Les baleines disent merci aux Nations Unies

Le Japon doit arrêter la chasse à la baleine dans l'antarctique a exigé la Cour Internationale de Justice, le plus haut organe judiciaire des Nations unies. Tokyo s'est aussitôt engagé à respecter la décision. La CIJ a estimé que le Japon déguisait une activité commerciale en programme de recherche scientifique. Selon les autorités autraliennes, le Japon a chassé plus de 10.000 baleines entre 1987 et 2009. Les organisations écologistes crient victoire.
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Les baleines disent merci aux Nations Unies
La Cour internationale de Justice a ordonné l'arrêt de la chasse à la baleine (photo Sea Shepher)
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Des considérations financières seulement "VICTOIRE POUR LES BALEINES !! La Cour Internationale de Justice de la Haye ordonne au Japon de révoquer tout permis autorisant la mise à mort de baleines sous prétexte scientifique !!!"  L'organisation écologique Sea Shepherd n'a pas caché son immense satisfaction sur les réseaux sociaux, d'autant que quelques minutes plus tard, le Japon assurait vouloir respecter la décision de la Cour. Sea Sheperd voit ainsi sont obstination récompensée. L'ONG affirmait  dimanche avoir sauvé 750 baleines des harponneurs japonais lors de sa campagne annuelle dans l'océan Austral et avançait même le chiffre de 4500 baleines sauvées depuis 9 ans. C'est donc désormais officiel et sans appel, le Japon doit arrêter la chasse à la baleine dans l'océan Antarctique. Le plus haut organe judiciaire des Nations unies a estimé que Tokyo y mène une activité commerciale en la faisant passer pour de la recherche scientifique. "Le Japon doit révoquer tout permis, autorisation ou licence déjà délivré dans le cadre de Jarpa II (programme de recherche) et s'abstenir d'accorder tout nouveau permis au titre de ce programme", a déclaré le juge Peter Tomka, président de la Cour internationale de Justice. "Les permis spéciaux ne sont pas délivrés en vue de recherche scientifique", a soutenu le juge Tomka lors d'une audience au Palais de la Paix, à La Haye. La Cour a de la sorte donné raison à l'Australie. Celle-ci avait saisi la CIJ en 2010, affirmant que le Japon pratiquait une chasse à l'échelle commerciale sous couvert d'un programme de recherche scientifique."Des considérations financières, plutôt que des critères purement scientifiques, sont intervenues dans la conception du programme", a affirmé le juge Tomka, pointant notamment du doigt le "manque de transparence" dans l'établissement de quotas "non raisonnables". Estimant que Tokyo détournait un moratoire de 1986 n'autorisant la chasse à la baleine qu'à des fins scientifiques, Canberra avait demandé à la CIJ d'ordonner au Japon l'arrêt de son programme de recherche Jarpa II.
Affrontements musclés Le Japon, pour qui la chasse à la baleine est une tradition ancestrale, soutient de son côté que ses activités sont scientifiques, mais ne cache pas que la chair des baleines chassées termine sur les étals nippons. Selon Canberra, le Japon a chassé plus de 10.000 baleines entre 1987 et 2009, principalement des petits rorquals (baleines de Minke). Japon et Australie ont tous deux assuré qu'ils respecteraient le jugement, quel qu'il soit. Les militants de l'association Sea Shepherd suivent de très près les débats devant la CIJ, eux qui harcèlent les baleiniers japonais dans l'Antarctique pour les empêcher de chasser, une pratique pouvant mener à des affrontements musclés. Ainsi, début mars  les navires harponneurs Yushin Maru et Yushin Maru 3 avaient  déroulé des câbles d'acier devant l'étrave de l'un des bateaux de l'organisation, le Bob Barker, à onze reprises et cela dans l'espoir d'endommager son hélice et son gouvernail. En janvier 2010, l'Ady Gil de Sea Shepherd avait même coulé à la suite d'une collision. "La chasse à la baleine, qu'elle soit commerciale ou scientifique, n'a pas sa place au XXIe siècle", a commenté Claire Bass, de la Société mondiale pour la protection des animaux (WSPA), à l'issue du jugement."Cette décision envoie un message clair aux gouvernements à travers le monde : l'exploitation des animaux ne sera plus tolérée et les animaux doivent être protégés au plus haut niveau", a ajouté Mme Bass dans un courriel à l'AFP. En avril 2013, le Japon avait indiqué que le nombre de baleines chassées en Antarctique lors de la campagne 2012-2013 était au plus bas en raison du harcèlement permanent des écologistes. Désormais, si le Japon tient ses engagements à l'égard de la Cour Internationale de Justice, le chiffre devrait être nul l'année prochaine.