Les Chroniques québécoises de Catherine François

Partager4 minutes de lecture

Petite chronique Poutine...

Petite chronique Poutine...
Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président Ben Ali, a fait une demande d'asile politique au Canada.
Pas de gros sujet d’actualité de l’heure cette semaine au Québec, si ce n’est une belle petite tempête de neige, arrivée tout droit des États-Unis, et qui est venue semer un peu le chaos dans le sud de la province, écoles fermées, carambolages en série sur les autoroutes, circulation infernale, vols annulés, villes paralysées, la routine quoi ! Donc quelques petits sujets au menu pour ce carnet, ce que l’on qualifie de « poutine » chez nous, la poutine étant, pour ceux qui l’ignorent, un plat québécois de « haute gastronomie » - humour – soit des frites nappées d’une sauce brunâtre sur lesquelles ont fondu des bâtonnets de présumé fromage – j’ai testé une fois dans ma vie, dans un grand élan de curiosité alimentaire, élan qui s’est très rapidement freiné après la première bouchée, pour ne pas dire stopper net car je me suis dit plus : plus jamais !- Ceci dit, tous les goûts sont dans la nature et très nombreux sont les Québécois qui raffolent de leur poutine ! ÉCONOMIE DYNAMIQUE On commence donc cette petite poutine littéraire par une bonne nouvelle : selon une récente enquête menée par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec, près de la moitié des entreprises québécoises ( 45,9% ) se disent prêtes à embaucher du nouveau personnel au cours des prochains mois. Un exemple ? Et non le moindre : l’Université du Québec à Montréal, l’une des plus importantes universités francophones du Québec, vient d’afficher 145 postes de nouveaux professeurs à combler d’ici mai 2013. Avis aux intéressés… Des postes de prof, ce sont des emplois qualifiés et bien rémunérés. Il restera à voir si ces intentions vont se traduire concrètement mais quand même, ces données prouvent que les entrepreneurs québécois semblent avoir confiance en l’économie en ce moment… et que l’économie québécoise affiche un dynamisme certain. LES TUNISIENS DU CANADA INDIGNÉS Sinon le Canada, tout comme la majeure partie du monde, a les yeux braqués sur la situation en Égypte et, les semaines passées, sur celle en Tunisie. Des événements suivis de très près par les membres des communautés tunisienne et égyptienne qui vivent ici. Les Égyptiens sont plus de 41 000 au Canada, dont 17 950 qui vivent au Québec – la très forte majorité d’entre eux habitent dans la grande région montréalaise. Les Tunisiens, eux, sont plus de 8 000 au Canada, dont près de 7 000 installés au Québec. Ces deux communautés ont soutenu sans réserve les mouvements de rébellion et de protestation de leurs congénères dans leur pays en organisant régulièrement des manifestations ici, à Montréal, et à Ottawa, devant les consulats et ambassades de leurs pays respectifs. La communauté tunisienne de Montréal a été particulièrement interpellée par l’arrivée, dans la métropole québécoise, du beau-frère de l’ex-président Ben Ali, Belhassen Trabelsi, et de sa famille. Tout ce beau monde a pu entrer au Canada car ils ont un statut de résident permanent, statut que le gouvernement canadien vient d’ailleurs de retirer à Trabelsi sous prétexte qu’il n’avait pas passé assez de temps au Canada pour le conserver. La semaine dernière, un mandat d’arrêt international a été émis contre eux et les autorités tunisiennes ont fait une demande d’extradition auprès du Canada. Pour l’instant, aucune arrestation n’a été faite et le gouvernement canadien a confirmé que Belhassen Trabelsi avait fait une demande d’asile politique au Canada, une procédure qui lui permet de rester ici au cours des prochains mois, voire années. Une situation qui indigne fortement les Tunisiens d’ici… Belhassen Trabelsi est considéré comme l’un des membres de la famille Ben Ali les plus corrompus du régime, il est accusé d’avoir détourné des millions de dollars dans son pays. Sauf que voilà, le Canada est un État de droit, avec des lois et des règles qui sont les mêmes pour tout le monde, incluant les présumés escrocs, surtout quand ces derniers ont les moyens de se payer des armadas d’avocats qui savent naviguer dans le méandres du système judiciaire canadien afin d’en exploiter tous les recours et de prolonger au maximum le séjour de leurs clients ici. On peut effectivement comprendre la colère du peuple tunisien, d’ici et de là-bas…

Dans la cabane de Catherine François au Canada

Dans la cabane de Catherine François au Canada
Que se passe-t-il dans le « plus beau pays du monde » - comme aimait le définir l’ex premier ministre du Canada Jean Chrétien - ? Correspondante depuis maintenant deux ans de TV5 Monde au Canada - en poste à Montréal - je vous propose dans ces carnets de suivre l’actualité de cet immense pays, baigné d’un océan à l’autre, avec toutefois un éclairage braqué plus spécifiquement sur le Québec, la province où vit la majorité francophone… je veux, dans ces carnets que je vous offrirais sur une base régulière, vous présenter ce qui fait les grands titres de la presse d’ici et vous parler de sujets d’actualité dont je ne parle pas forcément dans les reportages que je produis pour TV5 Monde. Cette nouvelle tribune me donnera aussi l’occasion de revenir plus en détails sur certains de ces reportages et de vous narrer des anecdotes de tournage quand j’en aurais – il y en a souvent - Bref, de quel bois se chauffe ma « cabane au Canada » ? Vous le saurez en venant consulter régulièrement ces pages…