
Fil d'Ariane
Les États-Unis instaurent des frais supplémentaires pour les navires liés à la Chine accostant dans leurs ports. La mesure, censée renforcer l'industrie navale américaine, prendra effet dans 180 jours.
Des drapeaux représentant la Chine et Hong Kong flottent sur un navire au port d’Oakland, mardi 15 avril 2025, à Oakland, Californie.
Les propriétaires et armateurs de navires fabriqués en Chine vont devoir payer de nouveaux frais lorsqu’ils accosteront dans les ports américains. Cette mesure, qui doit entrer en vigueur dans 180 jours, prévoit des montants appelés à augmenter progressivement, a annoncé jeudi le représentant au commerce de la Maison Blanche (United States Trade Representative, USTR).
Seront également concernés les propriétaires et opérateurs chinois de navires non fabriqués en Chine, précise l’USTR dans un communiqué.
Ces frais seront facturés par visite aux États-Unis – et non à chaque port américain visité – avec un maximum de cinq fois par navire et par an.
L’USTR a aussi prévu une tarification spécifique pour les navires transportant des véhicules, qui doit également entrer en vigueur dans 180 jours. Une autre catégorie est prévue pour les navires transportant du gaz naturel liquéfié (GNL), mais la facturation ne commencera que dans trois ans et augmentera par étapes pendant vingt-deux ans.
“L’USTR a pris aujourd’hui une mesure ciblée pour restaurer la construction navale américaine et pour réagir face aux actions, politiques et pratiques déraisonnables de la Chine pour dominer les secteurs maritimes, logistiques et de la construction navale”, a relevé le communiqué.
L’ancien président Joe Biden avait confié à l’USTR le soin d’enquêter pour mettre à jour “les pratiques déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique”.
Cette enquête a été maintenue par son successeur Donald Trump, qui a également annoncé début mars la création d’un Bureau de la construction navale qui doit être rattaché à la Maison Blanche.
Dominante au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’industrie navale américaine a peu à peu reculé. Elle ne représente plus que 0,1 % de la construction navale au niveau mondial, désormais dominée par l’Asie. La Chine construit près de la moitié des navires mis à l’eau, devant la Corée du Sud et le Japon.
Les trois pays asiatiques représentent plus de 95 % des navires civils construits, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Cette annonce intervient en pleine guerre commerciale entre Washington et Pékin.