Les salariés européens se sont mobilisés mercredi 15 décembre, à la veille du
Conseil Européen qui réunit leurs dirigeants à Bruxelles. La crise de la dette sera au coeur du sommet des 27. Avec cette question qui revient désormais presque chaque semaine : « à qui le tour ? » Après la Grèce et l'Irlande, l'Espagne et le Portugal sont dans la ligne de mire des marchés financiers. L'Italie également voit sa dette publique gonfler chaque mois un peu plus (nouveau record à 1867 milliards d'euros en octobre contre 1844 milliards en septembre). Ces jeudi 16 et vendredi 17 décembre 2010, les chefs d'Etat et de gouvernement devront trouver les moyens de mettre fin à cette crise de la dette. Ils doivent apporter la touche finale à l'accord politique qui lancera une modification du Traité de Lisbonne. Cette réforme ouvrira la voie à la pérennisation du
Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) qui a déjà servi, dans l'urgence, à la Grèce (110 milliards d'euro de prêts du FMI et l'UE) et à l'Irlande (85 milliards d'euros d'aide).
RÉVISION DES TRAITÉS D'après le quotidien français Le Figaro, le dernier projet de déclaration finale du Sommet confirme la mise en place d'un mécanisme permanent. La révision des traités serait lancée « immédiatement » pour que le nouveau système d'aide soit opérationnel avant l'expiration du FESF provisoire, au 1er janvier 2013. Au cours de ce Sommet, pas question en revanche d'évoquer la question sensible des « euro-obligations ». En tout cas, la plupart des capitales s'y refusent, à commencer par Berlin et Paris. L'Allemagne et la France ont dit « non » la semaine dernière à une mutualisation des emprunts d'Etat. Une proposition faite par Jean-Claude Juncker, le patron de l'Eurogroupe, qui consiste à instaurer une solidarité entre les pays de la zone Euro afin de répartir la charge sur l'ensemble des Etats.
EURO-OBLIGATIONS Si l'Allemagne se montre la plus réticente, c'est parce qu'elle bénéficie des taux d'emprunts les plus bas en Europe. Elle refuse de payer pour les pays en difficulté budgétaire. Malgré tout, en dépit de ce refus, Angela Merkel promet que l'Allemagne ne « laissera personne tout seul, (...) ne laissera tomber personne ». Au final, l'enjeu de ce Sommet pourrait révéler un début d'intégration économique des pays européens. Le sujet était tabou il y a encore quelques mois. Mais la crise de la dette, la mise en place d'un Fonds de soutien et l'éventuelle création d' « euro-obligations » pourraient obliger les plus réticents à choisir le pragmatisme.