Arrivée et déclaration des ex-otages à l'aéroport de Villacoublay en présence de François Hollande
Les quatre otages français ont retrouvé leurs familles sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay. Le journaliste Didier François, très ému, déclare "être fier d'être Français", explique qu'ils n'ont "jamais douté", et remercie "les services de l'Etat, les agences de renseignement qui ont fait un travail formidable".
19.04.2014Avec AFPDidier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et le photographe Edouard Elias, 23 ans, ont été enlevés au nord d'Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, 37 ans, reporter à l'hebdomadaire Le Point, et Pierre Torrès, 29 ans, photographe indépendant, ont été enlevés deux semaines plus tard, le 22 juin à Raqqa. "Le bonheur de voir le ciel" "C'est un bonheur de pouvoir voir le ciel, de marcher et de parler librement", a déclaré Didier François à l'agence turque Dogan. "Nous venons tout juste d'arriver de Syrie", a-t-il ajouté, affichant un grand sourire et portant une longue barbe. Selon Dogan, les journalistes français ont été retrouvés par des soldats turcs à la frontière turque avec la Syrie, ligotés, cheveux longs, barbus et les yeux bandés, mais visiblement en bonne santé. Les quatre hommes ont été abandonnés par des inconnus dans la nuit de vendredi à samedi dans le no man's land de la frontière séparant les deux pays, près de la petite ville turque d'Akçakale (sud-est), selon l'agence. Ils ont été découverts par une patrouille de l'armée turque qui, dans un premier temps, a cru être en présence de contrebandiers. Après avoir remarqué que les hommes parlaient français, les soldats les ont conduits à un poste de police d'Akçakale. Dix mois de cauchemar Ce samedi 19 avril, peu avant midi, le père de l'un des journalistes, Pierre-Yves Hénin, indiquait à l'AFP que les quatre hommes étaient "sur le point de prendre l'avion du retour" et que leur moral était "particulièrement bon". L'Elysée a précisé que les hommes seraient de retour "dimanche matin". Le chef de l'Etat ira les accueillir avec leurs familles, comme il l'avait fait lors des précédentes libérations d'otages. L'avion devrait atterrir à l'aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne. "C'est extraordinaire, c'est génial" Dès l'annonce de leur libération, les réactions ont fusé. La ministre de la Communication Aurélie Filippetti a exprimé sa "joie" et son "soulagement". "C'est la fin d'une angoisse terrible pour leurs familles, pour leurs proches et pour leurs rédactions", s'est félicité le président de l'UMP, Jean-François Copé, en rendant hommage "à tous ceux qui ont contribué" à la libération des quatre hommes. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a salué "la réussite de l'action" du président de la République, du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et des services français. "C'est une joie immense, on en pleure", a déclaré samedi le PDG d'Europe 1 Denis Olivennes. "C'est extraordinaire, c'est génial", s'est réjouie la journaliste Florence Aubenas, elle-même ancienne otage et porte-parole du comité de soutien des quatre hommes. Très émus, les grands-parents d'Edouard Elias se sont dit "complètement sonnés" par la nouvelle. De nombreux otages encore détenus dans le monde Après la libération des quatre journalistes, le président Hollande "reste préoccupé par le sort des deux autres ressortissants français toujours détenus au Sahel". Il "réaffirme son soutien à leurs familles et rappelle sa détermination et la mobilisation sans relâche des services de l'Etat pour obtenir leur libération". Les deux Français encore otages sont Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal, enlevés au Mali respectivement en novembre 2011 et novembre 2012. Treize grands médias internationaux, dont le New York Times, BBC News et les agences de presse Reuters, AP et AFP, estimaient en décembre que plus de 30 journalistes étaient retenus en Syrie. En octobre 2013, Reporters sans Frontières indiquait qu'"au moins 16 journalistes étrangers" étaient portés disparus en Syrie, dont l'Américain James Foley, qui a collaboré avec l'AFP.