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L'annonce surprise du soutien de l'administration de Joe Biden à une levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19 afin d'en accélérer la production et la distribution aux pays pauvres a suscité le scepticisme parmi les Vingt-Sept de l'Union européenne, réunis en sommet à Porto les 7-8 mai.
Les Européens soupçonnent que la levée des brevets avancée par l'administration Biden, et à laquelle les laboratoires pharmaceutiques sont farouchement opposés, soit un coup de communication.
"On doit être prêt à débattre de ce sujet là dès lors que des propositions concrètes seraient mises sur la table", a ainsi réagi Charles Michel, le président du Conseil européen, qui représente les Etats membres. "Sur la question de la propriété intellectuelle, nous ne pensons pas que, à court terme, cela puisse être une solution magique", a-t-il toutefois averti.
Waiving the intellectual property on #COVID19 vaccines is not the silver bullet in the short term.
— Charles Michel (@eucopresident) May 8, 2021
But we are ready to engage as soon as a concrete proposal would be put on the table.
We all agree that we must increase the production of vaccines, all around the world. #EUCO pic.twitter.com/Gu7w3HgEFX
Face à ce qui est jugé comme une opération de communication américaine, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s'est ainsi félicité que l'Union européenne soit devenue "la première pharmacie du monde".
Elle s'est montrée assez sceptique sur l'annonce de Joe Biden."A court et moyen termes, cette levée ne résoudra pas les problèmes, n'apportera pas une seule dose de vaccin", estimait vendredi la présidente de la Commission européenne. L'Union africaine s'est dit également favorable à une levée des brevets sur les vaccins.
200 million doses of vaccines delivered to Europeans so far.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) May 6, 2021
And another 200 million doses delivered to the rest of the world.
Openness and fairness are Europe's trademark.
We are the pharmacy of the world. And we take pride in this. pic.twitter.com/cP5J5AWx6Z
L'UE estime que la production et l'exportation de vaccins à partir des usines existantes est le meilleur moyen pour répondre rapidement à la demande mondiale. Elle indique être la seule "région démocratique" du monde à exporter massivement des vaccins, tandis que Britanniques et Américains ont fait le choix de réserver leur production à leur propre population.
L'Europe a en effet exporté jusqu'ici 200 millions de doses, environ 50% de sa production.
Voir : Sommet européen à Porto : la question des brevets des vaccins au cœur des débats
Le président français Emmanuel Macron et le président du Conseil italien Mario Draghi abondent également dans ce sens. Ils réclament aux Etats-Unis d'abord de mettre fin à l'interdiction d'exportation des sérums avant d'évoquer la question des brevets.
Emmanuel Macron a appelé ainsi "très clairement les Etats-Unis à mettre fin aux interdictions à l'export non seulement de vaccins mais de composants de ces vaccins qui empêchent la production".