Plus de 600 migrants africains sont parvenus à entrer dans l'enclave espagnole de Ceuta au Maroc. L'Espagne est devenue la première porte d'entrée de l'immigration clandestine en Europe, devant l'Italie, qui a fermé la route qui passait par la Libye.
La raison de l'euphorie, de la joie de ces jeunes hommes, c'est l'accomplissement d'un véritable exploit.
Tous, au péril de leur vie, sont parvenus à franchir la double clôture qui sépare le Maroc de l'enclave espagnole de Ceuta.
C'était jeudi 26 juillet à l'aube, sur des images de la Guardia civil espagnole, on les voit, perchés à près de 7 mètres de hauteur sur des barbelés aux lames tranchantes, les mains en sang.
"Ce n'était pas un assaut comme les autres, ça a été plus efficace", commente Juan Hernandez, le chef du cabinet de la délégation gouvernementale à Ceuta.
En tout, ils sont plus de 600 à avoir passé cette porte d'entrée de l'Union Européenne en Afrique.
Près de 200 autres ont été stoppés par la police marocaine ou interceptés par la garde civile espagnole.
Ceuta n'avait pas vécu un tel passage en force depuis 1 an et demi, lorsqu'en 4 jours, plus de 850 personnes étaient entrées.
Cette fois, tout s'est passé soudainement et avec une grande violence selon les autorités de la ville.
"Ils ont montré qu'ils ont une organisation clairement définie, ils traversent six endroits à la fois, en utilisant des cisailles, des scies électriques à batterie - pour lequel il faut être très bien préparé, très bien organisé et très bien doté, et ils ont aussi utilisés des aérosols comme des lance-flammes, avec de la chaux vive caustique et des excréments", explique Jacob Hachuel, président du gouvernement de Ceuta.
Cinq agents de sécurité ont du être hospitalisés, ainsi qu'une quinzaine de migrants. Les autres se sont rués vers le centre de rétention de l'enclave espagnole, déjà surchargé, pour y demander l'asile...
Depuis que l'Italie a fermé ses frontières, l'Espagne est en première ligne face à l'immigration clandestine. Des candidats à l'exil qui choisissent aussi la mer, comme au large de Tarifa.