Fil d'Ariane
Lors d'un sommet extraordinaire qui s'est déroulé en visioconférence, les BRICS ont appelé à une "trêve humanitaire immédiate" sur la bande de Gaza, afin de protéger les civils. Cette réunion était dirigée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui est à l'initiative avec le Bangladesh, la Bolivie, les Comores et Djibouti, d'une demande d'ouverture d'enquête par la Cour pénale internationale sur la guerre qui se déroule au Proche-Orient.
Le président russe Vladimir Poutine, à droite, participe à un sommet extraordinaire des BRICS sur la situation à Gaza et au Proche-Orient en vidéoconférence, depuis le Kremelin, à Moscou, Russie. Le président chinois Xi Jinping est à l'écran, le 21 novembre 2023.
Une « réunion conjointe extraordinaire » à distance des BRICS consacrée à "la situation à Gaza et au Proche-Orient" s’est tenue ce mardi 21 novembre à l'invitation du président sud-africain Cyril Ramaphosa. Etaient présents le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ainsi que ses les chefs d'Etat du Brésil, de la Russie, et de la Chine, ainsi que le ministre des Affaires étrangères de l'Inde. En outre, des représentants de six autres pays, futurs membres des BRICS, étaient invités à cette réunion virtuelle.
Dans un résumé final de ce sommet, signé par tous les participants et publié sur Twitter, les représentants des pays présents ont conjointement appelé à une "trêve humanitaire immédiate" à Gaza, avec pour priorités la "fin des hostilités", la "protection des civils" et la "fourniture d’aide humanitaire".
La réunion s’est ouverte avec les mots du président sud-africain, qui a accusé Israël de "crimes de guerre", invoquant le non-respect à la fois de la Charte des Nations unies, et de la Convention de Genève. Il a rappelé que "le Hamas a également violé le droit international et doit être tenu responsable de ses actes".
Cyril Ramaphosa a également qualifié le "refus délibéré de fournir des médicaments, du carburant, de la nourriture et de l'eau aux habitants de Gaza", de "génocide", ajoutant que "la punition collective des civils palestiniens par l'usage illégal de la force par Israël est un crime de guerre".
Le président sud-africain a plaidé pour une solution pacifique, réclamant un "cessez-le-feu immédiat et complet", ainsi que le déploiement d'une force rapide des Nations unies.
Vendredi 17 novembre dernier, le président sud-africain avait demandé avec quatre autre Etats, le Bangladesh, la Bolivie, les Comores et Djibouti, l’ouverture d’une enquête à la Cour pénale internationale sur la guerre qui oppose Israël au Hamas depuis l’attaque du 7 octobre. Au début du mois, les diplomates sud-africains en Israël avait été rappelés pour consultations. Ce lundi 20 novembre, à la veille du sommet, c’est Israël qui avait annoncé le rappel de son ambassadeur en Afrique du Sud.
Le président chinois Xi Jinping a lui aussi appelé ce mardi 21 novembre à un cessez-le-feu immédiat, ainsi qu’à la libération des "détenus civils afin d'éviter de nouvelles pertes en vies humaines et de nouvelles souffrances". Afin de parvenir à une solution "juste à la question de la Palestine", il a suggéré l’idée d’une "conférence internationale pour la paix".
Le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre en Ukraine, n’avait pas pu participer aux dernier sommet annuel des BRICS, ni au dernier sommet du G20 en septembre. Il a profité de ce sommet en visioconférence pour appeler la communauté internationale à "unir ses efforts pour désamorcer la situation". Le mois dernier, après trois semaines de guerre au Proche-Orient, il avait affirmé à la télévision russe que les Etats-Unis étaient responsables de ce "chaos mortel".
L'Inde se démarque par une position moins critique à l'égard d'Israël. Le discours du ministre des Affaires étrangères indien n'appelle pas à un cessez-le-feu mais salue "tous les efforts en faveur d'une désescalade". Il souligne l'urgence "de garantir que l’aide humanitaire et les secours parviennent efficacement et en toute sécurité à la population de Gaza". Il juge impératif la libération de tous les otages ainsi que le respect du droit humanitaire international sans pour autant citer l'action d'Israël et de son armée.