Campagne électorale au Canada : c'est parti !
Depuis samedi dernier, le 26 mars, le Canada est entré en campagne électorale… des élections vont se tenir au pays le 2 mai prochain après la chute du gouvernement conservateur de Stephen Harper sous les tirs conjugués des trois principaux partis de l’opposition, plus précisément sur le vote d’une motion de censure déposée par le Parti libéral du Canada à la Chambre des Communes, une motion qui accusait les Conservateurs d’outrage au Parlement, une première d’ailleurs dans l’histoire parlementaire canadienne… Cette motion a donc été adoptée, le gouvernement est tombé et le premier ministre Harper est allé samedi matin faire son petit tour à Rideau Hall, la résidence du gouverneur général du Canada, qui d’ailleurs depuis octobre dernier n’est plus la sémillante Michaëlle Jean – son mandat était terminé – mais le beaucoup plus discret David Johnston ( dont probablement la moitié de la population canadienne est incapable de citer le nom, au contraire de Mme Jean dont le passage dans cette fonction essentiellement protocolaire, car sans aucun pouvoir, a marqué les esprits ). Stephen Harper a présenté la démission de son gouvernement à son excellence David Jonhston, qui l’a accepté, donnant ainsi le coup d’envoi à cinq semaines de campagne électorale. SUR LES CHAPEAUX DE ROUE Que retenir de cette première semaine de campagne électorale ? Les coups ont vite été tirés de part et d’autre et la valse des promesses a rapidement commencé : aide aux familles, programmes pour les garderies, aides financières pour les étudiants, chaque parti y va de son bonbon pour inciter les électeurs à voter pour ses candidats et cette valse de promesses s’accompagne d’une virevolte de millions de dollars dans laquelle un chat ne retrouverait pas ses petits. On retient également que ça va jouer dur au cours des prochaines semaines… Dur, parce que l’enjeu principal de cette élection est simple : les Conservateurs, qui surfent dans les sondages pour l’instant, vont-ils enfin réussir à obtenir une majorité à la Chambre des Communes, ce qui leur permettrait de former un gouvernement majoritaire et donc de gouverner confortablement, sans épée de Damoclès au-dessus de la tête, au cours des quatre prochaines années ? Car depuis qu’ils ont pris le pouvoir en 2006, ils n’ont jamais pu former de gouvernement majoritaire, ce qui les a quelque peu bridés dans l’application de leur programme plutôt… conservateur… Pour résumer, ils ont marché sur des œufs au cours des 5 dernières années et là, ils aimeraient bien se « lâcher lousse » comme on dit au Québec ! Et ils ne le pourront que s’ils sont majoritaires…
LA TÊTE SUR LE BILLOT ? L’enjeu est d’autant plus important pour le chef conservateur Stephen Harper que plusieurs estiment qu’il joue son avenir politique dans ce scrutin… on chuchote dans les coulisses que s’il ne conduit pas ses troupes cette fois à la majorité, son leadership pourrait bien être remis en question. Le chef néo-démocrate Jack Layton, qui a connu des problèmes de santé au cours de la dernière année, pourrait lui aussi jouer son leadership, même s’il jouit d’un fort capital de sympathie au sein de la population. Mais celui qui a le plus à perdre dans cette élection, c’est Michaël Ignatieff, le chef du Parti libéral du Canada, dont c’est la première campagne électorale à titre de chef. Il a toute une cote à remonter si on se fie aux sondages et c’est déjà évident pour beaucoup que s’il ne réussit pas à redonner le pouvoir aux troupes libérales, ses jours risquent bien d’être comptés à la tête du parti. Bref, la politique est un exercice impitoyable, c’est bien connu, je dirai même un sport extrême et qui plus est, un sport ingrat. Je trouve bien courageux ces hommes et ces femmes qui se dévouent pour la « respublica » et qui vont passer tout le mois d’avril à arpenter le pays de la côte atlantique à la côte pacifique pour plaire, séduire… et gagner. Promis, je garde un œil sur leurs pérégrinations et vous tiens au courant des hauts et des bas, des surprises et des révélations de cette nouvelle campagne de séduction à saveur toute…canadienne !
Dans la cabane de Catherine François au Canada
Que se passe-t-il dans le « plus beau pays du monde » - comme aimait le définir l’ex premier ministre du Canada Jean Chrétien - ? Correspondante depuis maintenant deux ans de TV5 Monde au Canada - en poste à Montréal - je vous propose dans ces carnets de suivre l’actualité de cet immense pays, baigné d’un océan à l’autre, avec toutefois un éclairage braqué plus spécifiquement sur le Québec, la province où vit la majorité francophone… je veux, dans ces carnets que je vous offrirais sur une base régulière, vous présenter ce qui fait les grands titres de la presse d’ici et vous parler de sujets d’actualité dont je ne parle pas forcément dans les reportages que je produis pour TV5 Monde. Cette nouvelle tribune me donnera aussi l’occasion de revenir plus en détails sur certains de ces reportages et de vous narrer des anecdotes de tournage quand j’en aurais – il y en a souvent - Bref, de quel bois se chauffe ma « cabane au Canada » ? Vous le saurez en venant consulter régulièrement ces pages…