Fil d'Ariane
Immigration, avortement, économie... Quelles sont les principales propositions des candidats à la Maison Blanche ? Quels sont leurs projets pour leur pays et le monde ? Tour d'horizon en 5 mesures emblématiques.
Cette photo combinée montre la vice-présidente Kamala Harris, à la Maison Blanche à Washington, le 22 juillet 2024, et le candidat républicain à la présidence, l'ancien président Donald Trump, lors d'un événement le 26 juillet 2024, à West Palm Beach, en Floride.
Un programme résolument centriste, quitte à abandonner des positions passées et encore vague sur plusieurs aspects : voici les projets de Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à la Maison Blanche.
La démocrate de Californie se présente comme la candidate des classes moyennes et veut créer une "économie des possibles" ("opportunity economy").
Elle promet en cas d'élection un crédit d'impôt à la naissance, une aide à l'accession à la propriété immobilière et un coup de pouce à la création d'entreprise. Mais aussi une offensive, encore mal définie, contre les pratiques abusives des entreprises sur les prix.
Kamala Harris a repris certains engagements de Joe Biden sur la taxation des grandes fortunes, en les tempérant. Elle veut taxer à 28% les plus-values à long terme pour les ménages gagnant plus d'un million de dollars par an, un taux plus élevé qu'actuellement, mais que le président prévoyait de fixer à 39,6%.
Kamala Harris n'as pas encore détaillé son programme environnemental, évoquant seulement lors de la convention démocrate "le droit de respirer un air propre, de boire une eau propre et de vivre sans la pollution qui nourrit la crise climatique".
Elle a assuré qu'elle n'interdirait pas la fracturation hydraulique, ou "fracking", une méthode d'extraction d'hydrocarbures dénoncée par les défenseurs de l'environnement, et à laquelle elle s'était opposée dans le passé.
Selon le site Axios, elle a aussi fait volte-face sur l'interdiction des pailles en plastique, à laquelle elle n'est plus favorable, alors qu'elle avait soutenu cette idée.
Vice-présidente, elle avait soutenu le grand plan de transition énergétique de Joe Biden, le "Inflation Reduction Act".
C'est l'un des sujets les plus sensibles de la campagne. Kamala Harris a signalé qu'elle aurait une politique de fermeté, en estimant qu'il fallait des "conséquences" pour les personnes entrant de manière illégale sur le territoire américain.
Elle a soutenu un projet de net durcissement de la politique migratoire porté par Joe Biden, prévoyant en particulier d'investir dans des barrières physiques à la frontière avec le Mexique, le fameux "mur" voulu par Donald Trump, que la candidate de 59 ans avait vivement critiqué par le passé.
Le texte, qui restreignait aussi l'accès au droit d'asile, n'a jamais vu le jour, faute de consensus au Congrès.
La vice-présidente Kamala Harris s'exprime sur le droit à l'avortement le mercredi 1er mai 2024 à Jacksonville, en Floride.
Voilà une thématique sur laquelle la position de Kamala Harris ne laisse pour le coup aucune place au doute. Elle a été aux avant-postes de la mobilisation démocrate après que la Cour suprême, modelée par l'ex-président républicain Donald Trump, a mis fin à la garantie constitutionnelle du droit à l'avortement, une décision après laquelle de nombreux États du Sud ont interdit ou très sévèrement restreint les interruptions volontaires de grossesse.
Les démocrates appellent à reprendre les dispositions de la célèbre jurisprudence Roe v. Wade, celle que la plus haute juridiction américaine a dynamitée, pour les graver dans le marbre d'une loi fédérale, s'imposant à tous les États.
La candidate démocrate a promis qu'elle se tiendrait "fermement aux côtés de l'Ukraine et (des) alliés de l'Otan" et ne ferait pas "ami-ami avec les dictateurs", si elle était élue en novembre.
Dans une interview à CNN le 29 août, Kamala Harris a réitéré son soutien au droit d'Israël "à se défendre" et a répondu "non" à la question de savoir si, présidente, elle suspendrait les livraisons américaines d'armes à Israël, alors que la guerre à Gaza se poursuit
Dans ce même entretien, elle a aussi dit que "beaucoup trop de Palestiniens innocents (avaient) été tués".
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États-Unis : sprint final pour Kamala Harris et Donald Trump
Cette photo combinée montre le candidat républicain à la présidentielle, l'ancien président Donald Trump, s'exprimant lors d'un débat présidentiel, le 27 juin 2024, à Atlanta, et la sénatrice Kamala Harris, démocrate de Californie, s'exprimant lors d'un débat primaire présidentiel démocrate, le 31 juillet 2019, à Détroit.
Le candidat républicain à la Maison Blanche a promis de lancer "la plus grande opération d'expulsion" de migrants dès le premier jour de son mandat.
"Nous allons les renvoyer aussi vite que possible", a-t-il lancé, accusant les migrants "d'empoisonner le sang du pays".
Le septuagénaire, connu pour son célèbre projet de mur à la frontière avec le Mexique, n'exclut pas "d'utiliser l'armée" et d'ouvrir de nouveaux camps de rétention afin de procéder à ces expulsions.
Il prévoit aussi d'annuler le droit du sol automatique "pour les enfants nés de migrants en situation irrégulière" et de "rétablir" son décret migratoire controversé ciblant des pays musulmans.
Donald Trump avait claqué la porte de l'Accord de Paris sur le climat durant son premier mandat.
S'il était réélu? "Je mettrai rapidement fin à la grande arnaque verte", a promis l'ex-dirigeant, en référence aux centaines de milliards de dollars engagés par l'administration Biden pour le climat.
"On va forer (du pétrole) comme des malades !", a-t-il aussi promis à ses partisans.
Cela permettra selon lui de faire "baisser très rapidement" les prix de l'énergie. "Dans de nombreux cas, nous réduirons vos coûts énergétiques de moitié", a assuré le milliardaire républicain.
Concernant l'économie, le milliardaire républicain envisage des droits de douane de "plus de 10%" sur toutes les importations.
Il entend, avec ces recettes, financer une "large baisse d'impôts pour la classe moyenne, la classe supérieure, la classe inférieure, la classe business".
Donald Trump s'est aussi engagé à faire des États-Unis "la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies" et à confier au milliardaire Elon Musk la responsabilité d'un large audit de l'administration américaine.
L'ancien président, qui a mené une guerre commerciale féroce avec la Chine durant son premier mandat, prévoit aussi de révoquer la clause de la "nation plus favorisée" accordée à Pékin pour développer le commerce bilatéral.
Rassemblement pro Trump le 3 février 2024, à Quemado, au Texas.
Le républicain ne rate pas une occasion de rappeler qu'il est l'architecte de l'annulation du droit fédéral à avorter, décidée en juin 2022 par la Cour suprême. Mais il est bien plus ambigu quand il s'agit de parler de l'avenir des interruptions volontaires de grossesse dans le pays.
Le candidat ne fait pas campagne sur une très impopulaire promesse d'interdiction de l'avortement dans tout le pays au travers d'une loi fédérale, comme le voudrait la droite religieuse.
"Il faut suivre son âme et conscience sur cette question, mais n'oubliez pas qu'il faut aussi remporter des élections", a-t-il déclaré.
Et de promettre : "Mon administration sera formidable pour les femmes et leurs droits reproductifs."
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Donald Trump ne cesse de dire qu'il réglerait la guerre en Ukraine "en 24 heures" s'il était élu, sans jamais expliquer comment.
"J'ai un plan très précis pour arrêter l'Ukraine et la Russie. Et j'ai une certaine idée, peut-être pas un plan, mais une idée pour la Chine", a-t-il assuré lors d'une interview.
L'ancien président a toutefois refusé de s'épancher sur les détails de ces plans hypothétiques. "Si je vous les donne, je ne pourrai pas les utiliser", a-t-il lancé, insistant sur la nécessité de garder un effet de "surprise".
Donald Trump s'est posé en défenseur absolu d'Israël lors du déclenchement de la guerre avec le Hamas. Mais il s'est depuis montré assez flou sur l'inconditionnalité de ce soutien, affirmant ne pas être "exactement sûr d'adorer la façon" dont Israël mène son offensive à Gaza.