Fil d'Ariane
La Cour internationale de Justice, saisie par l'Iran, ordonne aux États-Unis de suspendre certaines sanctions contre l'Iran "à des fins humanitaires". Un revers pour Washington.
La Cour considère qu'en vertu de ses obligations découlant du traité de 1955, les Etats-Unis doivent lever toute barrière à la libre exportation vers l'Iran de biens comme les médicaments, la nourriture et les produits agricoles, les biens et services liés à la sécurité aérienne civile.
Abdulqawi Yusuf, Président de la Cour internationale de Justice
Les médicaments ou la nourriture, autant de biens et services dont l'Iran manque, depuis l'embargo américain. Depuis mai 2018, Washington impose des sanctions après avoir quitté l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.
Or, ces sanctions sont contraires au traité d'amitié entre les deux pays datant d'avant la révolution islamique, indique Téhéran. La réaction américaine n'a pas tardé.
J'annonce que les États-Unis mettent fin au Traité d'amitié de 1955 avec l'Iran. Cette décision aurait dû être prise il y a 39 ans.
Mike Pompeo, secrétaire d'État américain
Et Washington se défend de faire payer au peuple iranien la politique du régime des Mollahs. La CIJ s'est laissée instrumentalisée, regrettent le secrétaire d'Etat américain et le conseiller à la sécurité nationale.
L'Iran est un régime voyou. Une menace pour l'ensemble du Moyen-Orient, non seulement de par ses programmes d'armement nucléaire et de missiles balistiques, mais aussi en tant que financier du terrorisme international.
John Bolton, conseiller à la sécurité nationale
Washington impute notamment à Téhéran les récentes attaques contre son ambassade à Bagdad et ses intêréts à Bassora en Irak.
Ce mercredi, Les États-Unis annoncent également leur retrait du protocole de la Convention de Vienne sur le règlement des différends. Une manière d'anticiper une vraisemblable condamnation de la CIJ, saisie cette fois par l'autorité palestinienne, sur le transfert unilatéral de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem.