L'Europe peut-elle tolérer le parti néo-nazi grec Aube dorée ?

Le meurtre d'un chanteur de rap anti-fasciste par un membre d'Aube dorée relance la polémique sur la présence au parlement grec de ce parti néo-nazi. Un rapport de la Commission des droits de l'Homme du Conseil de l'Europe de février dernier tirait la sonnette d'alarme sur les crimes racistes et les appels à la haine perpétrés par ce parti politique. L'Union européenne peut-elle tolérer que des partisans d'Hitler siègent dans le parlement de l'un de ses pays membres ?
Image
L'Europe peut-elle tolérer le parti néo-nazi grec Aube dorée ?
Couleurs, apparence : les ressemblances entre la croix d'Aube dorée et la croix gammée nazie sont…marquées (photo : afp)
Partager 14 minutes de lecture
Le paradoxe ne laisse pas de surprendre tant il est énorme : l'Union européenne, créée peu après la seconde guerre mondiale pour empêcher le retour du nazisme, accueille en son sein un parti politique ouvertement hitlérien et dont 18 de ses membres siègent au parlement grec depuis juin 2012. On pourrait croire à une mauvaise blague ou un détournement politique sans véritable conséquence, mais la réalité grecque du parti Aube dorée vient pourtant s'imposer, angoissante et emplie de souvenirs détestables. Le parti néo-nazi qui a atteint 7% des voix en 2012 est aujourd'hui crédité de 13% d'intentions de vote dans les sondages, et, gonflé à bloc par ces résultats, ne cesse de déborder, tant au parlement hellénique que dans les rues des grandes villes grecques. 

Chasser les étrangers et aider les Grecs de souche

L'Europe peut-elle tolérer le parti néo-nazi grec Aube dorée ?
Manifestants d'Aube dorée effectuant le salut nazi (photo : afp)
Aube dorée effectue de véritables chasses aux étrangers qui se finissent par des tabassages en règle ; contrôle les vendeurs des marchés d'origine étrangère pour détruire les stands de ceux qui n'ont pas leurs papiers en règle ; sillonne les rues de nuit regroupé en milices (voir vidéo en encadré). Le programme du parti, dont les symboles ne prêtent pas à confusion tant ils sont calqués sur ceux du IIIème Reich, est clair : arrestation et déportation des immigrés illégaux, installation de mines anti-personnelles à la frontière turque, installation de "forces spéciales" aux frontières, par exemple. En attendant, le parti néo-nazi pratique les saluts nazis, les attaques meurtrières à l'arme blanche contre des immigrés ou des antifascistes, et organise des soupes populaires réservées aux "Grecs de souche". Le parti de l'Aube dorée n'est pas un simple parti nationaliste, selon le spécialiste grec de l'extrême droite Dimitris Sparras : "Aube dorée est en réalité un parti nazi, une résurgence du parti national-socialiste d'Adolph Hitler." Si les représentants du parti s'en défendent auprès de la presse, ils ne s'en cachent par contre pas dans leurs publications, leurs représentations symboliques ou leurs défilés. Reste désormais une question lancinante : est-il possible d'accepter qu'un pays de l'Union européenne, la Grèce, accueille parmi ses représentants nationaux des nostalgiques d'Hitler dont les exactions sont connues et la vocation fasciste établie ?

Le conseil de l'Europe accueille les néo nazi grecs

L'Europe peut-elle tolérer le parti néo-nazi grec Aube dorée ?
Les députés d'Aube doré au parlement grec (photo : afp)
Le gouvernement grec vient de réagir à l'encontre d'Aube dorée, suite au meurtre du rappeur grec Killah P, en demandant l'ouverture d'une enquête. Mais comme le spécialiste de l'extrême droite Dimitris Sparras le souligne, c'est "la première fois qu'un Grec est tué par Aube dorée, jusque là, c'étaient des étrangers. C'est pour ça qu'ils se sentent obligés de réagir." Le gouvernement grec n'a pas toujours été enclin à s'en prendre au parti Aube dorée, voire, à l'inverse, l'a cautionné, comme en octobre 2012, en nommant Eleni Zaroulia (la compagne du président du parti néo-nazi, Nikos Michaloliakos) à la délégation nationale à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Comble de l'ironie, c'est cette députée qui déclarait que les migrants présents en Grèce étaient des "sous-hommes" — reprenant par cette phrase la théorie du parti nazi d'Adolf Hitler qui a mené à l'extermination de plus de six millions d'êtres humains — et qui siège aujourd'hui au sein de la Commission pour…l’égalité et la lutte contre les discriminations. Le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Nils Muižnieks (voir interview en fin d'article), qui s'est rendu en Grèce du 28 janvier au 1er février 2013, s'inquiète dans son rapport des crimes racistes perpétrés en Grèce et très souvent reliés à des membres du parti néo-nazi Aube dorée : "Le Commissaire est gravement préoccupée par l'augmentation des crimes haineux ou racistes en Grèce,  crimes et actes qui visent principalement les migrants et constituent une menace sérieuse pour l'Etat de droit et la démocratie. Un certain nombre d'attaques signalées sont liées à des membres ou des sympathisants du parti "Aube dorée", y compris les députés, parti politique néo-nazi qui a remporté des sièges au parlement en juin 2012. Tout en saluant le fait que les autorités grecques ont adopté de nouvelles mesures pour lutter contre la violence raciste, le commissaire déplore que le discours stigmatisant à propos des migrants a été largement utilisé dans la politique grecque, et que les mesures de contrôle de l'immigration mises en place ont conduit à la poursuite de la stigmatisation de ces migrants. Le Commissaire appelle les autorités à condamner fermement et sans équivoque tous les discours de haine et les crimes haineux."

Que peut l'Europe ?

L'Europe peut-elle tolérer le parti néo-nazi grec Aube dorée ?
Eleni Zaroulia et son compagnon Nikos Michaloliakos, leader du parti Chryssi Avghi — Aube dorée en français (photo : afp)
Déplorer, appeler à condamner : le Conseil de l'Europe ne peut pas faire plus, face à un parti politique comme Aube dorée, qui renie toutes les valeurs défendues par ce même Conseil, que produire un rapport de 32 pages. C'est un premier pas, mais faut-il encore que le gouvernement grec veuille en faire quelque chose. La progression de partis d'extrême droite, racistes, révisionnistes, souvent mêlés à des mouvements de type néo-nazi en Europe est réelle, comme en Autriche, Hongrie, Bulgarie, Lettonie, Suède, Norvège, ou…au Royaume-Uni. L'Union européenne, quant à elle, ne pourrait-elle pas demander à la Grèce l'interdiction de ce parti ouvertement néo-nazi en se référant à la charte des droits fondamentaux (voir encadré) ? L'eurodéputé Thijs Berman estime qu'"il y a un principe inviolable très important dans l'Union européenne, c'est celui de la liberté d'association. Il faut être extrêmement prudent avec cette liberté, il ne faut pas qu'il y ait de l'arbitraire là-dedans, et pour moi, député européen, la liberté d'expression, la liberté d'association, c'est primordial. Maintenant si un parti prône la discrimination, la violence, la haine, on peut espérer qu'il y ait des lois dans l'Etat concerné qui permettent d'agir, pour, au plus extrême, interdire ce parti. Mais c'est là une question nationale, parce que c'est un problème pénal et le pénal est en grande partie national." Pourtant, la question d'une montée de ces partis ouvertement anti-démocratiques par leurs revendications et leur message politique, et qui pourraient à terme voir l'émergence d'un fascisme du XXIème siècle en Europe, a tendance à agacer l'eurodéputé. Thijs Berman dénonce les politiques nationales grecques déplorables de ces dernières années : "Pourquoi ce parti existe et a du succès ? Parce que les partis établis, des socialistes aux chrétiens-démocrates ont failli dans leurs responsabilités et ont trompé le peuple. Ces partis établis ont creusé une dette intenable, mais qu'à un moment il faut honorer. C'est de la faute des partis au pouvoir depuis des décennies si un parti extrémiste peut surgir. Il faut que ces partis se regardent dans le miroir au lieu de pousser des cris d'orfraie en disant "oh ce sont les fascistes, ils sont très méchants". Ces partis devraient plutôt se dire "et nous, qu'avons-nous fait ?". Et puis nous l'Europe, n'avons-nous pas abandonné les Grecs les plus pauvres ? Ce sont les fascistes qui leur donnent à manger avec des soupes populaires". Les organes et institutions européennes ne peuvent pas tout, et la sombre réalité politique grecque entretenue par Aube dorée doit être combattue par la Grèce elle-même, en premier lieu. Si l'Union européenne et le Conseil de l'Europe peuvent donner de la voix, condamner les propos et les actes d'un parti néo-nazi, ce ne sont pas à ces structures inter-étatiques de décider d'interdire ou de laisser actif un parti politique au sein d'une nation souveraine. Mais comme le souligne l'eurodéputé, l'Europe n'est pas sans responsabilité : "Si nous imposons, nous l'Europe, des mesures drastiques qui ont des conséquences catastrophiques sur la population, il ne faut pas s'étonner que des mouvements extrémistes surgissent."  Cette analyse face à ces partis d'extrême droite qui surfent sur la vague de la crise sociale et économique, est, pour l'élu européen, beaucoup plus importante que toutes les autres : "Cela doit mener l'Europe à entamer des actions, comme investir dans le travail des jeunes, faire que les entreprises reviennent en Grèce, au pire annuler une partie de la dette, ou faire des euro-obligations pour la mutualiser !"

Interview de Nils Muižnieksn, Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe

25.09.2013Propos recueillis par Pascal Hérard
Interview de Nils Muižnieksn, Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe
Votre rapport de février 2013 laisse entendre que le parti Aube dorée devrait être interdit : qui peut le faire interdire ? L'UE peut-elle imposer cette interdiction au gouvernement grec ou peut-elle seulement préconiser cette interdiction ? N.M : Le parti néo-nazi grec a été autorisé à participer aux élections et a recueilli 7% des suffrages des électeurs grecs en 2012. Cela dit, lors de ma visite en Grèce et dans mon rapport, j’ai attiré l’attention du gouvernement grec sur le danger que l’impunité  des auteurs de délits racistes (dont les membres du parti Aube dorée, ndlr) représente pour la démocratie. J’ai également recommandé une action plus vigoureuse pour contrer ce danger. L’interdiction d’un parti manifestement antidémocratique fait partie des mesures possibles. Une telle mesure est, certes rare, mais elle est permise par le droit international, y compris la Convention européenne des droits de l’homme. La décision revient aux autorités grecques. Toutefois l’interdiction ne résoudrait pas par elle-même le problème des crimes de haine. C’est pour cela que, dans mon rapport d’avril 2013, ainsi que dans plusieurs interviews avec les médias grecs et internationaux, j’ai demandé aux autorités grecques de poursuivre et de sanctionner tous les auteurs de crimes racistes afin de transmettre le message clair que ce genre d’action n’est pas toléré par l’Etat. Malheureusement, jusqu’à présent, peu a été fait dans ce sens et un sentiment d’impunité prévaut dans le pays.    D'autres partis néo-nazi progressent dans des pays européens (Lettonie, Autriche, Hongrie ) : que pense faire le Conseil de l'Europe ? La Commission des droits de l'Homme ? N.M : L’activité de groupes extrémistes et racistes ne semble pas être significative dans l’arène politique en Lettonie et en Autriche, mais j’ai souligné à plusieurs reprises la menace que les violences racistes fait peser sur la démocratie en Hongrie et en Grèce. Je pense que la pression politique exercée par le Conseil de l’Europe a pour but de provoquer une prise de conscience accrue par les responsables politiques en Europe des dangers de ce phénomène et de faciliter un changement positif. En outre, le Conseil de l’Europe peut aider à la mise en place d’actions communes pour y faire face, comme par exemple la formation des juges, des procureurs et des membres de la police. Cela leur permettrait de mieux combattre les crimes et délits racistes, par l’utilisation ferme des lois applicables en la matière. En effet, des institutions-clé de l’Etat ne sont souvent pas suffisamment équipées et actives pour protéger les droits de l’homme et faire respecter la prééminence du droit.   Eleni Zaroulia, femme du dirigeant d'Aube Dorée Nikos Michaloliakos, a été nommée à la délégation nationale à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe et à sa Commission pour l’égalité et la lutte contre les discriminations : est-ce une blague de mauvais goût ? N.M : L’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) est composée de représentants des parlements nationaux qui sont donc le reflet des équilibres politiques existant dans les parlements des États membres. Les pouvoirs du membre d’Aube Dorée ont été contestés au sein de l’APCE, mais le règlement intérieur de cette assemblée ne permet pas de prendre des sanctions individuelles contre l’un de ses membres dans un tel cas. Cette députée avait traité les migrants présents en Grèce de "sous-hommes" : l'Europe est-elle en mesure de se défendre contre ces partis anti-démocratiques ? N.M : Nous avons tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps et à plusieurs reprises. C’est maintenant aux autorités nationales de faire en sorte que les crimes et délits racistes soient poursuivis et sanctionnés et que les mouvements antidémocratiques ne puissent gangréner les institutions.     En tant que Commissaire aux droits de l'homme, êtes-vous inquiet de la progression de ces partis populistes d'extrême droite, racistes, xénophobes et véhiculant des messages de haine, en Europe ? N.M : Oui. Lors de mes rencontres avec les autorités nationales, mais aussi à travers la presse et les réseaux sociaux, je ne cesse d’affirmer que les pays européens doivent mieux se défendre face à l’intensification inquiétante des activités d’organisations extrémistes racistes, y compris de partis politiques. Ce qui me préoccupe beaucoup, c’est que les responsables politiques européens et nationaux ne semblent pas être pleinement conscients de la gravité de la menace que ces organisations font peser sur l’État de droit et sur les droits de l’Homme. Plus que d’autres formes de violence, la violence raciste a des effets destructeurs pour la dignité humaine et la cohésion sociale. D’où la nécessité de s’y attaquer plus sérieusement encore. En outre, il est essentiel pour les partis traditionnels de ne pas se laisser aller à la surenchère populiste et au discours stigmatisant envers les migrants, les Roms et d’autres groupes de la société, sous peine de contribuer au renforcement des mouvements extrémistes. Il est nécessaire que les autorités nationales soient vigilantes et combattent le racisme et l’extrémisme à tous les niveaux de la société.

Le Conseil de l'Europe

Le Conseil de l'Europe
Le Conseil de l’Europe est une organisation gouvernementale instituée le 5 mai 1949 par le traité de Londres. Elle est la doyenne des organisations européennes, par le biais des normes juridiques dans les domaines de la protection des droits de l’Homme, du renforcement de la démocratie et de la prééminence du droit en Europe. C’est une organisation internationale dotée d’une personnalité juridique reconnue en droit international public et qui rassemble 800 millions de ressortissants de 47 États membres.

Le Commissaire aux droits de l'Homme

Le Commissaire aux droits de l'Homme est une institution indépendante au sein du Conseil de l'Europe. Sa mission est de promouvoir la prise de conscience et le respect des droits de l'Homme dans les 47 États membres du Conseil de l'Europe. Il est élu par l'assemblée parlementaire pour un mandat de six ans, mandat non-renouvelable, et est chargé de promouvoir l'éducation, la sensibilisation ainsi que le respect des droits de l'Homme. Il peut adresser des recommandations aux États membres et des rapports au Comité des Ministres et à l'Assemblée parlementaire. En 1999, le Comité des Ministres a adopté une résolution qui institue la fonction de Commissaire et définit le mandat du Commissaire. Le premier Commissaire, M. Alvaro Gil-Robles, a occupé ce poste du 15 octobre 1999 au 31 mars 2006, puis M. Thomas Hammarberg du 1er avril 2006 au 31 mars 2012, tandis que le Commissaire actuel, M. Nils Muižnieks, a pris ses fonctions le 1er avril 2012.

L'Union européenne et les droits de l'Homme

L’Union européenne considère les droits de l’Homme comme universels et indivisibles. Elle veille à les promouvoir et à les défendre activement, en son sein et dans ses relations avec les pays non membres de l'UE. Les droits de l'Homme, la démocratie et l’État de droit sont des valeurs essentielles pour l’Union européenne. Ancrées dans son traité fondateur, elles ont été renforcées lorsque l'UE a adopté la Charte des droits fondamentaux en 2000, puis lorsque la charte est devenue juridiquement contraignante avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009. Concrètement, les pays qui souhaitent adhérer à l’Union européenne doivent respecter les droits de l’Homme. Tous les accords commerciaux et de coopération conclus avec des pays hors UE contiennent une clause stipulant que les droits de l'Homme sont une composante essentielle des relations entre les parties. La politique de l’Union en matière de droits de l’Homme englobe les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Elle vise en outre à promouvoir les droits des femmes et des enfants, ainsi que ceux des minorités et des personnes déplacées. Doté d'un budget d'1,1 milliard d'euros pour la période 2007-2013, l'instrument européen pour la démocratie et les droits de l'Homme soutient les organisations non gouvernementales, en particulier celles dont les travaux consistent à promouvoir les droits de l'Homme, la démocratie et l'État de droit, à abolir la peine de mort, à combattre la torture et à lutter contre le racisme et toutes les autres formes de discrimination. Le Conseil de l'UE a adopté un rapport annuel sur les droits de l'Homme et la démocratie, qui couvre les actions extérieures de l'UE dans le domaine des droits de l'Homme en 2012. À la suite de l'adoption du cadre stratégique de l'UE en matière de droits de l'Homme et de démocratie le 25 juin 2012 Image retirée., le rapport annuel a été restructuré afin de présenter les progrès de mise en œuvre du plan d'action. Une deuxième partie consacrée aux actions de l'UE dans les pays non membres devrait être publiée en septembre.

La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne

L'article 21 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne interdit toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur de peau, les origines ethniques ou sociales, la nationalité, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l'appartenance à une minorité nationale, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle. Par ailleurs, deux directives visent également à lutter contre la discrimination. La première interdit toute discrimination fondée sur la race ou l'origine ethnique dans une série de domaines (l'emploi, les avantages sociaux, la protection sociale, y compris les soins de santé, l'accès aux biens et aux services et l'accès à l'éducation), tandis que la deuxième interdit les discriminations fondées sur la religion ou les convictions, l'âge, l'handicap ou l'orientation sexuelle sur le lieu de travail. L'interdiction des discours et crimes racistes et xénophobes fait l'objet d'une législation séparée. Celle-ci interdit - par le droit pénal - l'incitation à la violence et à la haine fondées sur la race, la couleur, la religion, l'ascendance, la nationalité ou l'origine ethnique. L'incitation à la haine fondée sur la race, le sexe, la religion ou la nationalité par l'intermédiaire des services de médias audiovisuels est également interdite.