Fil d'Ariane
"Quel est le quotidien d’un consul au XXIe siècle ? Comment assiste-t-il les Français se déplaçant ou résidant à l’étranger ? Comment fait-il face aux crises ?" Voici les questions auxquelles plusieurs consuls de France devaient répondre.
Ils étaient réunis à Paris, ce lundi 3 juillet, pour une nouvelle édition des "Journées du réseau consulaire" organisée par le ministère des Affaires étrangères français. Ces rencontres entre diplomates étaient ouvertes au public. Une manière pour le ministère de communiquer sur le rôle de ses représentants à l'étranger - ou comment tenter de rapprocher les consuls des Français.
Le réseau diplomatique français compte aujourd’hui 182 ambassadeurs et 89 consuls et consuls généraux à travers le monde. Ces derniers sont au service de plus de 1, 7 million de Français qui vivent hors de la métropole et des départements d’outre-mer.
« Les consuls ont pris leur origine dans les Républiques italiennes du Moyen Âge. Primitivement, ils n’étaient que les fondés de pouvoirs de négociants, et avaient pour émoluments certains droits qu’ils prélevaient sur les navires et sur les marchandises de leur nation », explique l’historien et diplomate Gaëtan de Raxi de Flassan au début du XIXe siècle dans son ouvrage Histoire générale et raisonnée de la Diplomatie française depuis la fondation de la Monarchie jusqu'à la fin du règne de Louis XVI.
Jusqu’à la Révolution française, les consulats - transmissibles alors de particulier à particulier moyennant finance - sont sous l’autorité de la Marine avant d’être rattachés au ministère des Affaires étrangères. Les consuls sont alors négociateurs, administrateurs, magistrats de police, notaires et juge de paix dans le pays où ils sont installés.
Le consul, nommé par le président de la République, s'occupe de l'état civil, délivre les pièces d'identité, organise les élections, octroie des bourses scolaires,... Il a aussi un devoir d'assistance et de protection des Français vivant dans communauté dont il a la responsabilité.
Ce ne sont pas des diplomates mais des "fonctionnaires consulaires d'un statut particulier", indique le site du ministère des Affaires étrangères. En plus de leur mission consulaire qu'ils exercent bénévolement, ils peuvent avoir une activité professionnelle rémunérée. "Ils sont précieux parce qu'ils nous servent de relais dans des coins reculés des pays là où il y a une présence de la communauté qui est importante mais où on ne peut pas avoir d'implantation", explique Olivier Serot-Almeras.
Nous avons voulu en savoir plus sur le rôle de ces consuls qui dépendent hiérarchiquement d’un ambassadeur. Comment devient-on consul ? Quelle est leur mission au quotidien ? Connaissent-ils bien leurs « administrés » ? Deux consuls répondent à nos questions : Anne-Claire Legendre nommée à son premier poste de consule générale à New York en août 2016 et Olivier Serot-Almeras actuellement consul général à Dakar, après avoir été en poste à Washington (entre 2011 et 2015). Bien qu’ils aient le même statut, leur travail est différent sur le terrain. Ils nous font part de leur expérience.
Aujourd'hui, il y a clairement un nouvel intérêt pour la France qui est vue comme un facteur de changement et de dynamisme.
Anne-Claire Legendre, consule à New York.
Pour ces représentants de la France à l'étranger, qu'a changé l'élection d'Emmanuel Macron ? "Aujourd'hui, il y a clairement un nouvel intérêt pour la France qui est vue comme un facteur de changement et de dynamisme alors qu'elle n'était pas forcément considérée ainsi avant l'élection, indique Anne-Claire Legendre. On sent pointer chez un certain nombre de partenaires un intérêt renouvelé pour notre pays qu'il faut que nous exploitions évidemment."
Concernant le continent africain, Olivier Serot-Almeras, consul général à Dakar, a d'autres préoccupations : "On est là aussi pour que les Français comprennent à quoi sert notre présence, en quoi la diplomatie française joue un rôle pour la paix dans le monde, joue un rôle dans les conflits armés. Evidemment on est bien placés pour cela en Afrique."