Après des semaines de suspense, les Ecossais ont finalement voté "non" à 55,3 % des voix lors du référendum sur l'indépendance de leur pays. Un véritable soulagement pour Londres qui craignait des retombées négatives en cas de victoire du "oui". Le Premier ministre britannique, David Cameron, a appelé au rassemblement du Royaume-Uni.
Ils ont dit "non" à l'indépendance de l'Ecosse. Après des semaines d'intense suspense et de débats, les Ecossais ont finalement refusé le détachement de leur pays du Royaume-Uni à 55,3%. Le "oui" n'a obtenu que 44,7 % des voix. C'est un énorme soulagement pour le premier ministre britannique, David Cameron, qui jouait son avenir politique. Il s'était engagé personnellement dans la campagne, d'abord discrètement, avant d'adresser un ultime plaidoyer passionné, lundi, en terre écossaise, appelant les électeurs à ne pas "briser cette famille".
Soulagement
Après les résultats du vote, il a appelé le Royaume-Uni à "se rassembler et aller de l'avant", estimant que la question de l'indépendance de l'Ecosse était désormais réglée pour "une génération". Le peuple écossais " a décidé de maintenir l'intégrité de nos quatre nations" (Ecosse, Pays de Galles, Irlande du Nord et Angleterre) a-t-il déclaré en ajoutant : "l'éclatement de notre Royaume-Uni m'aurait brisé le coeur".
C'est un soulagement aussi pour la City de Londres. Elle craignait d'un part les incertitudes soulevées par cette indépendance pour l'Ecosse elle-même, sur la monnaie utilisée par le nouvel Etat, le partage des revenus pétroliers, la répartition de la dette publique et l'environnement légal et financier des entreprises.
La capitale financière redoutait aussi les conséquences pour ce qui serait resté du Royaume-Uni, amputé d'une région pesant économiquement l'équivalent de l'Irlande ou l'Algérie.
A la Bourse de Londres, les titres des banques les plus implantées en Ecosse bondissaient en début de séance : Royal Bank of Scotland grimpait de 4,14% et Lloyds de 2,61%. Ces établissements avaient menacé de rapatrier en Angleterre leur siège social, situé en Ecosse, en cas d'indépendance.
A Edimbourg, le Premier ministre écossais, Alex Salmond, a admis sa défaite en présence des partisans consternés : "Je m'effondre, c'est terrible", a dit Charlotte Darroch, une adolescente en uniforme scolaire criblé de badges "Yes". Au pied du château, dans le centre-ville de la capitale, des partisans du "oui", en kilt pour certains, étaient en larmes après avoir passé une nuit blanche à vibrer, boire et attendre le verdict sous une pluie fine.
Seuls les 4,2 millions d'électeurs résidant en Ecosse étaient habilités à voter. Le reste du Royaume-Uni majoritairement unioniste, avait suivi avec fascination et inquiétude le débat sur l'avenir de cette région, qui a changé de statut une dizaine de fois en 1 400 ans d'histoire mouvementée. Son attachement à ses voisins du sud remonte à l'acte d'Union en 1707.
Les souverainistes québécois déçus
19.09.2014Catherine François
Comment le Québec a-t-il vécu le référendum écossais ? L'Ecosse intéresse-t-elle les Québécois ? Eléments de réponse avec notre correspondante en duplex depuis Montréal.
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Après le non, les cadeaux de Cameron
Le premier minsitre écossais Alex Salmond s'est empressé de rappeler les engagements communs pris par David Cameron, ses alliés libéraux-démocrates et l'opposition travailliste. "Les trois partis unionistes se sont engagés en fin de campagne à donner plus de pouvoir à l'Ecosse, et l'Ecosse attend que ces engagements soient remplis rapidement", a-t-il déclaré. En effet, Londres a promis un renforcement de l'émancipation régionale de l'Ecosse, et a annoncé des mesures similaires pour l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord. Une manière peut-être pour le Premier ministre britannique de calmer les ardeurs indépendantistes que le référendum aurait pu susciter.
L'intérêt a également été vif dans le monde. Le président américain Barack Obama a formulé mercredi soir sur Twitter des voeux pour le maintien d'un Royaume-Uni "fort, robuste et uni". Le président français François Hollande a mis en garde contre les "égoïsmes", les"populismes" et les "séparatismes". "J'avoue, le résultat me soulage", a confié le président du Parlement européen, Martin Schulz.
A Bruxelles, les dirigeants européens n'ont pas caché leur appréhension face à la perspective d'une contagion nationaliste, de la Catalogne à l'Ukraine, en passant pas le pays Basque.
L'Europe divisée par le “non“
19.09.2014Par David Gilberg
Soulagement à Bruxelles au siège de l'Union européenne. Soulagement aussi à Madrid, où le gouvernement espagnol redoutait la victoire du "oui" à l'indépendance de l'Ecosse. La Catalogne, elle, prépare comme si de rien n'était le référendum du 9 novembre. Et en Belgique, les séparatistes nationalistes flamands n'ont pas dit leur dernier mot.