Plusieurs nouvelles ont retenu mon attention pour ces chroniques estivales…
Procès du cardiologue Guy Turcotte : un verdict qui ébranle La nouvelle est tombée mardi, le 5 juillet : après 5 jours de délibération, le jury en est finalement arrivé à un verdict dans le procès de Guy Turcotte, ce cardiologue qui a sauvagement assassiné ses deux enfants avant de tenter de s’enlever la vie en février 2009 – et dont je vous ai parlé dans
une chronique précédente - . L’homme de 39 ans a finalement été reconnu « non criminellement responsable » de ces meurtres. Autrement dit, le jury a décrété que lorsqu’il a poignardé Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans, Guy Turcotte ne savait pas ce qu’il faisait pour cause de troubles mentaux. Il échappe donc à la prison et devra maintenant se faire évaluer par une Commission d’examen des troubles mentaux. Une Commission composée de trois personnes, un avocat, un psychiatre et un représentant de la Section des affaires sociales et qui a trois options devant elle : le libérer inconditionnellement, le libérer avec des conditions ou le détenir dans une institution psychiatrique. Entre les accusations de meurtre avec préméditation et ce verdict, il y a tout un fossé, les réactions ont d’ailleurs été très vives ici, beaucoup de gens n’en revenaient tout simplement pas qu’un homme qui tue ses enfants soit libéré et s’en sont scandalisés à voix haute. J’avoue en être… Ce verdict a littéralement tétanisé le Québec ! Le lendemain, le quotidien La Presse titrait en grosse page : POURQUOI ? Avec une photo des deux enfants… Mais tous les spécialistes ont tenu à souligner que même si ce verdict est difficile à accepter, il a été rendu par un jury composé de 11 citoyens ordinaires qui ont, pendant 12 semaines, entendu la cause et qu’il faut donc accepter leur décision car tel est notre système de justice. Guy Turcotte a pleuré à la lecture du verdict… Lors du procès, il a reconnu avoir tué ses enfants mais a plaidé que son jugement était faussé par la maladie mentale dont il souffrait alors – il était séparé de la mère des enfants depuis trois semaines, cette dernière avait un amant et la rupture était particulièrement douloureuse pour lui. La mère, Isabelle Gaston, s’est dit sous le choc et déçue par ce verdict mais elle a précisé que peu importe, rien ne pourra jamais lui rendre ses enfants. « Je ne veux pas qu’on oublie Olivier et Anne-Sophie, a-t-elle déclaré, leur court passage dans ma vie et un peu dans la vôtre devrait nous faire comprendre que les adultes n’ont pas de droit de vie ou de mort sur les enfants. Ils n’ont pas le droit à une quelconque violence. Et ce, peu importe les conflits et les tourments qu’ils pourraient eux-mêmes avoir dans leur vie. » Une déclaration digne et très émouvante. La jeune femme a dit être fatiguée par ces semaines éprouvantes du procès, qu’elle n’ira pas en appel et elle a demandé aux médias de respecter dorénavant sa vie privée. « C’est terminé » a-t-elle conclu… Moi je me pose une seule question : comment peut-on continuer à vivre après avoir vécu une telle horreur ? Et la question se pose autant pour la mère… que pour le père… Une terrible histoire qui aura marqué l’histoire judiciaire du Québec.