Un an après le début du soulèvement syrien, des milliers de civils ont franchi la frontière en direction du Liban pour fuir les combats et la répression. Plus de 33 000 réfugiés, selon le député libanais Mouin Merheby, dont un tiers au moins depuis les bombardements intensifs sur Homs et Tal Kalakh. Le chiffre de l’UNHCR est nettement inférieur et prend en compte principalement les Syriens installés dans des camps de réfugiés.
Car la majorité se cache, de peur des "pro-Assad" ou d’être renvoyée en Syrie. La plupart refuse de s’enregistrer. Trop risqué. "Si Damas prend possession de ces listes, les représailles seraient terribles" explique Abou Tarek, membre du Comité d’aide aux réfugiés.
Au Liban, ils sont tolérés. Mais le gouvernement ne leur offre ni aide, ni protection et veut se tenir à l’écart de la crise syrienne pour ne pas être taxé de servir de base à l’opposition, comme Damas l’accuse. Mais beaucoup de Libanais sont solidaires, dans la plus grande discrétion.
Reportage de Pauline Garaude à Tripoli et à Baalbek.