y a aussi mes frères et mes soeurs », a déclaré Leonarda, 15 ans, qui est née en Italie. Sur ses cinq frères et soeurs, quatre sont nés en Italie et la petite dernière, âgée de 17 mois, en France. Son père, Resat, 47 ans, le seul membre de la famille à être né au Kosovo, s'est emporté: « Si cela (NDLR: le retour) n'est pas possible gentiment, alors il se fera de force ». « Il n'y a aucune chance que j'accepte de diviser ma famille », a poursuivi cet homme qui avait dès vendredi prévenu qu'il se rendrait avec les siens en France « par tous les moyens ». Encore plus offusquée, Xhemailia, 41 ans, la mère de Leonarda, a lancé à l'adresse du président français : « S'il veut des enfants, il n'a qu'a les faire lui-même ». Interdire les interpellations à l'école Le chef de l'Etat a par ailleurs indiqué qu'une instruction serait adressée aux préfets pour « prohiber » toute interpellation dans l'ensemble du cadre scolaire, alors que, jusqu'à présent, seuls les établissements étaient sanctuarisés. « Une instruction sera adressée aux préfets par le ministre de l'Intérieur prohibant toute interpellation d'enfants dans le cadre scolaire, aussi bien dans les établissements que dans les transports, les sorties ou les centres de loisir », a spécifié le chef de l'Etat. Quant à Leonarda, « si elle en fait la demande, compte-tenu des circonstances, et qu'elle veut poursuivre sa scolarité en France, un accueil lui sera réservé », a par ailleurs déclaré le président Hollande, spécifiant que ce serait à « elle seule ». Sa famille ne devrait donc pas pouvoir regagner la France. S'agissant de l'expulsion, « il n'y a pas eu de faute, la loi a été parfaitement respectée, mais il y a eu un manque de discernement dans l'exécution de l'opération », a-t-il ajouté, reprenant les conclusions de l'enquête administrative.