
Fil d'Ariane
La communauté internationale doit envisager de sanctionner Israël pour qu'il mette fin à la guerre à Gaza, a estimé le ministre espagnol des Affaires étrangères avant une réunion des pays européens et arabes le 25 mai à Madrid pour demander l'arrêt de l'offensive israélienne.
Des Palestiniens déplacés traversent un camp de tentes improvisé dans le quartier de Muwasi à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le lundi 5 mai 2025.
Après la récente extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, plusieurs pays considérés par Israël comme des alliés ajoutent leur voix à la pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien. Un blocus de deux mois y a aggravé les pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments, faisant craindre une famine. Les organisations humanitaires affirment que le peu de fournitures qu'Israël a laissé entrer ces derniers jours est loin de répondre aux besoins.
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Madrid accueille ce 25 mai 20 pays ainsi que des organisations internationales pour voir comment mettre fin à la guerre, déclare le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, à la radio France Info. "À très court terme, pour arrêter cette guerre qui n'a plus de but et faire rentrer l'aide humanitaire de façon massive, sans entrave, de façon neutre, que ce ne soit pas Israël qui décide qui peut manger et qui ne peut pas, je le dirai à la table ici à Madrid, on doit envisager des sanctions", souligne-t-il.
"Il faut tout faire, il faut tout faire, tout envisager pour arrêter cette guerre", martèle-t-il, après que l'Union européenne a décidé cette semaine de revoir son accord de coopération avec Israël. Une précédente réunion de ce type, organisée à Madrid l'année dernière, avait rassemblé des pays tels que l'Égypte, la Jordanie, le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie, ainsi que des nations européennes telles que l'Irlande et la Norvège, qui ont reconnu l'existence d'un État palestinien.
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La réunion de dimanche, à laquelle participeront également des représentants de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique, visera à promouvoir une solution à deux États au conflit israélo-palestinien.
L'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël a causé la mort de 1 218 personnes, principalement des civils, selon un décompte basé sur des chiffres officiels. Les militants palestiniens ont également pris 251 otages, dont 57 sont toujours à Gaza, parmi lesquels 34 sont morts selon l'armée israélienne. L'offensive lancée en représailles par Israël a tué jusqu'ici près de 54.000 personnes, principalement des civils, selon le ministère de la santé du Hamas à Gaza.