Les sorcières roumaines se rebellent

En Roumanie, les sorcières, qui ont obtenu un statut officiel, refusent de payer des impôts. Elles menacent de jeter un mauvais sort au gouvernement. Vibeke Knoop Rachline, correspondante à Paris de l'Aftenposten norvégien les a rencontrées.
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Les sorcières roumaines se rebellent
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Les sorcières roumaines se rebellent
La reine sorcière Bratara Buzea est en colère. Elle et ses collègues ne peuvent plus travailler. Non seulement elles doivent payer des impôts depuis peu, mais une nouvelle loi les menace d’amendes et même de prison, si leurs prédictions ne se réalisent pas. « Je combattrai cette nouvelle loi jusqu’à mon dernier souffle, déclare la reine Bratara. Ce n’est pas nous qu’il faut condamner, mais les cartes. » En fait, ce sont les cartes de l’économie roumaine qui sont mauvaises. Malgré un nouveau prêt du FMI, la Roumanie peine à sortir de la crise, et la corruption est loin d’être maîtrisée. Le gouvernement patauge, l’opposition n’est guère plus dynamique, et les stigmates du communisme et de la Securitate n’ont pas disparu. En revanche, la superstition est encore un marché porteur, d’où l’intérêt du gouvernement. En janvier, la sorcellerie a été reconnue comme profession, ce qui oblige les « entrepreneuses » de cette branche à payer des impôts. Les sorcières ont réagi. Elles ont jeté des plantes toxiques dans le Danube et un sort sur le gouvernement. Selon la nouvelle loi, elles devraient demander une autorisation pour exercer, et donner un reçu au client. Elles doivent en outre se tenir loin des églises (difficile en Roumanie où les clochers sont pléthoriques) et des écoles. Il y a quelques années, toute forme de sorcellerie était interdite. Cependant, Nicolae Ceaucescu et sa femme Elena disposaient à domicile de chacun la sienne. Ça ne leur a manifestement pas réussi. Il paraît que Bratara Buzea menace les successeurs du couple infernal du même sort à l’aide d’une mixture contenant des excréments de chat et un chien mort….