Voilà, sa célèbre moustache et son tout aussi légendaire sourire ne viendront plus animer les débats dans la Chambre des Communes – le Parlement canadien - à Ottawa :
Jack Layton, le chef de l’opposition officielle, est mort dans la nuit de dimanche à lundi, emporté par ce cancer qui le rongeait depuis 18 mois. Il est parti en douceur, entouré de sa famille, à son domicile… Il avait 61 ans.
Un séisme politique Le 25 juillet dernier,
il était apparu visiblement exténué et presque moribond en conférence de presse pour annoncer aux Canadiens qu’il devait laisser temporairement sa place de chef du Parti nouveau démocratique pour mener un autre combat contre un nouveau cancer qu’on venait de lui diagnostiquer. Avec son optimisme légendaire, et malgré une voix tremblante, il affirmait qu’il allait tout faire pour vaincre la maladie et revenir à Ottawa lors de la reprise de la session parlementaire le 19 septembre prochain. Malheureusement, il n’a pas gagné ce nouveau pari, lui qui a pourtant mené ses troupes à une victoire historique, le 2 mai dernier, en envoyant au Parlement suffisamment de députés – 103 au total - pour former l’opposition officielle – avec, surtout, des députés provenant du Québec d’ailleurs. Jack Layton ne pourra pas jouir de cette victoire et il ne pourra pas non plus poursuivre l’objectif qu’il s’était fixé, soit devenir premier ministre du Canada lors des prochaines élections. L’annonce de son décès a créé toute une commotion au pays et depuis, les hommages viennent de toutes parts, des rassemblements spontanés en son honneur, des bouquets de fleurs déposés devant son bureau ou à son domicile, une vigile devant le Parlement et la blogosphère qui a bruissé toute la journée en son honneur. L’homme était fondamentalement sympathique et apprécié par tous ceux et celles qui l’ont côtoyé, y compris ses adversaires politiques. Sa bonhomie, son courage, son ouverture d’esprit, sa pugnacité et ce combat qu’il a mené contre la maladie et tout au long de sa carrière politique pour faire valoir ses idéaux de gauche ont transcendé les clivages politiques et ont probablement joué dans l’avènement de cette vague orange – la couleur du NPD – qui a déferlé sur le Canada en mai dernier. Cette vague orange, c’est Jack qui l’a soulevée…