Les Chroniques québécoises de Catherine François

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Les Chroniques québécoises de Catherine François
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Il est parti...

Il est parti...
Jack Layton lors de son cinquantième anniversaire
Voilà, sa célèbre moustache et son tout aussi légendaire sourire ne viendront plus animer les débats dans la Chambre des Communes – le Parlement canadien - à Ottawa : Jack Layton, le chef de l’opposition officielle, est mort dans la nuit de dimanche à lundi, emporté par ce cancer qui le rongeait depuis 18 mois. Il est parti en douceur, entouré de sa famille, à son domicile… Il avait 61 ans. Un séisme politique Le 25 juillet dernier, il était apparu visiblement exténué et presque moribond en conférence de presse pour annoncer aux Canadiens qu’il devait laisser temporairement sa place de chef du Parti nouveau démocratique pour mener un autre combat contre un nouveau cancer qu’on venait de lui diagnostiquer. Avec son optimisme légendaire, et malgré une voix tremblante, il affirmait qu’il allait tout faire pour vaincre la maladie et revenir à Ottawa lors de la reprise de la session parlementaire le 19 septembre prochain. Malheureusement, il n’a pas gagné ce nouveau pari, lui qui a pourtant mené ses troupes à une victoire historique, le 2 mai dernier, en envoyant au Parlement suffisamment de députés – 103 au total - pour former l’opposition officielle – avec, surtout, des députés provenant du Québec d’ailleurs. Jack Layton ne pourra pas jouir de cette victoire et il ne pourra pas non plus poursuivre l’objectif qu’il s’était fixé, soit devenir premier ministre du Canada lors des prochaines élections. L’annonce de son décès a créé toute une commotion au pays et depuis, les hommages  viennent de toutes parts, des rassemblements spontanés en son honneur, des bouquets de fleurs déposés devant son bureau ou à son domicile, une vigile devant le Parlement et la blogosphère qui a bruissé toute la journée en son honneur. L’homme était fondamentalement sympathique et apprécié par tous ceux et celles qui l’ont côtoyé, y compris ses adversaires politiques.  Sa bonhomie, son courage, son ouverture d’esprit, sa pugnacité et ce combat qu’il a mené contre la maladie et tout au long de sa carrière politique pour faire valoir ses idéaux de gauche ont transcendé les clivages politiques et ont probablement joué dans l’avènement de cette vague orange – la couleur du NPD – qui a déferlé sur le Canada en mai dernier. Cette vague orange, c’est Jack qui l’a soulevée…
Les Chroniques québécoises de Catherine François
Jack Layton embrassant sa petite-fille
Une lettre aux Canadiens Il n’a pas voulu partir en silence… Alors il a laissé une lettre aux Canadiens, une lettre très émouvante et à l’image de l’homme qu’il a été, qu’il a écrite le 20 août dernier, soit 2 jours avant sa mort.  Il a tenu à remercier les dizaines de milliers de Canadiens qui lui ont envoyé des messages de soutien au cours des dernières semaines, il encourage les membres de son parti à poursuivre leur route malgré son départ, de maintenir le cap vers leurs idéaux et de poursuivre cet objectif qu’il poursuivait depuis tant d’année, soit prendre le pouvoir dans quatre ans. Il a aussi voulu servir un message d’espoir à tous ceux et celles qui, comme lui, luttent contre le cancer : ne perdez jamais l’espoir, leur dit-il, et continuez à lutter en étant « optimistes, déterminés et convaincus face à la maladie » écrit-il, « car les thérapies et les traitements pour vaincre cette maladie n’ont jamais été aussi évolués ». Jack Layton s’adresse également aux jeunes Canadiens qui ont été pour lui une grande source d’inspiration. Il leur dit qu’ils ont le pouvoir de changer les choses  et qu’ils doivent être au cœur de l’économie et de la vie politique du Canada, ses plans pour le présent et l’avenir. Et il conclut : « Mes amis, l’amour est cent fois meilleur que la haine. L’espoir est meilleur que la peur. L’optimisme est meilleur que le désespoir. Alors aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde. Chaleureusement, Jack Layton » Le Canada vient de perdre un de ses grands hommes politiques… Au-revoir, Jack…

Dans la cabane de Catherine François au Canada

Dans la cabane de Catherine François au Canada
Que se passe-t-il dans le « plus beau pays du monde » - comme aimait le définir l’ex premier ministre du Canada Jean Chrétien - ? Correspondante depuis maintenant deux ans de TV5 Monde au Canada - en poste à Montréal - je vous propose dans ces carnets de suivre l’actualité de cet immense pays, baigné d’un océan à l’autre, avec toutefois un éclairage braqué plus spécifiquement sur le Québec, la province où vit la majorité francophone… je veux, dans ces carnets que je vous offrirais sur une base régulière, vous présenter ce qui fait les grands titres de la presse d’ici et vous parler de sujets d’actualité dont je ne parle pas forcément dans les reportages que je produis pour TV5 Monde. Cette nouvelle tribune me donnera aussi l’occasion de revenir plus en détails sur certains de ces reportages et de vous narrer des anecdotes de tournage quand j’en aurais – il y en a souvent - Bref, de quel bois se chauffe ma « cabane au Canada » ? Vous le saurez en venant consulter régulièrement ces pages…